LE CUVIER
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LE CUVIER
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Cette farce du XVe siècle est une des plus connues. Pour les tenants et les aboutissants qui ont présidé à son écriture, je renvoie les lecteurs aux innombrables articles et aux éditions qu’on lui a consacrés.
Sources : Recueil du British Museum, nº 4. Imprimé à Lyon, en la maison de feu Barnabé Chaussard, vers 1545 (au moins 70 ans après la création de l’œuvre). — Recueil de Copenhague, pp. 3-24. Imprimé à Lyon en 1619, et conservé à la bibliothèque royale de Copenhague sous la cote 176:1, 224 01475. Notre farce y porte le titre : Farce nouvelle & plaisante des Femmes qui font obliger leurs maris à faire tout le mesnage de la maison. Le second éditeur lyonnais a utilisé le travail de son précurseur, et l’a beaucoup remanié, allant jusqu’à résoudre certains problèmes. Je m’appuie sur l’édition de Londres (BM), et je la corrige donc d’après l’édition de Copenhague (C), faute de mieux. Je mets en bleu clair les vers et les corrections qui proviennent de C. Mon but, comme toujours, est d’offrir au grand public une édition complète, lisible, et jouable.
Structure : Rimes plates, avec 2 quatrains pentasyllabiques.
Cette édition : Cliquer sur Préface. Au bas de cette préface, on trouvera une table des pièces publiées sur le présent site.
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Farce nouvelle trèsbonne
& fort joyeuse du
Cuvier
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À troys personnaiges, c’est assavoir :
JAQUINOT
SA FEMME
et LA MÈRE DE SA FEMME [Jacquette]
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FARCE JOYEUSE
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JAQUINOT commence 1 SCÈNE I
Le grant dyable me mena bien,2
Quant je me mis en mariage !
Ce n’est que tempeste et oraige ;
On y est pris d’un tel lien,
5 On n[’y] a que soulcy et peine.
Tousjours ma femme se démaine
Comme ung saillant3. Et puis sa mère
Afferme tousjours la matière4.
Impossible5 est d’en eschapper.
10 Je fus bien aysé à tromper,
Quand on me print au trébuchet6.
Je n’ay repos, heur7 ne arrest.
Je suis peloté8, tourmenté.
[À peu qu’elles ne m’ont jeté]9
15 De gros cailloux sur ma servelle10 !
L’une crye, l’autre grumelle11 ;
L’une mauldit, l’autre tempeste.
Soit jour ouvrier ou jour de feste,
Je n’ay point d’aultre passetemps.
20 Je suis au renc des mal contens,
Car de rien ne fais mon proffit.
Mais, par le sang que Dieu me fist12,
Je seray maistre, [se m’y maitz,
En ma maison]13 !
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LA FEMME SCÈNE II
Dea, que de plaictz14 !
25 Taisez-vous, si ferez que saige15 !
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LA MÈRE SCÈNE III
Qu’i a-il ?
LA FEMME
[Qu’y a]16 ? Et ! que sçay-je ?
Il y a tousjours à refaire :
Il17 ne pense pas à l’affaire
De ce qu’il fault à la maison.
JAQUINOT 18
30 Dea ! il n’y a point de raison
Ne de propos, par Nostre Dame !
[LA MÈRE]
Il fault obéyr à sa femme,
Ainsy que doibt ung bon mary.
Et si elle a le cœur marry,
35 S(e) elle vous bat aulcunesfois
Quant vous fauldrez19…
JAQUINOT
Hon ! Toutesfois20,
Ce ne souffriray21 de ma vie !
LA MÈRE
Non ? Pourquoy, saincte Marie ?
Pensez-vous, s(e) elle vous chastie
40 Et corrige en temps et en lieu,
Que ce soit par mal ? Non, par bieu :
Ce n’est que signe d’amourette.
JAQUINOT
C’est très bien dit, ma mère Jaquette,
Mais ce n’est rien dit à propos,
45 De faire ainsi tant d’agïos22.
[Entendez-vous ? Voyez]23 la glose !
LA MÈRE
J’entens [fort] bien. Mais je propose
Que ce n’est rien, du premier an24.
Entendez-vous, mon amy Jehan25 ?
JAQUINOT
50 Jehan ? Vertu sainct Pol ! qu’est-ce à dire ?
Vous m(e) acoustrez bien [vite] en sire26,
D’estre si tost « Jehan » devenu !
Jacquinot, c’est mon nom cogneu ;
J’ay nom Jaquinot, mon droit nom27.
55 L’ygnorez-vous ?
LA MÈRE
Non, non, amy, non ;
Mais vous estes Jehan marié 28.
JAQUINOT
Par bieu, j’en suis plus harié29 !
LA MÈRE
Certes, Jaquinot, mon amy,
Vous este(s) homme [bien] abonny30.
