LES BRUS
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LES BRUS
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En Normandie, une bru était une fille de joie : « Cherchez ailleurs vostre proye, / Faux pères grisards [sournois Cordeliers] ! / Et ! pensez-vous que je soye / La bru des caffards [des religieux hypocrites] ? » Deux amoureux du bransle.
Cette farce écrite vers 1536 nous montre deux brus qui viennent d’entrer dans la carrière, et qui accueillent religieusement les sages conseils d’une mère maquerelle que même des moines débauchés ne réussiront pas à détourner de ses devoirs.
Source : Manuscrit La Vallière, nº 37.
Structure : Rimes plates, avec un rondel double, 3 triolets et 4 quatrains à refrain.
Cette édition : Cliquer sur Préface. Au bas de cette préface, on trouvera une table des pièces publiées sur le présent site.
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Farce nouvelle
À cinq personnages, c’est asçavoir troys Brus et deulx Hermites.
[ LA VIELLE BRU, Trétaulde
LA PREMIÈRE BRU
LA SECONDE BRU
LE PREMIER HERMITE, frère Ancelot
LE DEUXIESME HERMITE, frère Ancelme ]
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LA VIELLE BRU commence [en chantant 1].
Je suys nommée la vielle bru, SCÈNE I
De toutes aultres brus gouvernante.
Tant à Meulenc comment à Mante2,
Partout j’ay « moulu » orge et gru3.
5 J’ay eu l’esp[e]rit sy agu4,
J’ey porté « lance » sy mouvante5.
J’ey esté sy remuante.
Homme ne craignoys, plain d’argu.
Je suys nommée la vielle bru,
10 De toutes aultres brus gouvernante6.
Gouvernée me suys en temps deu.
J’ey partout « combat » atendu ;
J’ey esté à « l’assault » entrante
Sans poinct desmancher7, je me vante,
15 Ne doubtant 8 corps grand ne menbru.
Je suys nommée la vielle bru,
De toutes aultres brus gouvernante.
Tant à Meulenc comment à Mante,
J’ey partout moulu orge et gru.
20 Je suys nommée la vielle bru.
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Çà ! filles, parlez à moy dru !
Faictes record9 de vostre affaire.
Quel train voulez tenir et faire ?
Parlez, vous, la plus congnoissante10.
LA PREMIÈRE11 BRU
25 Ma foy, dame la Gouvernante,
Tant que je soys fille vivante,
Je tiendray l’estat de brurye12.
LA VIELLE BRU
Et vous ?
LA SECONDE BRU
Soublz vostre seigneurye,
De brus porteron le guydon13.
30 Mais à vous nous recommandon,
Qu’il vous plaise nous gouverner,
Nous instruyre et [nous] enseigner
Là où bien nous14 nous puissions [p]estre.
LA VIELLE BRU
Puysque vous voulez à moy estre,
35 Y fault que ce mot je relate :
Je seroys bien chiche et ingrate
Sy par moy n’estiez bien pourveu[e]s.
De plusieurs vous serez [bien veues]15,
Et de tous estas16 tâtonnés.
40 Mais jamais ne vous estonnez
Sy quelqu(e) un vous vient mugueter17 :
Ne le veuillez pas despiter18 ;
Gouvernez-lay à son estape19
Tant qu’il soyt prins à vostre atrape.
45 S’il est de vous bien alêné20,
Y sera à demy danné
Le jour qu’i ne vous aura veue21,
Pensant que22 serez devenue.
Cuydez-vous que dessoublz la nue
50 Il y a de[ulx] sortes de brus.
J’en ay veu tropes comme grus23,
Qui se faisoyent fraper et bastre
Pour suyvre un povre gentilastre24
Qui n’a25 rien au pays de Bray.
55 C’est mal entendu sa Guybray26,
C’est mal excersé son vacat 27.
J’ey congneu tel esperlucat28
Et tel griffeur29 de parchemin :
Quant ilz trouvoyent à leur chemin
60 Des brus, il[z] les vouloyent forcer.
LA PREMIÈRE BRU
Ne nous veuillez pas adresser
À leurs mains, au nom de sainct Gille !
LA V[IELL]E BRU
Taisez-vous, ma petite fille :
Je ne suys pas sy incensée
65 Que vous ne soyez bien pencée30,
Cheulx l’oste31 où je vous logeray.
LA SECONDE BRU
En tout lieu je vous suyviray32,
Aussy, dame la Gouvernante.
LA VIELLE BRU
Je suys assez recongnoissante
70 Pour vous bien loger, par sainct Bon !
Moy, je sçay bien où il faict bon :
J’ey esté bru en tout pays
Là où les brus sont obaÿs33.
