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COLINET ET
SA TANTE
*
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Quelqu’un a collé bout à bout le début d’une farce normande et la fin d’une autre pour n’en faire qu’une. Ce patchwork littéraire n’est pas un cas unique : les Femmes qui se font passer Maistresses, unies pour le meilleur et pour le pire aux Femmes qui plantent leurs maris pour reverdir, en fournissent un exemple flagrant. À l’intérieur du Cousturier et le Badin, on trouve une farce du Cousturier et son Varlet ; à l’intérieur des Femmes qui vendent amourettes (F 38), on trouve une farce que Jelle Koopmans a baptisée Adam Fier des Couilles.
Notre première farce appartient sans doute au répertoire des Conards de Rouen1. Faute de titre, je l’intitule Colinet et sa Tante. Elle illustre un type théâtral populaire, « l’enfant mis aux écoles2 » : un jeune villageois inculte nommé Colinet, joué par un Badin3, rêve à un grand avenir et se verrait bien pape.
La seconde farce, que son éditeur intitule Un Mari jaloux, donne la parole à un Badin beaucoup plus âgé qui se nomme maître Colin ; ce docte personnage abreuve de ses conseils pertinents ou impertinents un cocu jaloux. Ladite farce est plus récente que le dialogue qui la précède. Il m’a paru instructif de rendre à ces deux œuvres leur autonomie.
Source : Recueil du British Museum, nº 9. Publié par Pierre Sergent, à Paris, entre 1533 et 1547.
Structure : 1e PIÈCE : rimes plates, quintils enchaînés (abaab/bcbbc). 2e PIÈCE : rimes plates, avec deux triolets.
Cette édition : Cliquer sur Préface. Au bas de cette préface, on trouvera une table des pièces publiées sur le présent site.
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[ Farce de
Colinet et
sa Tante ]
*
[ À deux personnages, c’est assavoir :
COLINET
SA TANTE ]
*
COLINET commence. SCÈNE I
Et est abillé en Badin.4
[……………………………. -ise.]5
Par le sang bieu ! quant je m’advise,
Je ne vouldrois pas estre mort ;
Car je sçay bien, s’il vient au fort6,
Que je seray homme notable :
5 Ou séneschal, ou7 connestable,
Ou gouverneur d’ung grant pays.
.
Puis LA TANTE commence, SCÈNE II
qui est abil[l]ée en femme de village.
Et puis, Colinet, mon doulx filz8 ?
Comment va, mon trèscher enfant ?
Je vous cuydoie avoir perdu,
10 [Par ma foy, je l’ose bien dire.]9
COLINET
Perdu ? Voire, c’est bien perdu10.
Je serois en brief temps pourveu11,
Se nully ne m’osast desdire12.
On me puist damner ou mauldire
15 Si je n’estois pape de Rome13 !
LA TANTE
En vous, n’auroit riens à redire.
Se nul n’y povoit contredire,
Vous tiendriez estat14 comme ung homme
Qui par son povoir tout consomme15,
20 Et faict du ramina16 grosbis.
Vous auriez escuz à grant somme
– Je le vous prometz, par sainct Cosme ! –
Et de bien fringotieux17 habitz.
COLINET 18
Je dirois : « Arrière, pain bis19 ! »
[LA TANTE] 20
25 Se feriez[-vous], par Nostre Dame !
Et seroient les genoulx fourbis21,
Que vous au[r]ez [v]euz22 encourbis
À vous faire honneur. Sur mon âme !
Autant qu’à homme du royaulme23
30 Vous appartient bien tel honneur.
COLINET
Une fois seray grant seigneur :
Je l’ay songé, par Nostre Dame !
Je sçay du latin pleine game,
Et suis hardy comme ung gendarme24.
35 N’esse riens ?
LA TANTE
Mais bien grant couleur25
Pour estre ung jour ung tel seigneur
Qui chascun party26 fera craindre
[Par sa science et sa valeur.]27
COLINET
A ! j’en despite28 le meilleur
40 Qu’i[l] sceust à ma science attaindre.
LA TANTE
Aussi, mon bien n’ay voulu plaindre
À vous tenir en bonne escolle.
COLINET
En mon palais vous feray paindre29
(Par la vertu goy !) sans me faindre30,
45 Si Fortune une fois j’acolle.
LA TANTE
Quant de Fortune me récolle31,
Elle est, par Dieu, maulvaise beste :
Car tant souvent roulle et bricolle32
Qu’il semble qu’el(le) soit une folle.
50 Cela ne treuve33 point honneste.
COLINET
C’est ce qui me ronge à la teste,
Et qui me saboulle34 au cerveau.
LA TANTE
Elle est tousjours active et preste
Semondre35 Malheur en sa feste ;
55 Ce jeu ne me semble point beau.
COLINET
Ne parlons que du temps nouveau,
Et laissons Fortune en sa roue36 ;
Car je tiens pour fol qui37 se joue
À vouloir sur ses faictz contendre38.
LA TANTE
60 Mon nepveu, il vous fault prétendre
Désormais quelque estat tenir39,
Pour vous et moy entretenir
Et vivre au monde sans reproche.
COLINET
J’ay bonne main pour tenir croc[h]e40,
65 Et teste assez pour porter mittre41.
Il ne reste plus que le tiltre42.
Je tiendray estat, ne vous chaille.
LA TANTE
Plus mittre ne croce on ne baille
À nully43 sans couster grant somme.
70 Aultre estat vous fault prendre, en somme ;
Cestuy-là ne vous est point propice.
COLINET
Si je pouvoye avoir office
De recepvoir de tous coqus,
Tous les moys, deux ou trois escus,
75 [Ce] seroit pour faire gros rost44.