JAQUINOT
60 [Bien] abonny ? Vertu sainct George !
[Et !] j’aymeroys mieulx qu’on m’esgorge31 !
[Bien] abonny ? Benoiste Dame32 !
LA MÈRE 33
Il fault faire au gré de sa femme
[Tout cela qu’elle vous demande]34.
JAQUINOT
65 Ha, sainct Jehan ! elle me commande
Trop de négoces35 en effaict.
LA MÈRE
Pour vous mieulx souvenir du faict,
Il vous convient faire ung roullet36,
Et mettre tout en ung fueillet
70 Ce qu’elle vous commandera.
JAQUINOT
À [moy] cela point ne tiendra37 :
Commencer m’en voys à escripre.
LA FEMME
Or escripvez (qu’on le puist38 lire),
Premier39, que vous m(e) obéyrez,
75 Ne jamais ne refuserez40
De faire [tout] le vouloir mien41.
JAQUINOT
Le corps bieu ! je n’en feray rien,
Sinon que chose de raison42.
LA FEMME
Or mettez là, sans long blason43
80 (Pour éviter de me grever44),
Qu’il vous fauldra tousjours lever
Premier pour faire la besongne.
JAQUINOT
Par Nostre-Dame de Boulongne !
À cest article je m’oppose !
85 Lever premier ? Et pour [quel cause]45 ?
LA FEMME
Pour chauffer au feu ma chemise46.
JAQUINOT
Me dictes-vous que c’est la guise47 ?
LA FEMME
C’est la guise, aussi la façon48 ;
Apprendre vous fault la leçon.
LA MÈRE
90 Escripvez !
LA FEMME
Mettez49, Jaquinot !
JAQUINOT
Je suis icy encor au premier mot ;
Vous me hastez tant que merveille !
LA MÈRE
De nuyt, se l’enfant50 se resveille,
Ainsi qu’on51 faict en plusieurs lieux,
95 Il vous fauldra estre songneux
De vous lever pour le bercer,
Pourmener52, porter, apprester
Parmy la chambre, et fust minuict53.
JAQUINOT
Je n’y54 sçauroye prendre déduit,
100 Car il n’y a point d’aparence55.
LA FEMME
Escripvez !
JAQUINOT
Par ma conscience !
Il est tout plain jusqu(es) à la rive56 :
Mais que voulez-vous que j’escripve57 ?
LA FEMME
Mettez, ou vous serez frotté58 !
JAQUINOT
105 Ce sera pour l’autre costé.
LA MÈRE
Après Jacquinot, il vous faut [lever59],
Boulenger, fournier et buer60.
LA FEMME
Bluter, laver [et] essanger61.
LA MÈRE
Aller, venir, [courir, trotter]62,
110 Peine avoir comme Lucifer63.
LA FEMME
Faire le pain, le four chauffer64.
LA MÈRE
Mener la mousture au moulin65.
LA FEMME
Faire le lict au plus matin,
Sur peine d’estre bien bastu.
LA MÈRE
115 Et puis mettre le pot au feu66,
Et tenir la cuisine nette.
JAQUINOT
S’il67 fault que tout cela se mette,
Il fauldra dire mot à mot.
LA MÈRE
Or escripvez donc, Jaquinot :
120 Boulenger.
LA FEMME
Fournier.
[LA MÈRE] 68
[Et] buer.
LA FEMME
Bluter.
LA MÈRE
Laver.
LA FEMME
Et essanger69.
JAQUINOT
Laver quoy ?
LA MÈRE
Les potz, et les platz…
JAQUINOT
Attendez, ne vous hastez pas !
Les potz, et les platz.
LA FEMME
Et l’escuelle70.
JAQUINOT
125 Et, par le sang bieu ! sans cervelle,
Je ne sçaurois tant71 retenir.
LA FEMME
Mettez le, pour vous en souvenir,
Entendez-vous ? Car je le veulx !
JAQUINOT
Bien. Laver les…
LA FEMME
…drapeaulx breneux72
130 De nostre enfant en la rivière.
JAQUINOT
Je regny goy73 ! [Ne] la matièr[e]
Ne les motz ne sont point honnestes.
LA FEMME
Mettez, [la plus sotte des bestes]74 !
Avez-vous honte de cela ?
JAQUINOT
135 Par le corps bieu ! rien n’en sera,
Et mentirez75, puisque j’en jure !
LA FEMME
Il fault que je vous face injure ?
Je vous battray plus que [vieulx] plastre76 !
JAQUINOT
Holà77 ! plus [je] n’en veulx débatre :
140 Il y sera78, n’en parlez plus.
LA FEMME
Il ne reste, pour le surplus,
Que le mesnaige mettre en ordre.
En79 présent, m(e) ayderez à tordre
La lessive auprès du cuvier,
145 Habille comme ung lévrier80.
[Mettez-le !]
