LES FEMMES QUI APRENNENT À PARLER LATIN
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LES FEMMES QUI
APRENNENT À
PARLER LATIN
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Cette farce développe la même histoire que les Femmes qui se font passer Maistresses, écrite elle aussi pour un collège parisien, et dont les personnages sont extrêmement proches des nôtres. D’ailleurs, le compilateur du recueil de Florence a regroupé les deux pièces.
Nous avons donc là une farce de collège : les six acteurs que compte la distribution n’auraient pas été gérables — et payables — par une troupe itinérante, alors que de nombreux collégiens ne demandaient pas mieux que de se moquer gratuitement de leurs professeurs. Enfin, cette farce est jonchée de grivoiseries, comme les autres pièces jouées par des escoliers. Les tournures picardes qu’elle contient en grand nombre semblent accuser les élèves du collège de Beauvais, à Paris ; voir la notice du Mince de quaire.
Source : Recueil de Florence, nº 17.
Structure : Rimes abab/bcbc, avec 2 triolets enchaînés. Beaucoup de vers ont été ajoutés a posteriori, et d’autres ont disparu ad vitam æternam, quand ils n’ont pas été déplacés manu militari.
Cette édition : Cliquer sur Préface. Au bas de cette préface, on trouvera une table des pièces publiées sur le présent site.
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Farce nouvelle à six
personnages des
Femmes qui aprennent
à parler latin
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C’est assavoir :1
LE PROVINCIAL
ROBINET 2
GUILLEMETTE
ALISON
BARBETTE
[MARION]
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LE PROVINCIAL 3 commence SCÈNE I
Robin, vien çà, mon amy [bon4] !
Va-t’en vistement attacher
Au Palais5 et là environ,
Et aux églises, ce papier !
5 Et n’oublie pas à décliner6
En plus de cent lieux en Paris
Que le Provincïal, dès hier,
Est descendu en son logis.
Et au[x] Parisïennes, dis
10 — Que j’ayme de tout mon couraige7 —
Que j’ay voué et entreprins
Leur apprendre ung nouveau langaige.
ROBINET
Ha, monseigneur, ce seroit dommaige :
On ne les pourroit maistriser8.
LE PROVINCIAL
15 Allez, mastin9 et villain paige !
Je le vueil ; fault-il répliquer ?
ROBINET
Je vois donc aux Carmes premier10
Attacher ce petit brevet.
LE PROVINCIAL
Acoup11, de là, [va] sans tarder
20 À la Montaigne12.
ROBINET
Il sera fait.
Je ne cesseray en effait
Tant que j’auray point[es]13 en main.
LE PROVINCIAL
Parisïennes, il me plaist
Que vous sachiez ung nouveau tra[in]14.
25 Je ne saiche riens plus humain
Que vous, mes mignonnes doulcet[tes].
ROBINET
Par Dieu ! Provincïal hautain15,
Vous regardez mal que16 vous faictes.
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LE PROVINCIAL SCÈNE II
[Çà, çà, venez]17, mes doulcinettes !
30 Mes parisïennes gorgettes18,
Viendrez-vous pas à la lesson ?
Ouy, mes petites rig[o]lettes,
Soyez subtilles, mignonnettes.
Venez tost, il en est saison !
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GUILLEMETTE 19 SCÈNE III
35 Johannès20, sire, mon mignon :
Qu’esse-là ? Qué[rez-]vous service21 ?
ROBINET 22
Se je vueil servir23 ? Nennin non !
Suis-je « Johannès », vielle lisse24 ?
GUILLEMETTE
Vous avez tort !
ROBINET
On m’en punisse !
40 Lisez ces motz : ilz sont escripz.
Mais fault-il que [je] les vous disse25 ?
GUILLEMETTE
Ouy [dea], s’il vous plaist, jeune filz26.
ROBINET
Or bien, de par Dieu ! Je vous dis :
« Que toutes femmes en général
45 Qui vouldront mettre leurs esp(e)ritz
Parler latin orné, exquis,
Viengne[nt] veoir le Provincïal,
Adèz27 le plus espécïal
Maistre qui soit jusques à Romme28. »
GUILLEMETTE
50 Latin ? C’est ung bien principal.
Il fault donc qu’il soit vaillant homme.
ROBINET
Vaillant, puissant, triumphant comme
Fut jamais Hector et Pâris29.
GUILLEMETTE
[Il veult faire parler, en somme,]30
55 Latin aux femmes de Paris ?
Latin ? Monseigneur saint Denis31 !
ROBINET
Aussi vray que32 je le devise.
GUILLEMETTE
Chascun en doit estre esjouys.
ROBINET
Ce sera bien nouvelle guise33.
GUILLEMETTE
60 C’est bien donc raison qu’on le prise,
Quant aux34 dames ainsi s’aquitte.
Par Dieu ! autre ordre sera mise
Au monde35, et meilleur[e] conduite.36
.
Ma commère, venez çà ! Dicte(s) : SCÈNE IV
65 Quel(le)s nouvelles ?
ALISON
Han, je ne sçay, moy.
GUILLEMETTE
Comment ? [Je sçay]37 des biens l’éliste.
ALISON
Dictes-moy, qu’esse ?
GUILLEMETTE
C’est…38
ALISON
[Et] quoy ?
Vous me mettez en grant esmoy
Que je n’entens ceste parolle.
GUILLEMETTE
70 C’est (je vous prometz, par ma foy)
Ung si saige maistre d’escolle
(Et est vray, ce n’est pas frivolle),
Qui arriva hier au matin,
Qui veult que vif on le décolle39
75 S’il ne nous fait parler latin
[Autant au soir comme au matin,]40
Argüer par façon légière,
Lire en papier ou en parchemin
Et entendre toute matière.
ALISON
80 Parler latin ?
GUILLEMETTE
Vray est, par sainct Pere41 !
Ne pensez point que je me faigne42.
ALISON
Vous semble-il point qu’il nous affière43 ?
Le sçavoir, esse chose estraigne44 ?
Latin, esse chose qu’on craigne ?
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BARBETTE 45 SCÈNE V
85 [Bénédicité ! qu’esse-cy]46 ?
GUILLEMETTE
Dont venez-vous ?
BARBETTE
De la Montaigne.
ALLISON
Mais venez çà !
GUILLEMETTE
Et acoup !
BARBETTE
Ouy ?
Dea, mais qu’esse ?
GUILLEMETTE 47
N’avez-vous pas ouÿ,
[Commère48], parler de ce maistre
90 [Qui nous veult enseigner ?]
BARBETTE
Nenny.
[Le désir vous me faictes naistre]49
De [le] voir.
ALISON
Son engin50 pénètre
Tout aultre51, riens n’est plus bégnin.
Il a dit que confus veult estre
95 S’il ne nous fait parler latin.
BARBETTE
Nous viendrons donc à nostre fin.
Je ne sçay, moy, par quel chemin.
Il nous est cellé si long temps52.
ALISON
[L’ont cellé ces]53 hommes, affin
100 Qu’ilz ayent audivi 54 plus grans.
GUILLEMETTE
Ha, les villains !
BARBETTE
Mais les meschans !
ALISON
Riglés55 seront.
GUILLEMETTE
Je m’y consens.
BARBETTE
Ilz sont orguilleux comme paons.
ALISON
Nous les chasserons comme enfans
105 Par fine force d’argumens.
GUILLEMETTE
Il fault qu’ilz [n’]en soient innocens56 :
Or57, estudïons ce langaige !
ALISON
Aultrement ne seront contens.