[Car] j’ey esté bru gascongnante,
75 Bru bretonne, bru bretonnante,
Bru espaignolle34, bru bourguygnonne,
Bru de Berry, bru de Soulongne35,
Bru canaise, bru pouétevyne36,
Bru de Bessin, bru angevyne37,
80 Bru de Touraine et bru guespine38,
Bru de Calais39 (on nous lopine !),
Bru prouvencelle, bru lyonnoyse,
Bru de Marceille, bru navaroyse,
Bru loraine et bru bourbonnoyse,
85 [Bru beaulceronne et bru cauchoyse,]40
Bru de [la] Brye et bru troyenne,
Bru de la Bresse41 et de Rouenne,
Bru de Melun42 qui est sur l’eau,
Bru d’Harcourt43 et bru de Bordeau44,
90 Bru d’Évereulx45, de Dreulx, de Chartre,
Bru de Paris et de Monmastre46,
Bru de La Roche et de Vernom,
Bru de Loviers et de Gaillon47,
Bru de La Bouille et Moulineaulx,
95 Bru des isles par tout les eaulx48,
Bru [de Sainct-Aubin]49, Dernétal ;
Bru partout, tant amont qu’aval :
Bru de Gournay, bru de Beauvais,
Bru Sainct-Vivien50, bru Sainct-Gervais,
100 Bru de Dieppe, bru du Tréport,
Bru d’Arques. Sans en dire tort51,
De Rouen, je n’en parle poinct.
LA PREMIÈRE BRU
Et pourquoy ?
LA VIELLE BRU
In Jen ! On [ne démesle]52 poinct
Les brus d’avec les courtizainnes :
105 Car il font tant les bravouzainnes53
Que les plus ruzés y54 sont prins,
Quoy qu’ilz souent55 sages et bien aprins.
J’ey veu bru demy trésallée56
Qui, de craincte d’estre hallée57,
110 Portoyt cachenés58 sur son vyaire
Ainsy c’une mille-souldière59.
J’ey veu bru (non forte à congnoistre60)
Qui, de l’amuche61 de son maistre,
A faict reborder sa costelle62 ;
115 Et sy, contrefaict63 la pucelle.
J’ey congneue bru garnye d’escus64
Qui, d’un aful de monacus65,
A faict abit qu’el portoyt bien ;
Et sy, faict la femme de bien.
120 J’ey veu bru sy sientifique66 :
Pour parler à un de pratique67,
Portoyt procès soublz son esselle68
Affin qu’il eust accès à elle69.
Dieu ! qu’el estoyt, en parler, ferme !
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LE PREMIER HERMITE SCÈNE II
125 Et ! bonavita70, frère Ancelme !
LE DEUXIESME HERMITE
Bon adjournus71, frère Ancelot !
LE PREMIER HERMITE
Quant burons-nous jusqu(e) à la lerme72 ?
Et ! bonavita, frère Ancelme !
LE DEUXIESME HERMITE
Aujourd’uy : ce n’est pas long terme73.
LE PREMIER HERMITE
130 Sans faulte, je boiray74 d’un pot.
Et ! bonavita, frère Ancelme !
LE DEUXIESME HERMITE
Bonajournus, frère Ancelot !
Que faictes[-vous] cy, mon valot75 ?
Estes-vous de quelc’un en doubte76 ?
LE PREMIER HERMITE
135 Je fais le guet ; et sy, escouste
Trétaulde77 qui instruict des brus.
Et ! nous qui sommes fort membrus78,
Au[r]ons-nous poinct l’invention79
D’en avoir la possession
140 D’une, pour passer nostre envye ?
LE DEUXIESME HERMITE
Frère, ce seroyt bonne80 vye.
LE PREMIER HERMITE
Nous sommes de vin sy œuillés81,
Et dedens le corps sy rouillés,
Que de nous n’est que pouriture.
LE DEUXIESME HERMITE
145 Faulte ?
LE PREMIER HERMITE
D’opérer de nature82.
LE DEUXIESME HERMITE
Par monsieur sainct Bonne-Advanture !
Frater méy, béné volo83.
Mais el est sy faicte au haulo84
Qu’el n’a ne pityé ne pitace85
150 De frère portant la besache86.
LE PREMIER HERMITE
Alons saluer la bécace.
Que fust-el87 au pas de Calais !
LE DEUXIESME HERMITE
Testor Déos immortalais88 !
LE PREMIER HERMITE
Frater, que venez-vous de dire ?
LE DEUXIESME HERMITE
155 Je vouldroys qu’el fust à l’Empire89 !
Par Testor Déos immortalays !
LE PREMIER HERMITE
Autant magistral90 que valés,
Vous blasphesmez les dieulx estranges91.