JAQUINOT
Il y est, holà81 !
LA MÈRE
Et puis luy faire aussi cela82
Aulcunesfois, à l’eschappée83.
JAQUINOT
Vous en aurez une souppée84
150 En quinze jours ou en ung moys.
LA FEMME
Mais tous les jours cinq ou six fois !
Je l’entens ainsi pour le moins.
JAQUINOT
Rien n’en sera, par [les bons sainctz]85 !
Cinq ou six fois ?! Vertu sainct George !
155 [Cinq ou six fois ?! On vous les forge !]86
Cinq ou six fois ?! Ne deux, ne trois !
Par le corps bieu, rien n’en ferois87 !
LA FEMME
Qu’on a88 du villain malle joye,
[Dont la pouvre lancette ploye !]89
160 Rien ne vault, ce lasche paillart90 !
JAQUINOT
(Corbieu, je suis bien coquillart91,
D’estre ainsi durement mené !
Il n’est, ce jourd’huy, homme né92
Qui sceût icy prendre déduit93.
165 Raison pourquoy ? Car jour et nuict
Me fault recorder94 ma leçon.)
LA MÈRE
Il y sera, puisqu’il [m’est bon]95 !
Despêchez-vous et le signez96 !
JAQUINOT
Le voilà signé. Or, tenez.97
170 Gardez bien qu’il ne soit perdu !
Si je debvois98 estre pendu,
[Dès à ceste heure je]99 propose
Que je ne feray aultre chose
Que ce qui est à mon rôlet.
LA MÈRE 100
175 Or le gardez bien101 tel qu’il est.
LA FEMME 102
Allez, ma mère, je vous commande à Dieu !
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En parlant à Jaquinot : SCÈNE IV
Or sus, venez103 là, de par Dieu !
Et prenez ung peu la suée
Pour bien tordre104 nostre buée.
180 C’est ung des pointz de nostre affaire.
JAQUINOT
Point je n’entens que105 voulez faire.
Mais qu’esse qu’elle me commande ?
LA FEMME
Jouée106 te bailleray si grande !
J[e] parle du laver, follet !
JAQUINOT
185 Cela n’est point à mon rollet.
LA FEMME
Si est, vrayëment.
JAQUINOT
Jehan107 ! non est.
LA FEMME 108
Non est ? [Mais] si est, s’il te plaist !
[Qu’i te puisse ardre ! Le voylà]109 !
JAQUINOT
Holà ! [Je le veulx bien, holà]110 !
190 C’est raison, vous avez dit vray.
Une aultre foys, j’y111 penseray.
LA FEMME
Tenez ce bout, là tirez, et tirez fort112 !
JAQUINOT
Le sang bieu, que ce linge est ort113 !
Il fleure bien le musc114 de couche.
LA FEMME
195 Mais ung estronc en vostre bouche !
Faictes comme moy gentiment115.
JAQUINOT
La merde y est, par mon serment !
Voicy ung trèspiteux mesnage.
LA FEMME
Je vous ruray116 tout au visage,
200 Ne cuidez pas que ce soit fable !
JAQUINOT
Non ferez, non, de par le dyable !
LA FEMME 117
Or sentez là, maistre quoquart118 !
JAQUINOT
Dame, le grant dyable y ait part !
Vous m’avez gasté tous mes habis.
LA FEMME
205 Fault-il icy tant d’alibis119,
Quant convient faire la besongne ?120
Retenez[-le] !! Que malle rongne121
Vous puisse tenir par le corps122 !
Elle chet en la cuve.123
LA FEMME
Mon Dieu, soyez de moy recorps !
210 Ayez pitié de ma pouvre âme !
Aydez-moy à sortir dehors,
Ou je mourray par grant diffâme !
Jaquinot, saulvez124 vostre femme,
Tirez-la hors de ce bacquet !
JAQUINOT
215 Cela n’est pas à mon rôlet.
LA FEMME 125
Tant ce tonneau me presse,
J’en ay grant destresse.
Mon cueur est en presse.
Las ! pour Dieu, que je soye ostée !
JAQUINOT 126
220 Las ! la vieille vesse127,
Tu n’es qu(e) une yvresse128.
Retourne ta fesse
De l’aultre costé !
LA FEMME
Mon bon mary, saulvez ma vie !
225 Je suis jà toute esvanouye.
Baillez la main ung tantinet !
JAQUINOT
Cela n’est point à mon rollet.
[Çà ! en Enfer el]129 descendra !
LA FEMME
Hélas ! qui à moy n’attendra130,
230 La Mort me viendra enlever.
Jaquinot lyt son rollet.
JAQUINOT
« Boulenger, fournier et buer… »
[ LA FEMME
Le sang [me commence à muer]131 :
JAQUINOT ] 132
« Bluter, laver et essanger133… »
LA FEMME
Je suis sur le point de mourir.