BARBETTE
Quant je vois hors58, le mien enrage.
GUILLEMETTE
110 Soubz l’ombre de pèlerinage,
Jusqu(e) à Notre-Dame-des-Champs59
Nous yrons.
BARBETTE
C’est le voir60.
ALISON
[Que sai-ge]61 ?
Ces moiens sont fort souffisans.
BARBETTE
Devant qu’il soit jamais deux ans62,
115 On verra nos maris changer63.
GUILLEMETTE
Nous yrons à la ville, aux champs.
ALISON
Publicquement.
GUILLEMETTE
Sans nul dangier.
BARBÈTE
Porteront-ilz point le pannier64 ?
ALISON
Ouy dea !
GUILLEMETTE
Et les petis poupars65.
BARBETTE
120 Et nous yrons estudïer66.
ALISON
Clergesses serons.
GUILLEMETTE
Et eulx, coquars67.
BARBETTE
Serons-nous pas maistresses aux Ars68
Aussi bien qu’eux ?
ALISON
Et pourquoy non ?
GUILLEMETTE
Et régnerons en toutes pars.
BARBETTE
125 Ha ! ma seur, ce sera raison.
ALISON
Alons-m’en quérir Marïon,
Puis nous yrons veoir monseigneur.
GUILLEMETTE
Nostre voisine ?
BARBETTE
Et comment donc !
ALISON
Elle a « engin69 » de grant ardeur.
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ROBINET 70 SCÈNE VI
130 Provincïal, soyez tout seur71
Que j’ay fait voz besongnes bonnes.
LE PROVINCIAL
Vient-il riens ?
ROBINET
Riens ? Vécy la fleur
Des Parisïennes mignonnes.
LE PROVINCIAL
Te semble-il qu’elles sont ydoines72
135 À comprendre ce qu’on lira ?
ROBINET
Vous y ferez73 si grant aulmosne
Que jamais tel bien n’aviendra.
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GUILLEMETTE 74 SCÈNE VII
[Hau !] Marïon !
MARION
Et qu’esse-là ?
GUILLEMETTE
Et ! escoutez çà, ma voisine !
MARION
140 Hé ! ma voisine, comment va ?
Comment se porte ma cousine ?
GUILLEMETTE
Bien.
ALISON
Viendrez-vous ?
MARION
Où ?
BARBETTE
Quelle myne !
Veoir ce maistre de grant proesse75 :
Il fait merveille.
ALISON
Il [dé]termine76
145 Ce que ne fist jamais [ru]desse77.
Et de fait, il a fait promesse
De vouloir latin78 enseigner.
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ROBINET 79 SCÈNE VIII
Monseigneur, regardez cy !
LE PROVINCIAL
Qu’esse ?
ROBINET
Vécy des femmes ung millier.
LE PROVINCIAL
150 El(le)s ont gant fain d’estudïer,
Je le voy bien. Fay-leur grant feste.
ROBINET
Vous les verrez tantost plaidier :
Ce semblera une tempeste !
Recevoir les fault ?
LE PROVINCIAL
Tais-toy, beste !
155 Elles ne diront plus que ce mot.
ROBINET
Mais raige !
Elles mettent chascun à mette80,
De plaider à ung seul langaige81.
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GUILLEMETTE 82 SCÈNE IX
Alons recevoir83 l’héritage
De nostre maistre.
ALISON
Le vélà !
BARBETTE
160 Guillemette, comme la plus saige,
Parlez devant.
GUILLEMETTE
Mais vous !
BARBETTE
Moy ? Dea !
Marïon, sus !
MARION
Pourquoy cela ?
C’est à faire aux plus ancïennes84.
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LE PROVINCIAL SCÈNE X
Or çà, çà, mes Parisïennes :
165 Vous régente[re]z85 bas et hault.
ROBINET
Chascune fera bien des siennes86…
ALISON
Il dit d’or.
GUILLEMETTE
C’est ce qu’i nous fault.
BARBETTE
Alons près !
GUILLEMETTE 87
Devant !
MARION
Ne m’en chault :
[J’ayme mieulx demourer derrière.]88
LE PROVINCIAL
170 Se la mémoire ne me fault89,
Vous aurez science plain[ièr]e90.
ALISON
Dieu gard, monseigneur !
LE PROVINCIAL
M’amye chière,
Bien vegniez, [gracieuse et tendre]91 !
ALISON
Nous monstrerez-vous la matière
175 Du latin ?
LE PROVINCIAL
Ouy ; et [sans attendre]92.
Comment vous le pourrez comprendre.
BARBETTE
Nous le voulons trèsbien entendre.
[Monstrez-nous à]93 parler aussi.
LE PROVINCIAL
N’avez-vous point bon cueur d’aprendre ?
MARION
180 Ouy, sire.
LE PROVINCIAL
Or, n’aiez soucy.
Il me convient sçavoir cecy :
Quelle Faculté vous voulez suyvre ?
GUILLEMETTE
Nous voulons sçavoir…
LE PROVINCIAL
Quoy ? [ Hardy94 !
ALISON ]
Et ! pratique de sçavoir vyvre95.
LE PROVINCIAL
185 Voulez-vous ces volumes ensuyvre ?
ALISON
Et qu’esse ?
LE PROVINCIAL
Matière de Droit.
ALISON
Le droit 96 ? [Ouy] dea, c’est ung bon livre ;
Mieulx l’ayme que chose qui soit.
LE PROVINCIAL
À grant-peine ung homme croiroit97
190 Quel gaing en vient.
ROBINET
À plaine paulme98.
ALISON 99
Le droit ? Et ! on le nous celoit ;
Et si, duist100 si bien à la femme.
LE PROVINCIAL
Ha, dea ! Je vous diray, ma dame :
Il y a deux droitz.
ALISON
Çà, le bon !
LE PROVINCIAL
195 Ilz sont tous deux bons, sur mon âme !
L’ung est civil, l’autre est canon.
Le droit civil est par raison
Aux séculiers101 ; l’autre, à l’Église.
ALISON
Qui102 les veult tous deux, ne peut-on ?
200 Les entretenir ?
LE PROVINCIAL
Pourquoy non ?
Si fait, dea.
ALISON
Ha ! c’est bonne guise.
Au moins, se je trouve faintise103
Aucuneffois au droit civil,
Je recourray104 au fait d’Église,
205 Car j’entens bien qu’il est gentil105.
LE PROVINCIAL
Acoutez106 : Quant quelque soubtil
Clerc conse[i]l vous en demandera107
En disant : « Que vous en semble-il ? »
Ma dame, quel responce là ?
ALISON
210 Je [luy] diray : « Ouy ! »
LE PROVINCIAL
Mais « ita »,
En latin.
ALISON
Bien le sçauray dire.
LE PROVINCIAL
S’il dit mal, « non » dire [f]auldra.
ALISON
Et ! laissez-m’en faire, beau sire.
LE PROVINCIAL
Or sus, donc ! Je m’en vois produire108.
215 Plaidez109, ma dame l’advocate,
En parlant latin.
ROBINET
Or, sans rire ?
LE PROVINCIAL
Et gardez que je ne vous matte110 !
Séez-vous en mon lieu en haste.
Il fault les faits111 expédïer :
220 Un cas advint — ce fut la datte
Du .XV., jour de février —
Qu’il y eust ung jeune escuier
Puissant de nom et de linage112
Qui print fille de chevalier
225 (Ainsi qu’on fait) en mariage.
Quant ce vint113 après espousage
Et au mariage acomplir,
Il n’avoit pas…
ALISON
Quid ?