LE DEUXIESME HERMITE
Il n’y a séraphin ny anges92
160 Qui me seussent éberluer93
Que je ne l’aille saluer,
Et réciter94 ce que je pence.
LE PREMIER HERMITE
Alons-y tous deulx d’atrempence95
La saluer à nostre guise,
165 Faisant de la langue faintise96
En donnant accès à noz mos97.
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LA VIELLE BRU SCÈNE III
Voécy deulx frères Frapabos98
Qui viennent à nous disputer.
Nule ne se veuil[l]e haster
170 De parler ; car, par sainct Symon,
Nous séron se99, sur leur poulmon,
Il100 y a rien d’inestimable101.
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LE PREMIER HERMITE SCÈNE IV
Ma Dame, soyez secourable
Aulx pauvres frères hermytaulx
175 Qui n’ont pécunes ne métaulx102,
Et boyvent de l’eau tous les jours103 !
LA VIELLE BRU
Frère[s], il n’y a rien pour vous.
LE DEUXIESME104 HERMITE
A ! thésaurière105 de sancté,
Je priray sancta et san[c]te106
180 Qu’i vous préserve de la toux.
LA VIELLE BRU
Frère[s], il n’y a rien pour vous.
LE PREMIER HERMITE
Hélas ! jenne107 bru crestïenne,
Vous avez la chair tendre et jenne
Pour faire roidir les… genoulx108.
LA VIELLE BRU
185 Frère[s], il n’y a rien pour vous.
LE DEUXIESME HERMITE
Vous avez le viaire angélique.
Quel109 embrasser, telle relique,
Beau regard gratieulx et doulx.
LA VIELLE BRU
Alez, il n’y a rien pour vous !
190 Vous estes fors110 à escondire.
LE PREMIER HERMITE
Nous avons un mot à vous dire.
LA VIELLE BRU
Et quel ?
LE PREMIER HERMITE
S’y vous venoyt à gré111,
En payant à nostre degré112,
N’arions-nous poinct une venue113
195 D’une de voz brus toute nue ?
LA VIELLE BRU
Alez, grosse beste cornue !
Alez, grisars114 ! Alez, sousdextre !
Comment ? Esse à vous à congnoistre
Que c’est que du fémi[n]in gerre115 ?
LE DEUXIESME HERMITE
200 Dieu nous a mys dessus la terre,
Hommes roydes, fors et puissans,
Et de noz menbres joÿssans
Comme [d’]aultres, en vérité.
LA VIELLE BRU
Pourquoy vouez-vous chasteté116
205 (Faisans d’aultres sermens [c]assés117),
Et tous voz veulx vous délaissez ?
Alez, vous estes misérables !
LE PREMIER HERMITE
Telz estaz sont dissimulables
Et dificilles à congnoistre.
LA VIELLE BRU
210 Retirez-vous en vostre clouestre118,
Gens remplys de déception119 !
O ! la malinne invention,
Que le corps d’un hermite120 chainct
Soyt [d’]un habit polu et faint121 !
215 Retirez-vous en vostre escorce122 !
LE DEUXIESME HERMITE
Nous aurons voz deulx brus par force !
LA SECONDE BRU
Vous mentirez123, loups affamés !
LE PREMIER HERMITE
S’il ne vous vient de la renforce,
Nous aurons voz deulx brus par force.124
LA VIELLE BRU
220 Vaillante seray à la torche125 :
[Par mes mains serez assommés !]
LE DEUXIESME HERMITE
Nous aurons vos deulx brus par force !
LA PREMIÈRE BRU
Vous mentirez, loups affamés !
Pensez-vous de nous estre aymés
225 Malgré la nostre volonté ?
LA VIELLE BRU
Vous avez voué chasteté,
Et semblez gens à demy sainctz.
Vous estes de cautelles plains126
Et voulez ravir ces deulx filles
230 Par voz actes ordes et villes127.
LE PREMIER HERMITE
Quant nous som[m]es aulx bonnes villes,
Ne128 faisons les frères Frapars ;
Mais aux champs, [sommes droictz]129 liépars
À poursuyvir filles et femmes.
LA VIELLE BRU
235 Voz actes sont donques infâmes.
LE DEUXIESME HERMITE
Quant nous alons par les maisons,
Nous sommes pâles et deffaictz,
Disons130 salmes et oraisons
Pour ceulx qui nous ont des biens faictz ;
240 Mais aulx champs, sommes contrefaictz131,
Chantant chansons vindicatives
Avecques paroles laccives.
Dont, dame la Gouverneresse,
Faictes-nous de voz brus largesse132,
245 Soyt par force ou par amytié.
LA VIELLE BRU
Hermites estes sans pityé.
Voulant user de félonnize,
Vous avez sur nous la main mise.
Enquestes de vous seront faictes133.