JAQUINOT
235 « Baiser, acoller et fourbir134… »
LA FEMME
Tost pensez de me secourir !
JAQUINOT
« Aller, venir, trotter, courir… »
LA FEMME
Jamais ne135 passeray ce jour.
JAQUINOT
« Faire le pain, chauffer le four… »
LA FEMME
240 Çà, la main ! Je tire à la fin136.
JAQUINOT
« Mener la mousture au moulin… »
LA FEMME
Vous estes pis que chien mastin137 !
JAQUINOT
« Faire le lict au plus matin… »
LA FEMME
Las ! il vous semble que soit jeu ?
JAQUINOT
245 « Et puis mettre le pot au feu… »
LA FEMME
Las ! où est ma mère Jacquette ?
JAQUINOT
« Et tenir la cuisine nette. »
LA FEMME
Allez-moy quérir le curé138 !
JAQUINOT
Tout mon papier est escuré139,
250 Mais je vous prometz sans long plet140
Que ce141 n’est point à mon rôlet.
LA FEMME
Et pourquoy n’y est-il escript ?
JAQUINOT
Pource que ne l’avez pas dit.
Saulvez-vous comme vous vouldrez.
255 Car de par moy, vous demourrez.
LA FEMME
Cherchez doncques si vous voirrez
En la rue quelque varlet.
JAQUINOT
Cela n’est point à mon roulet.
LA FEMME
Et ! çà, la main, mon doulx amy !
260 Car de me lever ne suis forte.
JAQUINOT
« Amy » ? Mais ton grant ennemy !
Je [voudrois t’avoir baisée]142 morte !
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LA MÈRE 143 SCÈNE V
Holà, hau144 !
JAQUINOT
Qui heurte à la porte ?
LA MÈRE
Ce sont voz grans amys145, de par Dieu !
265 Je suis arrivée en ce lieu
Pour sçavoir comme tout se porte.
JAQUINOT
Trèsbien, puis que146 ma femme est morte.
Tout mon souhait est advenu.
J’en suis plus riche devenu.
LA MÈRE
270 Et ! as-tu147 ma fille tuée ?
JAQUINOT
Noyée elle est en la buée.
LA MÈRE
Faulx meurdrier148, qu’esse que tu dis ?
JAQUINOT
Je prie à Dieu à Dieu de Paradis
Et à monsieur sainct Denys de France
275 Qu’ung149 dyable luy casse la pance
Avant que l’âme soit passée150 !
LA MÈRE
Las151 ! est ma fille trespassée ?
JAQUINOT
En teurdant152, elle s’est baissée ;
Puis la pongnée est eschapée153,
280 Et à l’envers est cheute là154.
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LA FEMME SCÈNE VI
Mère, je suis morte, voylà,
Se ne secourez vostre fille.
LA MÈRE
En ce cas [ne] seray habille155 ;
Jaquinot, la main, s’il vous plaist !
JAQUINOT
285 Cela n’est point à mon roulet.
LA MÈRE
Vous avez grant tort en effaict !
LA FEMME
Las, aydez-moy !
LA MÈRE
Meschant infaict156,
La laisserez-vous mourir là ?
JAQUINOT
De par moy157, elle y demourra :
290 Plus ne vueil estre son varlet.
LA FEMME
Aydez-moy !
JAQUINOT
Point n’est au rollet :
Impossible est de le trouver.
LA MÈRE
Dea ! Jaquinot, sans plus resver158,
Ayde-moy à lever ta femme !
JAQUINOT
295 Ce ne feray-je, sur mon âme,
Se premier il [ne m’est]159 promis
Qu(e) en possession seray mis,
Désormais, d’estre [icy] le maistre.
LA FEMME
Si hors d’icy me voulez mettre,
300 Je le promectz de bon couraige160.
JAQUINOT 161
Et si, ferez… ?
LA FEMME
Tout le mesnaige,
Sans jamais rien vous demander,
Ne quelque chose commander
Se par grant besoing ne le fault.
JAQUINOT
305 Or, sus doncques ! Lever la fault.162
Mais, par tous les sainctz de la messe,
Je veulx que me tenez promesse
Tout ainsi que vous l’avez dit.
LA FEMME
Jamais n’y mettray contredit,
310 Mon amy, je le vous prometz !
JAQUINOT 163
Je seray doncques, désormais,
Maistre, car164 ma femme l’accorde.
LA MÈRE 165
Si en mesnaige y a discorde,
On ne sçauroit fructifier.
JAQUINOT
315 Aussi, je veulx certifier
Que le cas est à femme laid166,
Faire de son maistre ung167 varlet,
Tant soit-il sot ou mal aprins.
LA FEMME
Aussi m’en est-il [très]mal prins,
320 Comme on a veu cy en présence.
Mais désormais, en168 diligence,
Tout le mesnaige je feray.