LE PROVINCIAL
Ce bagage114.
ALISON
Bénédicité !
LE PROVINCIAL
Soyez sage !
230 Et brief, il n’y pouvoit115 fournir.
La dame se voult116 repentir,
Et disoit : « Rien ne me sera117 ! »
Se devoit-elle consentir
À soy démarier ?
ALISON
Ita !
LE PROVINCIAL
235 C’est bien respondu sus cela118 ;
Vous estes femme de façon119.
Vécy ung autre cas.
ALISON
Or çà !
LE PROVINCIAL
Naguère(s), il y eut ung mignon120
Qui trouva ung gentil garson
240 Avec sa femme dans121 son lit ;
Le deust-il tuer ?
ALISON
Certé non !
LE PROVINCIAL
Et [si]122, il faisoit…
ALISON
Sufficit !
LE PROVINCIAL
Non ? Pourquoy ?
ALISON
Natura dédit 123.
LE PROVINCIAL
Par le [saint] sanc que Dieu me fist !124
245 Je vous ay bien endoctriné.
Dame légiste, faicte[s] bruit125.
ALISON
Argentum téné 126 !
LE PROVINCIAL
C’est bien dit.
Vostre suis !
ALISON
Gratés, [dominé 127] !
ROBINET
Saint Jaques, c’est bien latiné !
250 Et ! ad Dominum 128 !
[ LE PROVINCIAL
Robin, tiens :
Recueille cest or, in finé. ]129
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BARBETTE 130 SCÈNE XI
Monseigneur, aprendrons-nous riens ?
LE PROVINCIAL
Demandez, car j’ay tous moyens
Pour vous aprendre sans soucy.
BARBETTE
255 Nous avons le droit sur tous biens131,
Comme Alison.
LE PROVINCIAL
Il m’est failly132…
BARBETTE
Failly isté 133 ? Sus !
LE PROVINCIAL
Mais134 vécy :
J’ay bien, pour vous, aultre doctrine.
BARBETTE
Le droit est bien bon.
LE PROVINCIAL
J’ay icy,
260 Pour vous, tout l’art de médecine135.
BARBETTE
Médecine ?
LE PROVINCIAL
Ha ! c’est la plus digne
Entre les sciences qui soi(en)t.
Car ce qui [n’]est sain, et décline136,
Par donner137 ung peu de racine,
265 On le138 fait relever tout droit.
Mais il fault sçavoir sur le doit139
Ypocras et aussi Galien.
BARBETTE
Certes, j’estudieray en droit !
LE PROVINCIAL
[La médecine fait grant bien.]140
270 Regardez : voicy le moyen
Par lequel on fait le couraige141
Revenir — vous m’entendez bien —,
Qui142 le pert.
BARBETTE
Comment ?
LE PROVINCIAL
Par oultraige143
S’il avoit beu [trop] de bruvaige144,
275 D’ung récipé 145 fait à demy
Vous luy verriez faire feu et raige :
On ne pourroit durer à luy146.
BARBETTE
Il fault siner147 ce fueillet-cy !
LE PROVINCIAL
Voyez-en ung aultre plus rade148 :
280 « Item 149, pour faire son mary
Devenir fol ou fort malade. »
BARBETTE
Mon Dieu, s’en auront une aubade150 !
Nous sont ces livres deffendus ?
LE PROVINCIAL
« Pour une vieille orde et fort fade151,
285 Reculer152 de ving[t] ans ou plus. »
BARBETTE
Vécy livres de grans vertus ;
Il n’est nul plus puissant trésor.
LE PROVINCIAL
Ha, dea ! latin ne parlez plus ?
BARBETTE
Quoy donc ?
LE PROVINCIAL
Latin.
BARBETTE
C’est mon vouloir.
LE PROVINCIAL
290 Quant vous irez, matin ou soir,
Pour mettre quelq’ung en santé,
Dictes [cler : « Homini]153 dolor ! »
O quantum commotus vité 154 !
Tenez-luy le pous155 in fronté.
295 Touchez s’il n’a point grant chaleur ;
Et s’il est ainsi eschoffé,
Faictes-le couchier.
BARBETTE
Soyez seur :
Si congnoistre puis la douleur156
En estudïant en l’orine157,
300 Je le remettray en vigueur.
LE PROVINCIAL
Que je vous appreigne en ung signe158 :
Regardez-moy quel médicine
Vous donrez cy159.
BARBETTE
Sancté Déus 160 !
LE PROVINCIAL
Il est en dangier qu’il ne fine161.
BARBETTE
305 Ipsé est multum commotus 162…
LE PROVINCIAL
Vélà bien spéculé [dessus].
BARBETTE
Vénéré 163 multum nocui[t] !
LE PROVINCIAL
C’est vray, car deux enfans ou164 plus
Il a forgé en une nuit :165
310 [Jamais nul n’a eu si grant bruit]166
À Monpellier167, où j’ay esté.
Ung homme cause de tel fruit168
Doit-il point recouvrer santé,
Belle Barbette ?
BARBETTE
Ita, certé !
LE PROVINCIAL
315 Vous pourrez régenter sans blâme.
Faictes-vous169 vaillant, ma beauté :
Hardiement, vous ne tu[er]ez âme170.
BARBETTE
Ad Dominum !
LE PROVINCIAL
Adieu, ma dame !171
ROBINET
Tuer âme ? J’en suis certain !
320 Médecine est douce, de femme ;
Médeciner, c’est bien leur train.
El(le)s ont beau parler172, doulce main :
La science leur est bien ydoyne173.
LE PROVINCIAL
Esse tout174 ?
ROBINET
Ouy dea. [À] demain !
325 Et175 ! c’est tout, le mal sainct Anthoine !
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GUILLEMETTE SCÈNE XII
Hélas, monseigneur, qu’on nous176 donne
Ung petit177 d’introduction.
LE PROVINCIAL
Quel est vostre nom, ma mignonne ?
GUILLEMETTE
Guillemette.
LE PROVINCIAL
Et vous ?
MARION
Marïon.
LE PROVINCIAL
330 Avez-vous Guillemette à nom ?
GUILLEMETTE
Ouy.
LE PROVINCIAL
Estes-vous Parisïenne ?
Guillemette, il me semble bon
Que vous deveniez Arcïenne178,
Car vous estes assez ancienne
335 Et saige pour estre régente179.
GUILLEMETTE
C’est ma voulenté.
LE PROVINCIAL
Et la mienne ;
Joyeux suis que je vous contente.
Mais qui n’y met toute s(on) entente180,
Cest labeur est [bien] inutille.
340 Et se ung coup estes prudente,
Vous prouverez par raison patente
De cent escus que ce sont mille181.
Affin que soiez plus habille182,
Je vous monstr[er]ay doble voye183.
GUILLEMETTE
345 Ne monstrez que la plus subtille.
LE PROVINCIAL
Je le vueil.
GUILLEMETTE
Et ! que je les voye.
LE PROVINCIAL
Regardez, dame simple et coye184 :
Vécy la voye des royaulx185.
GUILLEMETTE
Il n’est besoing qu’on les desploye.
LE PROVINCIAL
350 Voyez donc celle aux [Ars] nouveaux186.
Tenez les plus espécïaulx187
Qu(e) homme verra dedans ung an.
GUILLEMETTE
Certes, les livres sont fort beaux.
LE PROVINCIAL
Vécy la Logique d’Occan188,
355 Aristote d’or189, Buridan190.
Lisez-la et notez ces motz
Subtil[s] contre tout argument.
Et incorporez ces argotz191.