LA PREMIÈRE BRU
250 Nous vous pensions comme prophètes,
Prédicans134 comme bons enseignemens ;
Mais voz malingtz desreiglementz135
Font vostre estat mal estimer136,
Par quoy nul ne vous peult aymer.
LA SECONDE BRU
255 J’ay ouÿ dire aulx gentz antïens137
Que toulx ceulx ne sont pas scïens138,
Portant habit dissimulé139.
Par quoy, vostre faict calculé140,
Pour hermites frans141 je vous prens.
LA VIELLE BRU
260 De parler à vous j’entreprens,
Gros grisars, grisons142 grisonniers,
Gros mesles143, griffons144, gros âniers !
Voulez-vous les brus gouverner ?
Alez-vous-ent entavernerl45,
265 Et vous tenez en voz cavernes146,
Et faictes de vessies147 lanternes !
Adieu, mes frères cou[v]éteulx148 !
Sy j’ey des brus, esse pour eulx ?
Qu’on les149 maine toute la course !
270 Y me fault bien meilleure bourse
Qu’à telz gens on leur habandonne150 :
Et ! y n’ont rien, s’on ne leur donne.
[LE DEUXIESME HERMITE]
Voy(e)là merveilleux argumens !
LE PREMIER HERMITE 151
Poinct d’argent, marchande ? Tu mens !
275 Voy(e)là des escus à planté152 :
Encor cent et un153, tout compté,
Pour les payer de leur salaire,
S’y veulent à noz154 deulx complaire.
Mais premier qu’on en jouisson155,
280 Y fault c’un petit nous danson
Un bran156 de quelque inve[n]tion.
LA VIELLE BRU
Mectez-moy en possession
De la bource pécunyeuse.
LE PREMIER HERMITE
Tenez, la voy(e)là, plantureuse157.
285 Or çà, ma petite amoureuse,
Y nous fault un peu piétonner158.
Et puys nous irons desjuner
D’un [ouéson à]159 la Petite Oye160.
LE DEUXIESME HERMITE
Argent [nous] faict partout la voye161.
LA VIELLE BRU
290 Qui a argent, il a des brus.
LE PREMIER HERMITE162
Tant en Piedmont comme en Savoye163,
Argent [nous] faict partout la voye.
LA SECONDE BRU
Qui porte argent, il porte joye,
Autant esbarbés164 que barbus.
LE PREMIER HERMITE
295 Argent [nous] faict partout la voye.
LA VIELLE BRU
Qui a argent, il a des brus.
Aultre choze je ne conclus.
Avant que partir de ce lieu,
Un petit bran165 pour dire adieu.
300 Pourtant, s’on166 n’avon poinct musique,
Pas ne diminuez vos167 don[s].
À vous nous nous recommandon[s] :
Jeu nouveau couste à qui l’aplicque168,
C’est [là] une chose autenticque.
305 En prenant congé de ce lieu,
Or dansons [bran] pour dire adieu !
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FINIS
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1 Il est d’usage qu’un poème à forme fixe au début d’une farce soit chanté ; ce rondel double (amplifié tardivement de 4 vers) devait l’être comme les autres. Les trois brus sont sur une place ; tapi dans un coin, le 1er ermite les observe. 2 À Meulan comme à Mantes. Ces deux communes des actuelles Yvelines sont limitrophes de la Normandie. Comment = comme : cf. Maistre Mimin estudiant, vers 374. 3 Et du grain mondé. L’action répétitive du moulin fournit une métaphore du coït : « Ilz s’en allèrent tous deux coucher, & en jouant ensemble & passant le temps, commencèrent à moudre fort & ferme. » Pierre de Larivey. 4 Le désir si aigu. Jeu de mots sur épris : enflammé par le désir. « Elle a l’esperit sy souldain/ Qu’il ne luy fault paille ne grain,/ Mais que souvent on la “baculle”. » Rondeau. 5 Qui bougeait tant. Nous abordons maintenant le registre érotico-militaire. 6 Qu’une même faute soit reproduite dans tous les refrains prouve que le copiste précédent n’a noté que le début des redites, et que le copiste actuel les a complétées d’après un 1er refrain fautif ; c’est encore le cas pour les refrains de 292 et 295, qui reproduisent la faute de 289. Voir la note 91 de Maistre Mimin estudiant, et la note 23 de Régnault qui se marie. 7 LV : desmarcher (Sans être désarmée.) Sans perdre le « manche » de mon client. « Soudain que la gouge on emmanche,/ Luy rebailler le picotin,/ Si l’instrument ne se desmanche. » Guillaume Coquillart. 8 Ne redoutant aucun. Membru = bien membré. Idem vers 137. 9 Le récit. 10 La plus âgée des deux. 11 LV : iie (Pour plus de lisibilité, je numéroterai les personnages en toutes lettres.) 