Aussi, la servante je seray,
Comme par droict il appartient.
JAQUINOT
325 Heureux seray se le marché [me] tient169,
Car je vivray sans nul soucy.
LA FEMME
Je le vous tiendray sans [nul sy]170,
Je le vous prometz. C’est raison :
Maistre serez en la maison,
330 Maintenant, bien le considéré.171
JAQUINOT
Par cela, doncques, je feray172
Que plus ne vous seray divers173.
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Car retenez à motz couvers
Que par indicible follye
335 [Et par grande mélancolye,]174
J’avoys le sens mis à l’envers.
Mais mesdisans sont recouvers175,
Quant ma femme si [se rallie]176,
Qui a voulu, en fantasie,
340 Me mettre en [sa] subjection177.
Adieu, c’est pour conclusion !
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Cy fine la farce du Cuvier.
Imprimé nouvellement.
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1 Il est chez lui. Dans l’arrière-cour (sur un des côtés), sa femme et sa belle-mère font tremper du linge dans un cuvier aux rebords assez bas qui, par convention théâtrale, est censé contenir de l’eau. (Les farces étant souvent jouées dehors et en plein hiver, on n’allait pas faire attraper une pneumonie aux acteurs en les mouillant ! Par exception, le Mince de quaire, où l’on arrose un galant, fut créé en janvier.) 2 Le premier vers ne rime pas ; Michel Rousse en déduit raisonnablement qu’il était précédé par une de ces chansons à la mode qui préludent nombre de farces. Le vers 4 de l’édition C rime avec ce vers. 3 Comme un daguet, un jeune cerf. 4 Confirme ses dires, lui donne raison. 5 C : Qu’impossible 6 Quand on me prit au piège à oiseaux. « Je seroys pris au tresbuchet. » Jénin filz de rien. 7 BM : heurt (Ni plaisir, ni répit.) 8 BM : pelote & (Je suis ballotté à droite et à gauche. « Par ces deux, l’homme est peloté/ Çà et là. » ATILF.) 9 Manque dans BM. C : Tantost l’une me vient ietter (À peu que ne + indicatif = Il s’en faut de peu que. « À peu qu’el ne s’est arrachée/ La langue, à force de caquet ! » Saincte Caquette.) 10 Sur la tête. 11 Grommelle. 12 Cf. la farce normande de la Mauvaistié des femmes, vers 66. 13 BM : en ma maison / Se my maitz. (Si je m’y mets, si je l’exige.) L’épouse entre dans la pièce, bientôt suivie par la belle-mère. 14 De plaids, de débats. Idem vers 250. 15 Vous ferez sagement. « Tay-toy, et tu feras que sage. » L’Antéchrist. 16 BM : Quoy (Ce qu’il y a ?) 17 BM : Et 18 BM+C : La mere. 19 Quand vous commettrez une faute. 20 BM : hon toulesfois 21 BM : souffir ay ie (Je n’accepterai jamais qu’elle me batte.) 22 D’embarras. « Fault-il faire tant d’agïos ? » (La Chanson des dyables.) Le vers 43 a été repris dans Maistre Jehan Jénin. 23 BM : Quentendez vous voyla (Vous ne comprenez pas ? Renseignez-vous !) Au vers 49, la belle-mère renvoie la balle. 24 C’est normal que votre femme vous batte, puisque la première année, il faut tout lui permettre. C le confirme : « Qui se met en mariage,/ Endurer faut, le premier an. » Le Doctrinal des nouveaux mariés met aussi les hommes en garde : « Il fault tant obéir que c’est rage,/ Et le premier an, à sa femme. » C’est donc par tromperie que le Sermon pour une nopce énumère « le bien qu’on a en mariage/ Le premier an ». 25 Ce prénom « incarne, par excellence, le mari bonasse, trompé par la femme infidèle et rusée ». Halina Lewicka : Un prénom spécialisé de la Farce : Jean et consorts. <Études sur l’ancienne farce française, 1974, pp. 81-82.> 26 En dupe (terme argotique). « J’en ay maint sire desplumé. » Gautier et Martin. 27 Mon véritable nom. « On me nomme,/ Par mon droict nom, Zorobabel. » L’Homme à mes pois. 28 Vous faites partie des « gens mariés », c.-à-d. des cocus. « Trouvant un grand déshonneur à de pauvres Jans mariéz, les faire cornus comme bestes brutes. » (Guillaume Bouchet.) « Ce mot vient du pays de Sapience, & j’en use icy à cause qu’il y a des Jans mariéz. » (Béroalde de Verville.) 29 Tourmenté. 30 Que nous avons rendu bon, obéissant. 