Et puis vous tenrez voz192 propos :
360 Concédez peu, nyez souvent,
Équivoque[z-]moy hardiement
Par les cautelles193 d’Aristote,
Desquelles on fait plainement
Entendre q’un mary radote
365 Et qu’il a [la] teste plus sotte,
Cent mille fois, qu(e) une brebis.
Et convient bien que tout on note.
GUILLEMETTE
Matéria[e] defficientis 194.
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MARION SCÈNE XIII
Monseigneur, je n’ay rien aprins :
370 Faictes-moy théologïenne195.
LE PROVINCIAL
M’amye, j’en seroye reprins196 :
Vous n’estes pas assez ancienne.
Je vous feray grant rectoricienne197,
Et aurez de(s) bonnes « leçons198 ».
375 Robinet, fay qu’elle convienne199
Avec toy à déclinaisons.
ROBINET
Çà, m’amye ! Que nous lisons
Quelque chose de bon.
MARION
Or sus !
ROBINET
Vécy déclinaisons de noms.
380 Qu’esse là ?
MARION
Féminéis 200 abus…
Sociabitur, ut dominabus.
LE PROVINCIAL
Passez oultre, ce sont abus
De demourer en ce point-là.
Regardez tout, [et] sus et jus201,
385 Sans estre guères en cela202.
Et ce que Robinet dira,
Faictes tout ung, et retenez bien.
Sic, sit 203 personna seconda ;
Aultremant, tout ne vauldroit204 rien.
MARION
………………………… 205
390 Je n’entens point bien ce sens.
LE PROVINCIAL
Non ?
Ha ! je trouveray bon moyen.
Tenez là mon Catholicon 206 :
Il n’y a mot, tant soit-il bon,
Qu(e) exposé ne soit par compas207.
395 Or lisez-moy là, Marïon :
Qu’esse-là, au premier ?
MARION
Abbas 208.
LE PROVINCIAL
Après ?
MARION
Abbatis, abbati.
Monseigneur(s), j’entens bien le cas :
Car, quant la fille fut à bas,
400 Ma foy, le galant la baty 209.
LE PROVINCIAL
C’est cela, il est tout ainsi.
L’autre fueillet !
MARION
Hé ! je l’entens :
Bacus 210.
LE PROVINCIAL
Et son génitif ?
MARION
Bachy,
Baco, Bacom 211. J’entens le sens.
405 Ceste matière je comprens
Facillement, et les proverbes212.
LE PROVINCIAL
Regardez ung peu plus dedens
Pour veoir la nature des verbes.
MARION
Da [h]ortandy 213 !
LE PROVINCIAL
Ce sont adverbes ;
410 Regardez ung petit214 plus bas.
Qu’esse-cy, Marion ?
MARION
C’est amo, amas.
LE PROVINCIAL
Et son prétérit ?
MARION
Amavit.
LE PROVINCIAL
Qu’esse à dire ?
MARION
La femme ama vit 215.
LE PROVINCIAL
Mais comment ?
MARION
Nescio 216.
GUILLEMETTE
Dicam 217 !
415 Vécy la raison en escript :
« Ut matéria appétit formam
[Sicut et fœmina marem]218. »
Vécy, Aristote le dit.
LE PROVINCIAL
[Et] puis ?
MARION
[Cibo, cibas, cibem]219.
LE PROVINCIAL
420 Et son prétérit ?
MARION
Cibavit 220.
LE PROVINCIAL
Or, faictes-nous ung petit [veoir221],
De françois en latin, deux motz,
Comme Dieu les pourez assavoir.
MARION
Dominus 222 cibavit agros.
LE PROVINCIAL
425 C’est bien respondu à propos ;
Vous estes une vaillant femme.
[………………………….. -os
…………………………… -ame.]223
MARION
Adieu, monseigneur !
LE PROVINCIAL
Adieu, ma dame !
MARION
Vélà deux escus pour vo224 paine.
LE PROVINCIAL
Je n’en prendray rien, par mon âme !
430 J’aymeroye mieulx estre en Sayne225 !
.
Or çà, [mon] Arsïenne humaine226 : SCÈNE XIV
Posé que soyes227 vostre mary,
Tenir vueil que, ceste sepmaine,
Prins avez228 encore ung amy.
GUILLEMETTE
435 Égo négo 229, et prouve ainsi
Que deux amans ne peux230 avoir.
Sed, probatum [a simily]231,
Je gaige de232 vous décevoir :
Impossible [il] est [de] sçavoir233
440 Mettre icy, en ce chandelier,
Deux chandelles234.
LE PROVINCIAL
Il est tout voir235.
GUILLEMETTE
Ergo, vray est, sans varier236 :
Femme mariée d’huy ou d’hier
Ne sçauroit par nulles cautelles
445 Avoir deux maris de légier237,
[Comme ung chandellier]238 deux chandelles.
LE PROVINCIAL
Vélà raisons fort naturelles,
Venans d’ung engin 239 magnifique.
Mais toutesfois, la fleur des belles,
450 Je vous feray une réplique :
Vous avez dit, dame autentique,
Non povoir deux chandelles [mettre] ?
GUILLEMETTE
Concédo vérum est 240, [mon maistre].
LE PROVINCIAL
[On n’en peut mettre qu’une, ainsi]241 ?
455 Pourquoy n’y peut, après la mienne
— Et a[u]près242, ex conséquenti 243 —
Ung autre y mettre [aussi] la sienne ?
GUILLEMETTE
À moy, comme Parisïenne,
Ceste matière n’est point haulte244.
LE PROVINCIAL
460 Et pourquoy ?
GUILLEMETTE
C’est par vostre faulte :
Sy fourbissiez245 le chandelier
Songneusement, sans le laisser,
Il n’est clerc (je vous vueil bien dire),
Tant sceust-il bien « estudïer »,
465 Qui y peût sa chandelle induire246.
LE PROVINCIAL
Maris ne sçauront247 contredire :
Ce sont argumens insolus248.
GUILLEMETTE
Non, dea. Ilz n’en feront que rire,
Disans : « Égo sum contentus 249. »
LE PROVINCIAL
470 Mesdieux250 ! ilz seront tous confus.
GUILLEMETTE
Et estonnéz comme Johannés251.
[ ROBINET
………………………… -us
………………………… -etz ! ]
LE PROVINCIAL
Dame, je vueil que désormais
Vous vous disiez estre clergesse252.
BARBETTE, MARION,
GUILLEMETTE, ALISON.
[Magister noster, noz bonnetz]253 !
LE PROVINCIAL
475 Mais je vueil que tenez promesse254,
Et qu(e) en toute vostre255 jeunesse
Vous soiez doulces en mon nom256.
Respondez, Barbette, Alison :
Servirez257-vous mes gens ?
GUILLEMETTE & MARION
Ita !
LE PROVINCIAL
480 Leur don(ne)rez-vous pain et vin bon ?
ROBINET 258
Respondez, Barbette, Alison !
LE PROVINCIAL
Aux grans259 ?
ALISON
Ita !
LE PROVINCIAL
Et aux petis ?
BARBETTE
Non !
ALISON
[Vous verrez bien que]260 ce sera.
LE PROVINCIAL
Respondez, Barbette, Alison :
485 [Servirez-vous mes gens ?]
BARBETTE & ALISON
Ita !
LE PROVINCIAL
Or, adieu donc !
MARION
Bona vita261 !
.
GUILLEMETTE SCÈNE XV
O Marïa !
MARION
O Barbéta !
Or sçavons-nous parler latin.