12 Le métier de la prostitution. 13 L’étendard. 14 LV : pour (L’endroit où nous pourrons bien nous repaître, nous enrichir. « Où nous puissions nous paistre de contes. » Jacques Faye.) 15 LV : veuz 16 Par des hommes de toutes conditions. 17 Conter fleurette. 18 Dédaigner. 19 Prenez-le au piège amoureux. « Amour (…),/ Rends-le-moy pris à ton estappe ! » Antoine Le Maçon. 20 Piqué comme par une alêne, un poinçon. « Ceulx qui par avant l’acolloient (…)/ En sont picqués et alênés. » Moralité à cincq personnages. 21 LV : veuee (Le jour où il ne vous aura pas vue.) 22 Se demandant ce que vous. 23 Des troupes aussi nombreuses qu’un vol de grues. 24 Gentilhomme de bas étage. Cf. Moral de Tout-le-Monde, vers 139. 25 LV : nauoyt (Le pays de Bray sépare la Normandie de la Picardie.) Double sens : Qui n’a rien dans ses braies, dans sa culotte. 26 Cette foire normande donna lieu à quelques expressions : « Trotter (…)/ Plus dru qu’à la Guibray ne courent les mazettes [les canassons]. » (La Muse normande.) Mais celle-ci n’est pas connue. Émile Picot l’interprète : « C’est faire un mauvais marché. » Recueil général des sotties, t. III, pp. 79-97. 27 Sa vacation, son service. 28 Un porteur de perruque, un juge. Cf. le Poulier à sis personnages, vers 70 et note. 29 LV : griffon (Tel clerc de justice, dont la plume mal taillée griffe le papier. C’est l’origine du verbe griffonner.) Le parchemin désigne aussi le pubis d’une femme : cf. Pernet qui va à l’escolle, vers 25 et note. 30 Bien pansée, bien traitée. 31 Chez l’hôte : dans la maison de passe. 32 Suivrai (normandisme). Cf. le Gentil homme et Naudet, vers 179. 33 Obéies, respectées. 34 Basque : la bru n’a jamais officié à l’étranger. 35 De Sologne. 36 De Caen (en Normandie), du Poitou. 37 Du pays Bessin (en Normandie), d’Anjou. 38 Orléanaise. On comparait les habitants d’Orléans à des guêpes : « Une dame d’Orléans, gentile et honneste encores qu’elle fust guespine. » Bonaventure Des Perriers, 39 LV : gallere (Calais était encore occupé par les Anglais ; c’était donc, pour le pouvoir, un sujet tabou que la censure théâtrale expurgeait : voir par exemple la note 29 de Pour le Cry de la Bazoche. En remplaçant Calais par les galères, nos acteurs ont contourné la censure avec une belle insolence.) On nous lopine = les Anglais vendent la France à la découpe, parcelle après parcelle. « LOPINER : To cut into gobbits, part into cantles, divide into lumps. » Cotgrave. 40 Vers manquant, que chacun remplira selon ses accointances géographiques. 41 LV : bresle (Rouenne = Roanne.) 42 LV : mil un (Le cœur médiéval de Melun est une île.) 43 LV : de court (Harcourt est une commune normande, comme les deux suivantes.) 44 LV : bleau (Bordeau, dans l’actuel département de Seine-Maritime. Voir le vers 119 de la Fille bastelierre, une pièce de la même époque et de la même région qui égrène souvent les mêmes localités normandes.) Et n’oublions pas l’inévitable calembour sur Bordeau et le bordeau [le bordel] : « Des femmes de Bordeau. » Les Sotz fourréz de malice. 45 D’Évreux, dans l’Eure. 46 Montmartre était encore un village indépendant de Paris. 47 Louviers et Gaillon, dans l’Eure. Cf. la Fille bastelierre, vers 153. 48 Des îles normandes de la Seine. « À La Bouille et à Moullineaux,/ Et à toutz ceulx d’entour les eaux. » La Fille bastelierre. 49 LV : par tout a (Saint-Aubin-sur-Mer et Darnétal sont en Seine-Maritime.) « Tout partout, à mont et à val,/ À Sainct-Aubin, à Dernétal. » La Fille bastelierre. 50 LV : sainct julien (Saint-Vivien et Saint-Gervais sont deux paroisses populaires de Rouen. Voir le v. 206 des Sobres Sotz, le v. 127 de la Fille bastellière, et le v. 72 du Clerc qui fut refusé.) 51 LV : mot (Sans en dire de mal.) 52 LV : nen parle (Contamination du vers précédent.) On ne distingue pas. « On ne démesle pas aisément le vray dévot d’avec l’hypocrite. » Dict. de l’Académie françoise. 53 Elles font tellement les braves, les élégantes. « Cest habit-là fut coint, joly et court,/ Ainsi qu’on voit aux bravousins de Court. » Le Passetemps et songe du Triste. 