31 BM : me coupast / La gorgez (On a le choix entre deux hérésies : commettre un octosyllabe de 10 syllabes, ou bien bafouer la concordance des temps.) 32 Sainte Vierge ! 33 BM+C : femme. 34 BM : Cest cela son le vons commande. — C : Car l’Eglise le vous commande. (Rime du même au même.) 35 Trop de tâches. 36 Un rôlet, un papier enroulé. Sur ce pense-bête, Jaquinot marquera les tâches ménagères qu’il doit accomplir. Dans les Drois de la Porte Bodés, les mêmes tâches sont notées à l’intérieur d’une lettre. 37 Ce n’est pas moi qui m’y opposerai. Jaquinot s’attable devant une écritoire. 38 BM+C : puisse (D’une manière lisible.) 39 BM : Prenez (En premier.) 40 BM : me desobeyrez 41 Tout mon vouloir, toute ma volonté. 42 Sauf des choses raisonnables. 43 Sans discours inutiles. Cf. Deux hommes et leurs deux femmes, vers 288. 44 De m’accabler. 45 BM : quelle chose (« Pour quel cause vous la portiez. » Frère Frappart.) 46 Afin que je n’aie pas froid quand je m’habillerai. « Femme nourrie en mignotise/ Qui dormez jusques au disner,/ L’en vous chauffe vostre chemise. » (La Grant dance macabre des femmes.) Cf. les Hommes qui font saller leurs femmes, vers 37-38. 47 La tradition. 48 La mode. C rajeunit les vers 87-89 : –Par bieu voila belle sottise. / –Cil qui ne la chauffe on l’estrille / C’est la mode de cette ville. 49 Mettez cela par écrit. 50 Marié depuis un an, le couple a un bébé. 51 BM : que 52 Le promener. 53 Quand bien même il serait minuit. 54 BM : ne (Je ne saurais y prendre aucun plaisir.) 55 Car cela ne rime à rien. 56 Le papier est plein jusqu’à la marge du bas, qu’on laisse vide pour la coller à la baguette sur laquelle on enroule le volumen. On y inscrivait seulement EXPLICIT [il a été déroulé jusqu’au bout]. 57 Que j’écrive d’autre. Cette scène de dictée inspira le testament de Maistre Jehan Jénin. 58 Battu. 59 Mot manquant. Le lever matinal de Jaquinot occupe les vers 81-85. 60 Pétrir le pain, le mettre au four, et laver le linge comme une buandière. 61 Sasser la farine, laver la vaisselle, et faire tremper les draps sales. 62 BM : trotter courir — C : courir, & trotter, 63 Peiner comme un beau diable. 64 BM : chauffer le four. (Chauffèr rime avec Lucifèr, à la manière normande. Voir la note 39 de la Mauvaistié des femmes.) 65 Faire moudre notre grain pour en avoir de la farine. Cf. Tout-ménage, vers 19. 66 De bon matin, on mettait dans l’âtre un pot de terre contenant de l’eau, des féculents, des légumes, de la viande ou du lard, et on le laissait mijoter jusqu’au soir. Cf. le Cousturier et Ésopet, vers 53. En Champagne, en Picardie et parfois en Bourgogne, « feu » se prononçait « fu », et pouvait donc rimer avec « battu », comme ici. Mais ceux qui arguënt de cela pour conclure que notre pièce est picarde oublient qu’au vers 245, feu rime très classiquement avec jeu. 67 BM : Si 68 BM : Jaquinot. 69 BM+C : cuire. (Ces 2 vers reproduisent les vers 107-108.) 70 BM+C : les escuelles. (On scande toujours « é-cuel-le » : « Une escuelle, ung plat et ung pot. » Le Gaudisseur.) 71 BM : cela 72 Les couches, qu’on ne peut vraiment nettoyer que dans une rivière ; cf. les Chambèrières et Débat, vers 86-92. Une enluminure du Splendor Solis montre, au milieu, une femme qui lave des langes dans une rivière. Au premier plan, une autre utilise un petit cuvier. À l’arrière-plan, deux femmes tordent un drap. 73 Euphémisme : Je renie Dieu ! 74 BM : hay sotte beste (Vers faux et rime irrégulière.) Cf. Frère Fécisti, vers 502. 75 Vous aurez dit une chose fausse. Cf. le Poulier à sis personnages, vers 650. 76 « Je la batré plus que vieulz plastre ! » (Grant Gosier.) Il n’y a donc pas lieu de picardiser « battrai » en « batterai » pour gagner une syllabe. 77 BM+C : Helas (On crie « holà ! » pour faire cesser des coups, comme aux vers 146 et 189. Voir par exemple le v. 228 de la Veuve, ou le v. 149 du Cousturier et son Varlet.) 78 Cela sera inscrit. 79 BM : Que — C : Et qu’à (Tout de suite. « Je vays à elles en présent. » Grant Gosier.) 