ALISON
Je traicte le Droit dé causa 262,
490 O Marïa !
GUILLEMETTE
O Barbéta263 !
BARBETTE 264
Je tiens, de265 droit, Médicina.
GUILLEMETTE
Je me266 soustien par Art bégnin.
BARBETTE
O Marïa !
MARION
O Barbéta267 !
Nous sçavons bien parler latin.
BARBETTE
495 Aller pourrons268 en tout chemin
ALISON 269
Parler à tous,
GUILLEMETTE
Et par clergie,
ALISON
Par le Provincïal bégnin.
BARBETTE
Dieu luy doint faire bonne fin !
ALISON
Ainsi soit-il ! [Dieu le bénie !]
GUILLEMETTE
500 Amen !270
.
EXPLICIT
*
1 F ajoute dessous : Le principal (Ce personnage est partout nommé « le Provincial », sauf dans la première rubrique, qui a généré cette erreur.) Un provincial est le responsable universitaire d’une province. Dans les Drois de la Porte Bodés, il accorde aussi des privilèges exorbitants aux femmes : « Qui est le hault Provincial/ Qui a esté si libéral/ De vous donner telle franchise [liberté] ? » 2 Diminutif de Robin (vers 1). Mais le robinet véhicule une connotation phallique : le valet « bien envytaillé » que veut épouser la Veuve s’appelle Robinet. 3 F : principal (Note 1. Il est probable qu’un des collégiens a voulu épingler le Principal de l’établissement.) Le décor, identique à celui des Femmes qui se font passer Maistresses, représente une salle de classe ; le Provincial trône dans sa chaire. 4 « C’est grand péril à l’homme n’avoir rencontré amy bon & vertueux. » (Guterry.) Le Provincial donne à Robinet, son clerc, une liasse d’écriteaux qu’il va devoir placarder dans des lieux stratégiques. L’affichage publicitaire n’est pas un fléau moderne : voir les vers 43-44 de Maistre Mymin qui va à la guerre, ou le vers 9 de Saincte-Caquette. 5 Le Palais de Justice, dans l’île de la Cité, est un lieu de passage extrêmement couru. 6 De déclarer. Cf. Colin filz de Thévot, vers 297. 7 De tout mon cœur. 8 Même si vous leur enseigniez le latin, on ne pourrait pas leur accorder la maîtrise. Double sens : On ne pourrait plus les maîtriser, les tenir. 9 Un mâtin est un gros chien. 10 Je vais donc d’abord au couvent des Carmes. Robinet est sûr d’y trouver beaucoup de candidates : les Femmes qui se font passer Maistresses, pour se perfectionner en sexologie, vont « estudier aux Jacobins,/ Aux Carmes et aux Augustins ». 11 Immédiatement. Idem v. 87. 12 À la montagne Sainte-Geneviève (idem v. 86) : au Quartier latin, où grouillent les étudiants et, par conséquent, les prostituées professionnelles ou occasionnelles. 13 Des punaises. « Rivé à trois grosses pointes. » ATILF. 14 Mode de vie. Idem v. 321. 15 F : humain (à la rime.) Hautain = haut, respecté. Le Prince des Sotz escornéz se nomme Sot Haultain. 16 Ce que. Vous ne réfléchissez pas à vos actes. Robinet sort dans la rue, avec ses écriteaux et ses punaises. 17 F : Sa sa sa 18 Petites poitrines. Cf. Digeste Vieille, vers 56. C’est un surnom affectueux : cf. le Ramonneur de cheminées, vers 203. 19 Dans une rue du Quartier latin, elle racole des étudiants. Elle fait des avances à Robinet. 20 Surnom latin dont on affuble les clercs et les étudiants. Idem vers 38 et 471. Cf. Science et Asnerye, vers 221, 248, 289-291. 21 F : seuruice (« Que quérez-vous ? » Beaucop-veoir.) Cherchez-vous les services d’une femme ? 22 Il fait semblant de ne pas comprendre ce qu’on lui propose. 23 Si je cherche de l’emploi comme serviteur ? « Veulx-tu servir ? » Jéninot qui fist un roy de son chat. 24 Vieille lice, vieille chienne. C’est une insulte contre les prostituées. Cf. le Gallant quy a faict le coup, vers 269. 25 Que je vous les dise. Notre future latiniste ne lit pas couramment le français. 26 F : filze (Jeune homme.) 27 Toujours. 28 Le maître des Femmes qui se font passer Maistresses revient de Rome. 29 Deux héros de la guerre de Troie. 30 Vers manquant. 31 C’est le saint patron de Paris. F remonte ce vers sous le vers 50. 32 F : comme (Que je vous le dis.) 33 Une nouvelle mode. 34 Envers les. 35 Le monde tournera plus rond. « Ordre » était parfois féminin : cf. les Sotz qui remetent en point Bon Temps, vers 126 et note. 36 Guillemette abandonne Robinet, dont elle emporte un des écriteaux. Elle se dirige vers Alison, qui fait le trottoir dans la même rue. L’une des Femmes maistresses a aussi pour nom Alison. 37 F : cest (Je sais la meilleure des nouvelles.) 38 Guillemette, pour impatienter la curieuse, délaye son discours avec des suspensions et des incises. 39 Qu’on le décapite tout vivant. 40 Vers manquant. « Autant au soir comme au matin,/ Qu’ils ne parlent rien que latin. » Les Femmes qui demandent les arrérages. 41 Forme picarde de « saint Pierre ». 42 Que je feigne de dire la vérité. 43 Qu’il nous incombe (de parler latin). 44 F : estrange (« Estraigne, adj. : étranger, extraordinaire. » René Debrie, Glossaire du moyen picard.) 45 Arrivant par l’autre bout de la rue, elle aperçoit ses consœurs. 46 F : Et quesse benedicite 47 Elle lui met l’écriteau sous le nez. 48 Je tâche de combler les nombreuses lacunes de ce passage. « Commère, avez-vous rien ouÿ ? » (Les Femmes qui font escurer leurs chaulderons.) F, qui n’est plus à une faute près, donne à la rime : maister 49 Vers manquant. « Ces désirs que vous me faictes naistre. » Honoré d’Urfé. 50 Son esprit. Jeu de mots phallique : cf. Maistre Mimin estudiant, vers 29. Aucune des femmes n’a encore vu le Provincial, mais chacune l’embellit de nouveaux détails ; le phénomène du bouche à oreille est bien retranscrit. 51 Pénètre l’« engin » des femmes, c.-à-d. leur sexe, dont il sera question aux vers 129 et 448. Bénin = bienveillant, doux. Idem vers 492 et 497. 52 Le latin nous est caché depuis si longtemps. 53 F : Sont estes ses 54 Un pouvoir. C’est déjà un mot latin ! Cf. les Sotz escornéz, vers 187. Les comédiens, désireux de prolonger une scène qu’ils croyaient drôle, l’ont gonflée avec 5 vers en -ans. 55 Frappés avec une règle, une latte en bois. Cette punition était bien connue des collégiens. 56 Il ne faut pas qu’ils l’emportent au paradis. 57 F : Que 58 Quand je vais dehors. 59 Ce pèlerinage parisien sert d’excuse aux femmes qui veulent sortir sans leur mari. « Puis à Nostre-Dame-des-Champs/ S’en vont avecques les gallans. » Le Povre Jouhan. 60 C’est la vérité. Idem v. 441. 61 F : Quel saige (« Que sai-ge ? » Le Villain et son filz Jacob, vers 70 et 74.) Alison cultive le doute, en bon précurseur de Montaigne. 62 Avant deux ans. « On leur fera bien changer poil/ Devant qu’il soit jamais dix jours. » Les Tyrans. 