54 LV : ilz (L’expression exacte est : « Que les plus rouges y sont pris. » La Pippée.) 55 Soient. Cf. les Povres deables, vers 264. 56 À moitié morte de vieillesse. Cf. la Mère de ville, vers 177. Nous entrons dans la critique des mœurs rouennaises, telle que la pratiquaient les Conards de Rouen : on leur défendait de nommer leurs victimes, mais ils s’arrangeaient pour qu’elles soient reconnaissables. 57 D’être hâlée, brûlée par le soleil. En fait, elle veut dissimuler ses rides. 58 « Un cache-nez : Un masque de femme. » (Antoine Oudin.) On disait aussi un cache-laid. Viaire [visage] se retrouve à 186 ; cf. Frère Frappart, vers 128. 59 Qu’une riche veuve qui peut dépenser 1000 sous par jour. « Ne connoissez-vous point une vefve apellée Géronte ? Tous ces gens du menu peuple disent qu’elle est mille-soudière, c’est-à-dire, en leur langage, qu’elle a cinquante francs de rente par jour. » Charles Sorel. 60 Pas très difficile à reconnaître. Voir la note 56. 61 En recyclant l’aumusse [le capuchon fourré] du prêtre avec lequel elle couche. « Baillant une amuche au Badin. » Science et Asnerye. 62 A fait border de fourrure sa petite cotte [son jupon]. 63 LV : contrefaisoyt (Le vers 119, sur le même modèle, est lui aussi au présent.) Et pourtant, elle joue les pucelles. 64 C’est bien ce qu’on lit dans le ms. Les trois éditions modernes ont lu dessus, ou même dessous. « Un gros coquin garny d’escus. » Les Caquets de l’accouchée. 65 Avec le froc d’un moine. 66 Savante. 67 À un juriste. Cf. les Povres deables, vers 132. 68 Elle portait sous son bras les pièces d’un procès. 69 Pour qu’il ait une occasion de l’aborder. 70 Bonne vie ! Les deux ermites, qui sont en fait des moines cordeliers*, pratiquent le jargon de ces anciens collégiens que sont les clercs. Ancelot, qui est en train d’espionner les brus, salue Anselme qui vient vers lui. *Dans le même manuscrit, le Porteur de pénitence met en scène deux ermites qui sont de « vrays Frères myneurs », c’est-à-dire des Cordeliers. On les traite d’ailleurs selon leur rang : « Ce sont deulx convers ypocrites…./ Quelz fripelipes [goinfres] ! » 71 Bonjour ! On peut lire cette salutation de collégiens sous une forme à peine plus tolérable au vers 21 de la Résurrection de Jénin Landore. 72 Quand boirons-nous jusqu’à ce que les larmes nous en viennent aux yeux ? « Il avoit beu par tel compas/ Qu’il avoit les larmes à l’ueil. » Le Gaudisseur. 73 Nous boirons aujourd’hui, ce n’est pas un délai trop long. 74 LV : donray 75 Mon compagnon. 76 Avez-vous peur de quelqu’un, pour vous être caché de la sorte ? 77 C’est le nom de la maquerelle. Et c’est également le nom d’une fille facile dans Jehan de Lagny. 78 Sur le grand manche des Cordeliers, voir la Folie des Gorriers, vers 267 et note. 79 Le moyen. Cf. le Jeu du Prince des Sotz, vers 407. 80 LV : demy (C’est la traduction du bona vita de 125. Cf. Colin qui loue et despite Dieu, vers 178.) 81 Aouillés : remplis jusqu’à l’œil [jusqu’à la bonde], en parlant de tonneaux. « Qui aoillé furent de vin. » Godefroy. 82 Faute de copuler. « Ainsi n’est-il de ton bragmard [braquemart] : car par discontinuation de officier et par faulte de opérer, il est, par ma foy, plus rouillé que la claveure d’un vieil charnier. » Rabelais, Tiers Livre, 23. 83 Mon frère, je veux bien (copuler). 84 Trétaude est si habituée à commander. « Ilz sont tous à la poste [aux ordres] de la dame, qui les a faits au holo. » XV joyes de Mariage. 85 Augmentatif plaisant de pitié. « Je n’en ay pitié ne pytasse. » ATILF. 86 Les moines des ordres mendiants mettent ce qu’on leur donne dans une besace. 87 Si elle pouvait être chez les Anglais ! Il n’y avait « pas de Calais », puisque cette ville n’appartenait plus à la France ; voir la note 39. 88 Testor deos immortales ! [J’en atteste les dieux immortels.] Cette invocation quelque peu païenne de Sénèque réjouissait les collégiens de France et d’Italie. 