80 BM : espreuier (Habile comme un lévrier = rapide. « Aussy abille c’un lévrier. » Troys Gallans et Phlipot.) 81 Ne frappez plus ! Voir la note 77. 82 L’amour. (C : Luy faire roide.) Cf. les Femmes qui font refondre leurs maris, vers 215. 83 De temps en temps, à la dérobée. 84 BM : gouppee (Mot inconnu, même en Picardie. Tous les dictionnaires qui le définissent le font d’après cet hapax, ce qui permet aux commentateurs du Cuvier de dire que le mot « gouppée » est dans le dictionnaire.) — C : Je luy bailleray la souppée (Son picotin, sa ration.) La soupe est au sens propre le pain qu’on trempe dans le bouillon ; au sens figuré, c’est le pénis qu’on trempe dans une vulve : « Pourquoy sont souvent plusieurs cons si maigres ? C’est quant on y fait [on y trempe] trop souvent la soupe. » Bruno Roy, Devinettes françaises du Moyen Âge. 85 BM : le bon saulueur 86 Vers manquant. J’emprunte à la farce de Pathelin cette réponse narquoise faite à une personne trop exigeante : « –Je vous demande/ Pour six aulnes, bon gré saint George,/ De drap, dame. –On le vous forge ! » 87 BM+C : sera. (Les deux éditeurs se sont contentés de reprendre le vers 135.) Le « f » et le « s » sont à peu près identiques. 88 BM : ait (Male = mauvaise. Idem vers 207.) 89 Vers manquant. « Je feroye une “jouste” seulle,/ Mais ma pouvre lancette ploie. » (Jehan Molinet.) Les impuissants ont toujours quelque chose qui ploie : leur gaule (le Ramonneur de cheminées), leur bêche (Raoullet Ployart), leur bâton (le Faulconnier de ville)… 90 Il ne vaut rien, ce flasque fainéant. « Va, paillart, va, tu ne vaulx rien ! » Jehan qui de tout se mesle. 91 Bien bête. Cf. Deux jeunes femmes qui coifèrent leurs maris, vers 110 et 175. 92 BM : nay (Au monde.) 93 BM+C : repos (Déduit = plaisir. Idem vers 99.) 94 Réviser. « Se je vouloys recorder sa leçon. » Deux hommes et leurs deux femmes. 95 BM+C : me plaist (Cela sera inscrit, puisque c’est mon bon plaisir.) 96 Signez ce contrat. 97 Il tend le rôlet à sa belle-mère, qui le vérifie scrupuleusement. 98 Même si je devais. 99 BM : Dis a ceste heure iay 100 Elle rend le rôlet à son beau-fils. 101 Appliquez-le bien. « Garder les commandemens de Dieu. » ATILF. 102 À sa mère, qui sort de la maison. 103 BM+C : tenez (Venez près du cuvier, d’où je vais extraire un drap mouillé qu’il faut tordre.) 104 BM+C : tendre (On étend les draps une fois qu’on les a tordus pour les essorer.) Buée = lessive : « En une buée ou lexive. » (Saincte Caquette.) Idem vers 271. Dans la farce de Tripet, un mari subit la même corvée : « Si luy faisoit-elle laver,/ Tortre et recuisser [étendre] la buée. » La femme pousse Jacquinot dans l’arrière-cour, où trône le cuvier. 105 Ce que vous. 106 Un soufflet sur la joue. « Telle jouée luy donna, que les doitz luy furent escriptz longtemps dessus sa tendre face. » Godefroy. 107 Par saint Jean ! 108 Elle regarde la liste de son mari. 109 BM+C : Le voyla qui te puisse ardre. (L’imprécation exacte est : « Que le feu d’Enfer vous puist ardre ! » Miracle de monseigneur sainct Nicolas.) 110 BM+C : hola ie le veulx bien. (Comme aux vers 139 et 146, Jaquinot crie « holà ! » pour qu’on cesse de le frapper.) 111 BM : ie y 112 Les deux personnages sont debout ; la femme tourne le dos au cuvier, qui se trouve juste derrière elle. Chacun tient l’extrémité d’un drap, et tire dessus en le tordant. 113 Ord, sale. 114 BM : mux (Il sent la merde, qu’Antoine Oudin nomme le « musc bastard ».) 115 BM : gentillement. (« GENTIMENT : Dans le stile comique, signifie doucement, facilement, bien. » Le Roux.) 116 Je vais vous lancer le drap. 117 Elle jette sa part du drap sur la tête de Jaquinot. 118 Maître sot. Cf. la Pippée, vers 34, 185 et 419. 119 De mauvaises excuses. La femme reprend son bout de drap et se penche en arrière pour mieux le tirer. 120 Jaquinot lâche le drap. Déséquilibrée, son épouse en fait autant, et brasse l’air en reculant. 121 Qu’une mauvaise gale. Cf. le Testament Pathelin, vers 475. 