63 Nos maris changeront. Ou bien : On nous verra changer de maris, comme les Femmes maistresses (vers 316-321). 64 Cette expression vise les cocus complaisants qui, tandis que Madame reçoit son amant, « vont à la rôtisserie acheter eux-mesmes la viande, quérir le vin à la taverne, & porter le panier au marché ». (Mateo Aleman.) Nombre de farces les tournent en ridicule. 65 F : gars (Nos bébés. L’éditeur parisien n’a pas compris ce terme venu de Picardie. Cf. le Glossaire du moyen picard, de R. Debrie.) Le poupart désigne tout particulièrement l’enfant bâtard que le cocu reconnaît pour sien : « Je seray père du poupart. » Jolyet. 66 Double sens : copuler. Idem vers 150, 268 et 464. Cf. les Femmes maistresses, vers 188 et note. 67 Cocus. Cf. le Munyer, vers 144. 68 Le grade de maître ès Arts correspond à peu près au doctorat ès Lettres. Les Femmes maistresses le convoitent : « Yront-elles délibérer/ Mesme en la Faculté des Ars ? » 69 Un esprit. Mais aussi, un sexe ardent. Idem v. 448. Cf. Sœur Fessue, vers 85 et note. 70 Il rentre au collège. 71 Soyez sûr. (Debrie, Glossaire du moyen picard.) Idem v. 297. 72 Aptes. En Picardie, -oine se prononçait -one, comme aux vers 323 et 325. Voir « ydosne » dans le Glossaire du moyen picard, de Debrie. 73 Vous y gagnerez. Les élèves payaient leur professeur : vers 247, 368 et 428. 74 Elle frappe à la porte de sa cousine Marion. 75 De grande prouesse : de grande valeur. 76 Il accomplit. 77 Un châtiment corporel. 78 F : merueilles (Réminiscence du v. 144.) 79 Il regarde dehors et voit s’approcher les quatre femmes. 80 Elles réduisent les hommes à l’extrémité. « Par cinq manières de sophismes,/ La femme maine l’omme à methe. » ATILF. 81 Seulement en français. Sous-entendu : Qu’est-ce que ce sera quand elle plaideront en latin ! 82 Elle entre dans la salle de classe, avec ses trois commères. 83 F : nous veoir (L’héritage désigne la transmission du savoir.) 84 Aux plus âgées. Idem vers 334 et 372. Les quatre femmes se poussent mutuellement devant le professeur. Il manque un vers en -a et un vers en -iennes. 85 Vous enseignerez. Mais aussi : vous gouvernerez les hommes, comme les Femmes maistresses : « Vous estes dignes régenter/ Tout partout. » Idem v. 315. 86 En fera de belles. 87 Elle pousse Marion devant elle. 88 Vers manquant. « Ung peu est demouré derrière. » Légier d’Argent. 89 Ne me fait pas défaut. 90 Plénière, totale. 91 F : gracieux attendre (« Elle est gracieuse et tendre. » Ung jeune moyne.) 92 F : maniere 93 Monstrer a nous 94 Le Provincial encourage Guillemette, qui n’ose parler. Cf. les Coppieurs et Lardeurs, vers 115. 95 F : scauoir suyure (« Le général & principal chapitre de sçavoir vivre. » Montaigne, III, 12.) 96 Le pénis dressé. Idem vers 191, 255, 259 et 268. « (Les femmes) ayment mieux le droit que le tort. » La Fluste à Robin. 97 F : croira 98 Leur main en sera remplie. Au 1er degré : par de l’argent. Au 2e degré : par un pénis. 99 F : Robinet 100 On nous le cachait. Et pourtant, il convient… 101 F : secoliers (Aux laïcs.) 102 Si on. 103 Une déception, en l’occurrence sexuelle. 104 F : recouurere (J’aurai recours.) La cour d’Église jugeait les affaires de sexe, notamment les cas d’impuissance. 105 Viril. « C’est faict, hélas, du povre outil./ Vray Dieu ! il estoit si gentil. » Frère Guillebert. 106 Écoutez. Debrie, Glossaire du moyen picard. 107 Quand un jeune clerc subtil vous demandera conseil. 108 Je vais énoncer des causes. Ces « causes grasses », où les dames préféraient voir des « arrêts d’Amour », alimentent d’autres parodies juridiques : au théâtre, on peut citer les vers 193-304 du Pèlerin et la Pèlerine, de Claude Mermet. 109 F : Deuant vous 110 Prenez garde que je ne vous fasse échec et mat, que je ne vous cloue le bec. Le Provincial se lève et prête sa chaire à Alison. 111 F : autres (Il faut exposer les faits. « Mon fait vous veil expédïer. » ATILF.) 112 De lignage. 113 F : dont (Correction de Jelle Koopmans : Le Recueil de Florence, Paradigme, 2011, pp. 251-267.) Quand on arriva après la noce et à la consommation du mariage. 114 « Le bagage : le membre viril. » (Antoine Oudin.) Le Provincial, qui est assis de profil par rapport au public, soulève sa robe face à Alison. 115 F : peut (Cf. le Nouveau marié qui ne peult fournir à l’appoinctement de sa femme.) 116 F : veult (La dame voulut revenir en arrière. « Il se voult repentir en sa viellesse, et voult faire restitucion à tous. » Colart Mansion.) 117 Il ne sera pas mon mari. 118 F : cetera (Formule judiciaire, qu’emploie le juge du Pauvre et le Riche : « Or me responds dessus cela. ») 119 De qualité. Cf. Resjouy d’Amours, vers 365. 120 Un courtisan. 121 F : en 122 Et pourtant. Idem v. 192. 123 Nature l’a donné, en est responsable. Alison — et Jelle Koopmans — citent un adage qui a vertu de loi : « Quod natura dedit, tollere nemo potest. » [Ce que la nature a donné, nul ne peut l’enlever.] Mais le dramaturge songe plutôt à Ovide, le poète chéri des collèges : « Vitiis quæ plurima menti femineæ natura dedit. » [Par les vices que la nature a donnés en grand nombre à l’esprit des femmes.] 124 Juron picard. « Par le sainct sang que Dieu me fist/ (Puisqu’il fault jurer en piquart) ! » Éloy d’Amerval. 125 Faites parler de vous. 126 Prenez cet argent. 127 Merci, monseigneur. Calembour sur « grattez » : masturbez. Cf. Marchebeau et Galop, vers 73 et note. 128 Adieu. Idem v. 318. 129 F : roberte (« Sotin, tien, receuil[le] ces biens ! » ATILF.) Le Provincial confie l’argent à son clerc. Les grands seigneurs affectaient de ne pas porter de bourse : un page se chargeait de leurs menues dépenses. 130 Elle s’approche du Provincial, qui réintègre sa chaire, tandis qu’Alison s’éloigne un peu. 131 Nous plaçons le pénis droit au-dessus de tout. 132 Mon « droit » a quelques défaillances. 133 Ceci. Même en français, le « ceci » désigne le pénis : « & ce qui est encor pis au “cecy” d’un homme (…) est quand il a perdu les cymbales de concupiscence. » Béroalde de Verville. 134 F : Raige 135 F : madicine (Voir le vers suivant.) 136 F : deliure (Ce qui n’est pas en bonne santé, et penche vers le bas.) 137 F : donnes (Si on donne de la racine de mandragore à l’impuissant.) 138 F : la 139 F : droit (Sur le bout du doigt. Cf. Frère Fécisti, vers 474.) Hippocrate et Galien sont deux médecins grecs, traduits en latin pour le meilleur et pour le pire. 140 Vers manquant. Le Provincial montre à Barbette un recueil de formules pharmaceutiques qui énumère des aphrodisiaques et des produits de maquillage, semblable au « registre » de maître Doribus. 