89 Chez l’empereur Charles Quint, qui était alors le pire ennemi de François Ier. 90 LV : magistraulx (Aussi maître en théologie qu’un valet.) 91 Étrangers, païens. « Dieu dit en ce lieu : “Tu n’auras point de dieux estranges !” » Jean de Lavardin. 92 Dessous, le copiste a noté puis biffé les vers 187-191. Ils sont d’ailleurs moins fautifs dans cette version, que je garderai plus bas. Ces variantes prouvent une fois de plus que le scribe du La Vallière ne respectait pas l’orthographe de son manuscrit de base. 93 Qui puissent m’éblouir au point. « La clarté (…)/ L’aveugle et l’esberlue. » Godefroy. 94 Et lui dire. 95 En douceur. 96 LV : faintisse (Des feintes, des fausses promesses.) 97 En libérant nos paroles. 98 Des frères Frapparts, comme au vers 232 ; c’est-à-dire des moines paillards. Cette injure vise principalement les Cordeliers : voir la notice de Frère Frappart. 99 LV : que (Nous saurons si, dans l’aumônière qui pend à leur col, à hauteur de leur poumon.) « Nous en sérons très bien l’usage. » Sottie normande de Troys Galans et un Badin. 100 LV : sil 101 LV : disnimable (S’il y a quelque chose de précieux.) 102 Ni pièces de métal précieux. 103 Et n’ont pas de quoi s’offrir du vin. Par chance, les brus n’ont pas entendu les vers 127-130 et 142. Les Normands amuïssaient le « r » de jou(r)s. 104 LV : p 105 Trésorière, dispensatrice. La Vierge Marie était la « thésorière de grâce ». 106 Anselme veut latiniser l’expression « prier saintes et saints ». Mais il s’empêtre dans une formule qui signifie « sainte, et saintement » : « Matrimonium est res sancta, et sancte tractadum. » « Ista sancta, et sancte pudica domus. » 107 Prononciation normande de « jeune », comme à la rime du vers suivant. Voir la note 51 de la Résurrection de Jénin Landore. 108 Ancelot a failli dire « les plus mous ». 109 Tel. À telle relique, tel baiser. Les pèlerins embrassaient les reliques des saints : cf. le Dyalogue pour jeunes enfans, vers 65. 110 Difficiles. Cf. Pernet qui va à l’escolle, vers 213 et note. 111 LV : grey (Je corrige la même fantaisie du copiste à la rime.) Si vous l’acceptiez. 112 Selon nos moyens. 113 LV : estendue (Un coït. « N’aurai-ge poinct une venue/ De la femme de mon mounyer ? » Le Poulier à sis personnages.) Cf. la Fille bastelierre, vers 21. 114 LV : grissars (Grisard est une insulte contre les Cordeliers, qui sont vêtus de gris. Idem vers 261.) Un soudestre est un soudard, un mufle : cf. le Trocheur de maris, vers 44. 115 Ce qu’est le genre féminin, ce qu’est une femme. « Où plusieurs se sont acoustrés/ En estat de fémynin gerre. » Troys Pèlerins et Malice. 116 Faites-vous vœu de chasteté. 117 Rompus, non tenus. « Qui tant de sermens ont casséz. » ATILF. 118 Dans votre cloître, votre monastère. 119 De fourberie. 120 LV : habit (Anticipation du vers suivant.) Soit ceint, soit revêtu. La prononciation chuintante est normande : « Vostre robe (…) chainte ou troussée. » Le Gentil homme et Naudet. 121 LV : sainct (Correction d’Émile Picot. Le « f » gothique [f] est souvent confondu avec le « s » long [ſ].) Impur et hypocrite. 122 Dans votre coquille, comme les Sots, qui naissent dans des œufs. 123 Vous n’aurez pas dit la vérité. 124 LV intervertit ces 3e et 4e vers du triolet. Et il oublie le 6e. 125 À vous donner des coups. « Si ne craignois d’avoir la torche,/ Je vous dirois quelque finesse. » (Le Badin, la Femme et la Chambrière, BM 16.) J’ajoute dessous un vers pour compléter le triolet ABaAabAB. 126 LV : plainctz (Pleins de ruse.) 127 Sales et vils. 128 LV : nous (Nous ne nous comportons pas comme des satyres.) « Hermite suis, frère Frapart / Qui maint “connin” broche sans lard. » Les Triomphes de l’Abbaye des Conards.) 129 LV : droictz demy (Ce vers sert de modèle au vers 240.) Nous sommes de véritables léopards. Cf. les Sotz triumphans, vers 9. 130 LV : en disant (Ce vers suit le modèle du vers 232.) Nous disons des psaumes. Les moines mendiants quémandaient la charité en échange de prières. 