122 BM+C : col. 123 Elle tombe dans le cuvier ; ses jambes gigotent à l’extérieur. Chaque fois qu’elle parle, elle se hausse sur les coudes pour que le public aperçoive sa tête. 124 BM+C : secourez (« Sauver » revient à 224 et 254.) 125 Les vers de 5 syllabes rendent palpables l’oppression que subit la femme qui se noie. 126 Sur le même rythme et sur les mêmes rimes, Jaquinot parodie le halètement plaintif de son épouse. 127 « Une vesse : une putain. » Oudin. 128 Qu’une ivrognesse. « S’elle n’estoit ainsi yvresse,/ Ce seroit une bonne femme. » ATILF. 129 BM : Car en enfer il — C : Car en enfer elle 130 Si on ne prête pas attention à moi. C : n’entendra (Si nul ne m’entend.) 131 BM : mest desia tout mue — C : me fait desia muer (« Tout le sang luy commença à muer au visage. » Pierre Desrey.) 132 BM+C placent le vers 232 juste avant 234. Or, toutes les interventions des deux personnages se limitent à un seul vers. 133 BM+C : cuire (Ces deux vers reprennent les vers 107-108 et 120-121.) 134 Ces 3 verbes signifient copuler. Jaquinot, si rigoureux dans le reste de sa lecture, brode par défi sur le « faire cela » du vers 147. 135 BM : nen 136 Je m’approche de la fin. « Mon mary si tend à la fin. » Testament Pathelin. 137 Le mâtin est un gros chien. 138 Pour qu’il me confesse avant que je meure. Mais Jaquinot a fort bien compris : Pour qu’il me sorte du cuvier. 139 Épluché, décortiqué. 140 Plaid, débat. 141 BM+C : cela 142 BM : te vouldroye auoir baise (La famille embrassait le cadavre avant la mise en bière.) 143 Elle frappe à la porte d’entrée. 144 BM : hault. (« –Holà, hau ! –On heurte à la porte. » Les Veaux.) 145 En ces temps peu sûrs, il fallait montrer patte blanche lorsqu’on frappait à une porte, et prononcer la formule consacrée : « C’est amy, ouvrez l’huys ! » Jaquinot laisse entrer sa belle-mère dans la pièce principale. 146 On peut comprendre « puisque », ou « depuis que ». 147 BM : est 148 Perfide meurtrier. 149 BM : Que le (Dans le Mistère de la Passion, le diable Cerbérus s’écrie : « Je luy vay la pance casser ! ») 150 « Que son âme soit passée en l’autre monde. » Jacques Guillemeau. 151 BM+C : Helas 152 En tordant le linge. Jaquinot maquille son crime en accident. 153 Le linge qu’elle serrait dans ses poings lui a échappé. 154 Elle a chu dedans à la renverse. Jacquette se précipite dans l’arrière-cour. 155 Habile. C donne ici un vers qui rappelle que les rôles de belles-mères étaient joués par des hommes : Je vois m’y monstrer très-virile. 156 BM+C : infame (Infect. Cf. les Veaux, vers 219.) 157 S’il ne tient qu’à moi. 158 Divaguer. L’heure est grave ; aussi, la belle-mère se permet de tutoyer son gendre pour la première fois. 159 BM : nest 160 De bon cœur. 161 Il lui montre sa liste de corvées. 162 Jaquinot commence à tirer son épouse du cuvier, mais il s’arrête à mi-chemin. 163 Il achève de sortir sa femme du cuvier, et pérore en direction de sa belle-mère. 164 BM : puis que 165 Cette ultime réplique de la belle-mère est d’une neutralité ambiguë ; rien ne garantit qu’elle tiendra la promesse extorquée à sa fille. 166 BM : laict 167 BM : son 168 Avec. 169 Si elle me tient cette promesse. La femme répond au vers 327. 170 BM : soucy (à la rime.) Sans aucune condition. « Et je vous jure sans nul sy/ Que loyaument vous serviray,/ Et bien je vous obéyray. » René d’Anjou. 171 Les 11 derniers vers sont probablement apocryphes. Au lieu de cette morale insipide, C conclut sur un distique de la Femme : Je crie mercy de ma folie,/ Prenez en gré ie vous supplie. 172 BM : seray (Note 87.) 173 Hostile. Jaquinot se tourne vers le public. 174 Vers manquant. La mélancolie était un mélange de folie, de colère et de tristesse. Ce mot rime presque toujours avec folie. 175 Ceux – ou plutôt celles – qui ont mal parlé en sont dédommagés (ironique). « Recouvert/ Seray de mes pertes passées. » ATILF. 176 BM : est raillee (Se rallie = se réconcilie avec moi. « Pour les discordéz ralier. » François Villon.) 177 Sujétion, esclavage.