141 Le désir vénérien, la vigueur. 142 Chez celui qui. 143 Avec outrance, en excès. « Que de vin boire par outrage. » Godefroy. 144 De breuvage alcoolisé ; cf. le Badin qui se loue, vers 110. L’alcool nuit à l’érection. 145 De cette recette d’apothicaire : « Quelque récipé pour attraire/ À challeur leurs povres maris. » (Maistre Doribus.) Si l’aphrodisiaque fonctionne alors qu’il est fait « à moitié », il serait encore plus efficace s’il était fait à la perfection. 146 Une femme ne pourrait pas tenir contre lui. 147 Il faut mettre un signet, pour ne pas perdre une page aussi précieuse. 148 F : roide (Puissant. « Il est très fort et rade. » ATILF.) 149 Ce mot introduit une nouvelle formule pharmaceutique. 150 Nos maris en auront un bon tour. 151 F : sade (Le « f » <f> et le « s » long <ſ> sont presque identiques.) Sale et ternie. « Item, pour ces vieilles flestries/ Qui ont la coulleur sale et fade. » Maistre Doribus. 152 F : Recouurer 153 F : aux clers nomini (Dites clairement. « Parle cler ! » Les Coppieurs et Lardeurs.) « Homini dolor » vient d’Aristote : « Cum contigit homini dolor. » L’auteur en cite la traduction de Michaelus Scotus, comme il le fera aux vers 416-7. 154 F : vlte (Vitæ = de la vie. Mais la graphie vite nous autorise à comprendre : « Ô combien ému du côté du vit. ») 155 F : pouy (Le pouls se tâtait sur la tempe, au bord du front.) Ici, le front désigne le gland : « L’ithiphale gaillard qu’il ne faut amorcer (…),/ Et deux braves tesmoings [testicules] pour me certifier/ Qu’il est prest, bien en poinct, gonflé d’ardeur féconde./ Encores que sa forme enseigne sa valeur,/ Son chef [sa tête], son front, son nez : n’est-ce pas un beau cœur ? » Lasphrise. 156 Sa maladie. Idem v. 292. 157 En regardant ses urines. L’orine désigne également l’origine génétique, et donc le sperme : « Vous n’en ystriez [sortiriez] pas de l’orine/ Du père. » Farce de Pathelin. 158 Par un exemple concret. 159 F : icy (Le Provincial, toujours assis de profil, soulève sa robe face à Barbette.) 160 F : deux (Saint Dieu !) 161 Mon sexe risque de finir ses jours. 162 Lui-même est très ému. Commotus avait un sens positif au vers 293, mais il a maintenant un sens négatif : victime d’une commotion, blessé. 163 F : Vecine et (Venere est l’ablatif de Venus, déesse du plaisir charnel.) Pour Vénus il a beaucoup souffert. 164 F : ont 165 F met ce vers après 426. 166 Vers manquant. Bruit = réputation. « Qui eust pensé que l’avyron/ Eust eu sy grand bruyct ? » Les Sobres Sotz. 167 Célèbre faculté de médecine : cf. le Médecin qui guarist de toutes sortes de maladies, vers 4 et note. F met ce vers avant 315. 168 Qui a produit de tels fruits, de tels résultats. 169 Faieces vous (Vaillant = ardente au lit. Idem v. 426.) 170 Personne. Mais on reprochait aux avorteuses de tuer des âmes : voir le v. 319. 171 Barbette s’éloigne un peu. 172 Elles ont un discours séduisant. « Beau parler apaise les gens. » Marchebeau et Galop. 173 Leur va sur mesure. Cette tirade est très ironique. 174 N’y a-t-il pas d’autres candidates ? 175 Mécontent, Robinet voit s’approcher Guillemette, suivie par la timide Marion 176 F : me 177 Un peu. Aussi obsédée que ses devancières, Guillemette confond l’instruction avec l’introduction. 178 Maîtresse ès Arts. Voir le v. 122. 179 Professeur d’université. « Puisqu’aussi nous sommes régentes. » Les Femmes maistresses. 180 Si on n’y met pas toute son application. Devant le mot « entente », les Picards apocopent les pronoms mon et son : « En penser met toute s’entente. » Jardin de Plaisance. 181 Que 100 écus sont en réalité 1000 écus. La faculté des Arts enseigne les arguties rhétoriques, le syllogisme et le discours ambivalent. 182 Habile. 183 Deux voies. On peut comprendre : le double langage. 184 Tranquille. Debrie, Glossaire du moyen picard. 185 La voie royale. Mais les royaux sont des pièces de monnaie : cf. les Trois amoureux de la croix, vers 221. 186 La voie des innovations en matière de sophismes. N’oublions pas que art et artifice ont la même étymologie. « Des simples bergères/ Que, par des ars nouveaulx, ilz ont rendu sorcières. » Fronton Du Duc. 187 Les plus spécieux, les plus trompeurs. Le Provincial donne plusieurs livres à Guillemette. 188 F : dacan (Guillaume d’Occam, champion de la scolastique au XIVe siècle, séparait les mots de leur sens.) 189 D’après Cicéron, l’éloquence de ce philosophe grec est un flumen aureum [fleuve d’or]. 190 Élève puis adversaire d’Occam, et commentateur d’Aristote. Occam fut célèbre pour sa théorie du rasoir, Buridan pour sa théorie de l’âne. 191 Assimilez ce jargon captieux. 192 F : vng (Vous tiendrez. C’est un futur picard.) F met ce vers sous 356. À la suite, il semble manquer un vers en -ent et un vers en -otz. 193 Les finasseries, les arguments cauteleux. Idem v. 444. 194 Je n’ai pas d’argent à vous donner. Au sens propre, le défaut de matière est l’érosion du métal dans une monnaie : « Materiæ deficientis in pecunia. » (Martin Garrat.) Mais c’est aussi la maigreur, et en l’occurrence, celle de la verge du Provincial. Guillemette s’éloigne, laissant Marion à découvert. 195 L’une des Femmes maistresses veut aussi « estre avecques théologiens ». 196 Repris, blâmé. 197 Grammairienne. La grammaire était enseignée en latin. 198 De bons accouplements qui, à l’instar des leçons, requerraient deux intervenants. Cf. les Femmes maistresses, vers 198 et note. 199 F : connienne (Qu’elle dialogue.) Les traités de grammaire, et notamment le fameux Donat, sont écrits en questions/réponses : le maître interroge, et le disciple répond. La leçon se fait donc à deux. 200 F : Ceteris (Jelle Koopmans restitue cette phrase au Doctrinale puerorum, d’Alexandre de Villedieu.) La même phrase — débarrassée de sa faute initiale — introduit le Discours joyeux en façon de sermon, p. 173 de l’édition des Sermons joyeux publiée par Koopmans. 201 En haut et en bas. 202 Sans trop vous occuper de cela. 203 F : fit (« Præsentis nota tibi sit persona secunda. » Villedieu, Doctrinale puerorum.) Ainsi, qu’il soit le second interlocuteur du dialogue. 204 F : vouldroit (Correction envisagée par J. Koopmans.) C’est le vers 358 des Premiers gardonnéz. 205 Il manque 9 vers, dont F a rassemblé quelques bribes inutilisables : Mais mon amy a maistre certain 206 Le Provincial laisse tomber dans les bras de Marion l’énorme dictionnaire latin de Jean de Gênes. Et je peux vous confirmer qu’il est lourd ! 