131 Fourbes. LV répète dessous le vers 239. 132 Offrande. 133 Vos supérieurs enquêteront sur vous. 134 Prêchant. 135 LV : enseignementz (à la rime.) Vos diaboliques débordements. « Des désordres et desreiglemens qui se commettoient dans les monastères. » Archives de Reims. 136 LV : enseigner (« Qui le face mal estimer & priser. » Christine de Pizan.) Font mal juger votre statut de moines. 137 Aux anciens. La diérèse est obligatoire : « Aux ancïens n’appartient plus. » Les Gens nouveaulx. 138 Que ces moines ne sont pas tous sages. 139 Qui portent un habit trompeur. En somme, l’habit ne fait pas le moine. 140 Ayant considéré vos actes. 141 Affranchis de votre Règle, défroqués. 142 LV : grissars grissons (Cordeliers <note 114>, étalons aux cheveux gris. Dans Ung jeune moyne, le vieux rival du moine se compare à un grison qui peut encore « trotter » avec une femme.) 143 Merles : diseurs d’obscénités, comme les merles qu’on met en cage pour leur apprendre à dire « maquereau ». « Tu parles aussy droyt c’un mesle/ Qui est en la cage. » Messire Jehan. 144 Ravisseurs. « Tendans les mains comme un griffon/ Qui veut ravir quelque pasture. » Vie de sainct Mathurin. 145 LV : en tauerner (Allez vous cloîtrer dans une taverne. « Mais dame Gloutenie [gourmandise] se fait ore maistresse :/ Gens fait entavrener. » ATILF.) 146 Certains ermites vivaient dans une grotte. 147 LV : vesis (Transformez votre vessie en lanterne.) 148 Convoiteux (normandisme). Trétaude va s’adresser au public. 149 LV : leur (Qu’on les emmène au pas de course.) « Luy-mesme, à l’hospital s’en va toute la course. » Du Bellay. 150 Que celles qu’on abandonne à ces gens. 151 Il sort une bourse. 152 En quantité. 153 101 écus d’or pour deux prostituées, c’est une plaisanterie de l’auteur ou une faute du copiste. Le Mince de quaire loue deux filles pour « ung escu d’or fin » et quatre pommes. 154 Nous (normandisme). 155 Avant que nous jouissions d’elles. 156 Un branle de Normandie. Idem vers 299. « Qui no fezet danser des courante nouvelle,/ Des gavotte et des brans. » (La Muse normande.) Le branle est une danse lubrique parce que les femmes troussent leur robe : cf. le Savatier et Marguet, vers 75 et note. 157 Bien garnie d’argent. Cf. le Résolu, vers 309. 158 Piétiner sur place, danser. 159 LV : gras ouesson (L’oison est le petit de l’oie. Cf. Maistre Mimin estudiant, vers 392.) 160 LV : ouee (Je corrige ici et aux 5 rimes attenantes un des tics du copiste de ce ms., qui consiste à redoubler le « e » de la désinence féminine.) La Petite Oie est une taverne de Rouen. Mais cette locution désigne aussi les caresses préliminaires : cf. la Résurrection Jénin à Paulme, vers 213 et note. 161 LV : voyee (Nous ouvre partout la voie, y compris dans une acception érotique : cf. les Botines Gaultier, vers 137 et note.) 162 LV : hru 163 « Le style général de la composition ne permettant guère de la placer après le règne de François Ier, il est probable qu’il y a ici une allusion à la conquête de la Savoie et du Piémont par ce prince au commencement de l’année 1536. » Émile Picot, p. 80. 164 Aussi bien les rasés [les ecclésiastiques] que les amoureux. Cf. les Povres deables, vers 14. 165 Un branle à danser, comme au vers 281. Double sens, confirmé par le fait que Trétaude retrousse sa robe pour mieux danser : un petit excrément. Cf. le Munyer, vers 490. 166 Si nous (normandisme). La troupe n’a pas les moyens de s’offrir un musicien. Notre farce n’a donc pas été jouée par les Conards de Rouen, qui ne faisaient rien sans musique. 167 LV : nostre (Ne soyez pas moins généreux quand nous allons passer parmi vous pour faire la quête.) Les comédiens du Bateleur quêtent eux aussi parmi le public : « De vos dons, riens ne comprenons…./ Sy on donne peu, c’est tout un. » 168 Une création dramatique coûte cher à ceux qui la montent : il faut faire copier le livret en plusieurs exemplaires, organiser suffisamment de répétitions, se procurer des costumes et créer le décor.