207 Qui ne soit exposé avec une prudence chichiteuse. 208 F : Sibas (Abbas [abbé] est déductible du vers suivant. Le Catholicon ignore sibas.) 209 Copula avec elle. 210 Inévitable jeu de mots sur Bacchus et bas cul. « Bacchus,/ Par qui est régy le déduict des bas culz. » Roger de Collerye. 211 Le Catholicon s’en tient à Bachus et Bachi ; il ne donne ni le datif Bacho, ni l’accusatif Bachum. Ce dernier mot se prononçait alors comme « bas con », qui désigne le sexe de la femme. 212 Les exemples. 213 Cite-moi des adverbes d’avertissement ! Cette injonction n’est pas tirée du Catholicon mais du Donat : « Da hortandi, pour advertir ! » Mais Marion dit en fait : « Da or, tandis ! » [Donne-moi de l’or, cependant.] Voir la note de J. Koopmans. 214 F : peu (« Dessendez ung petit plus bas. » Les Vigilles Triboullet.) Les entorses au schéma des rimes prouvent qu’il n’est pas commode d’y faire entrer une leçon de grammaire latine. 215 Aima le vit. 216 Je ne sais pas. Guillemette, en feuilletant un des livres que le Provincial lui a donnés au vers 351, tombe sur un précepte d’Aristote qu’elle souffle à sa camarade. 217 Je vais vous le dire. C’est la première de 4 rimes en -an, selon la prononciation à la française qui régnait alors. 218 F : Car pour ce faire nous fourmanan (« La matière recherche la forme comme la femme recherche le mâle. ») « Marem », accusatif de « mas », rimait en -an. 219 F : Ciba cibar cibam (« Cibo, -bas, -bavi : cibos dare. » Catholicon.) 220 On peut comprendre : Ici bat le vit. Ou bien : Un si bas vit. 221 Faites-nous voir un peu. 222 F : Deus (Le Seigneur a nourri les campagnes. « Dominus cibavit me. » Juan Fernandez.) Il faut comprendre : le Seigneur, si bas vit, a gros ; le vit si bas du Seigneur est gros. Tabourot consacre un chapitre des Bigarrures à ces « équivoques latins-françois ». 223 Sans rime ni raison, F a troqué ces deux vers manquants contre le vers 309. 224 Votre. Cette apocope est picarde. Les femmes sont devenues tellement viriles que c’est elles qui payent les hommes et eux qui font mine de refuser. L’auteur inverse le processus normal : « –Tenez, vélà deux beaux escuz./ –Sans faulte, je n’en auray plus ! » Le Povre Jouhan. 225 Être jeté dans la Seine. « Que fust-il en ung sac en Seine ! » (Martin de Cambray, F 41.) Clin d’œil du comédien : être en scène. Marion s’éloigne un peu. Le Provincial fait revenir son élève favorite, Guillemette, la maîtresse ès Arts. 226 Une femme humaine accepte de coucher le premier jour, contrairement à l’inhumaine, qui nous fait attendre jusqu’au lendemain. « Une mignonne fort humaine. » Le Résolu. 227 À supposer que je sois. Le Provincial joue le rôle du mari cocu pour juger le raisonnement de son écolière. 228 F : auec (Correction suggérée, mais non appliquée, par Koopmans.) Vous avez encore pris un amant. 229 Je le nie. 230 F : peut 231 F : assimily (Mais, cela étant prouvé par l’argumentum a simili. Cet argument étend une loi à un domaine plus éloigné ; on l’invoque par exemple pour qu’une fille bénéficie de droits réservés aux garçons.) 232 F : a (« Mais je gage de la tromper. » Godefroy.) Je suis sûre de vous donner tort. Guillemette empoigne le chandelier qui est posé sur la chaire ; il ne comporte qu’un seul orifice. 233 De pouvoir. Idem v. 466. Nos amis Belges ont laissé vivre ce sens. 234 Ces chandelles masculines, qu’on introduit dans un chandelier féminin, sont un symbole transparent. « Tous verds galans devroient, pour t’honorer,/ À deux genoux te venir adorer,/ Tenant au poing leurs flambantes chandelles. » Ronsard. 235 C’est bien vrai. 236 Sans hésiter. Encore un idiotisme picard. 237 Aisément. 238 F : Non plus comme au chandellier / Que vecy mettre (Comme un chandelier simple ne saurait accueillir deux chandelles.) 239 Note 69. 240 Je vous concède que c’est vrai. 241 F : Ainsi / En vela une le feu sailly (Ce passage est troublé, tant pour la versification que pour le sens.) 242 Auprès de votre vulve : dans votre anus. Cf. les Femmes qui font escurer leurs chaulderons et deffendent que on ne mette la pièce auprès du trou. Nos collégiens décrivent la posture en « sandwich », où la femme est entre deux hommes : « Il la carressoit par-derrière,/ Et je l’embrochois par-devant. » Chansons des comédiens françois. 243 Par voie de conséquence. 244 Difficile. Les Parisiennes se croyaient déjà plus malignes que les autres. « Aux dames parisiennes,/ De beau parler donnez le pris. » Villon, Ballade des femmes de Paris. 245 F : fournisse (« Baiser, acoller et fourbir. » Le Cuvier.) Dans les farces, les dames se font plus souvent fourbir la coquille ou le harnois que le chandelier. 246 Introduire dans notre « chandelier ». 247 F : scarons (Ne pourront.) 248 F : in salus (Irréfutables. « Deux arguments tant insolus. » ATILF.) 249 Je suis content. C’est la devise de nombreux cocus. 250 M’aid Dieu : que Dieu m’assiste ! 251 C’est le surnom moqueur dont Guillemette affuble Robinet (vers 35). La riposte du clerc est perdue, ou l’éditeur n’a pas osé la reproduire. 252 « Car vous estes grandes clargesses. » Les Femmes maistresses. 253 F : Bone magister noster (Ayant réussi leur maîtrise, les femmes ont le droit de porter le bonnet rond des Docteurs. « Affin que vous nous baillissez/ Ung bonnet ront dessus la teste. » Les Femmes maistresses.) Le Provincial les coiffe solennellement d’un bonnet rond. 254 Que vous prêtiez serment. Cf. les Femmes maistresses, vers 274. 255 F : ma (Tant que vous êtes jeunes.) 256 En souvenir de moi. 257 F : Series (Servirez-vous mes collégiens ?) 258 F : Guillemette 259 Les collégiens se divisaient en deux groupes : les grands anciens, et les petits nouveaux. On devine que le théâtre était monopolisé par les grands. 260 F : Tous verres bien qua (Ce vers, tel que je le corrige, est le vers 274 du Roy des Sotz.) Ce que ça donnera. 261 Bonne vie ! Les quatre femmes sortent de la classe. 262 À juste titre. 263 F : barbara (Voir le refrain de ce triolet à 487.) 264 F : Marion (C’est Barbette qui a hérité de la médecine.) 265 F : le (« Quelz droictz te sont, de droict, eschus ? » La Mère de ville.) 266 F : le (Je me fonde sur les Arts.) 267 F : barbata 268 F : pourrez 269 F : Barbette (Corr. Koopmans.) 270 Ce n’est pas la seule pièce dont « Amen ! » constitue le dernier vers, au détriment de la mesure et de la rime : voir par exemple la Confession Margot.