LA TANTE
Pour parvenir au bien si tost,
Sans du vostre beaucoup despendre45,
Premièrement vous fault apprendre
À tenir termes46.
COLINET
Dictes-vous ?
LA TANTE
80 Si vous le sçavez bien comprendre,
Nul ne vous osera reprendre ;
Et si, ferez la barbe à tous47.
COLINET
Je marcheray donc, à tous bous48,
Gros et large49.
LA TANTE
C’est trèsbien dit.
85 N’y aura si fier ne rebours50
Que ne faciez devenir doulx,
Maulgré mesdisans.
COLINET
Interdit51
Puisse estre de Dieu et mauldit,
Si je ne tiens manière haulte !
90 [……………………. -dit.]52
.
*
UNG MARY JALOUX 53
*
.
Farce nouvelle d’ung
Mary jaloux
qui veult esprouver
sa femme
*
À quatre personnages, c’est assavoir :
COLINET 54
LA VOISINE 55
LE MARY
et SA FEMME
*
LE MARY 56 entre, et dict : SCÈNE I
[…………………….. -ainte.]57
Pourroit-il estre vray ou fainte58
Que ma femme m’ayt faict jénin59 ?
Je ne sçay [si] ouy [ou] nenny[n],
[Ni s’elle]60 m’est loyalle ou faulce.
5 Je luy feroys estrange saulce61,
Si je sçavois qu’elle eust mesprins62 !
El n’a pas tel chemin aprins63.
Je ne sçay ; il pourroit bien estre.
Ce m’est difficille à congnoistre ;
10 C’est [ce] qui me mect en doubtance.
.
LA FEMME commence, SCÈNE II
et dit en entrant :
Et ! elle est ta malle meschance64,
Villain coquin, meschant jaloux !
Que je prie à Dieu que les poulx
Te puissent dévorer les os65 !
LE MARY
15 Vertu de ma vie, quelz motz !
Ne sçav’ous66 point d’aultre chanson ?
LA FEMME
Et ! villain, esse la façon,
De mescroire ainsi que sa femme
Soit si malheureuse67 ou infâme
20 De faire son mary coqu ?
LE MARY
Pleust à Dieu que pour ung escu
Je sceusse comment il en va !
LA FEMME
Oncques pie ne te couva68
Qui fust en bon poullier69 trouvée.
LE MARY
25 Si esse une chose approuvée70
Que [bien] souvent tu as devise71
Au chappellain de nostre église ;
Je ne sçay pas pour quoy c’est faire.
LA FEMME
N’es-tu pas de maulvais affaire,
30 De penser que ce soit pour mal ?
LE MARY
Si dist-on à mont et à val,
Par bieu, que c’est ton amoureux.
LA FEMME
Sainct Jehan ! tu es bien malheureux,
De controuver si ort langaige72.
LE MARY
35 Souvent tu luy [tiens compagnaige]73,
De matin et de l’asseirant74.
LA FEMME
Tu as menty, villain meschant,
Par ton [ort et]75 puant museau !
LE MARY
Cependant que le jeu est beau,
40 Laissons toy et moy ceste hongne76,
Et chascun face sa besongne
Pour gaigner ung petit77 à vivre.
LA FEMME
Tu monstres bien que tu es yvre,
De penser sur moy en cela.
LE MARY
45 Tout quoy78 ! N’en parlons plus, holà !
Il est de besongner saison.
Prenez bien garde à la maison :
Je m’en voys ung peu sur les champs
Parler à ne sçay quelz marchans79,
50 Pour rapporter aulcun ouvraige80.
LA FEMME
Allez ! Que la senglante raige
Vous puisse enserrer les boyaulx !
.
LE MARY 81 SCÈNE III
Voylà tout les82 plus beaulx joyaulx
De quoy pour[rois] parer ma feste83.
55 Brief ! En effect, j’ay en ma teste84
Qu’elle m’a faict souvent faulx bon[d]85 ;
Mais je ne sçay qu’il86 seroit bon
Ou utile pour l’en garder.
À cela me fault regarder,
60 Ou je n’auray jamais repos.
Qui vouldroit87 croire en ses propos,
On la tiendroit sur toute rien88,
Par bieu, la plus femme de bien
Qui soit [d’icy jusques à]89 Romme.
65 Toutesfois, coqu je me nomme :
Je le suis, ou je suis déceu90.
Aulcunesfois l’ay apperceu91.
Par le sang bieu ! il est ainsi.
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COLINET 92 SCÈNE IV
[Dea !] cest homme est en grant soucy.
70 Je m’en vois sçavoir qu’il93 veult dire.
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Mon amy, hau ! SCÈNE V
LE MARY
Hen ? Plaist-il, sire ?
Point je ne vous avoye advisé.
COLINET
Vous estiez-vous pas devisé,
À présent, de mélencolie ?
LE MARY
75 Et ! c’est je ne sçay quel folye
Qui à la fois94 le sang me ronge.
COLINET
Par la foy de mon corps95 ! j’ay songe
Que vous pensez ung coqu estre.
LE MARY
À quoy le povez-vous congnoistre ?
80 Jamais je ne parlay à vous.
COLINET
N’est-il pas ainsi ?
LE MARY
Tous les coups96.
COLINET
Ha ! je l’avoye bien deviné.
LE MARY
Souvent a mon esprit formé97
Ceste trèslourde fantasie.
85 Vous me feriez grant courtoysie
Si vous m’en povyez alléger.
COLINET
L’affaire n’est pas trop léger98,
Mais il [y] convient regarder.
LE MARY
Hélas ! si vous pov[y]ez garder
90 Ma femme d’aller en guarrouage99,
Vous feriez le plus grant ouvrage
Qu’oncques feistes, en ma conscience.
COLINET
Je n’ay pas petite science,
Affin qu’averty en soyez.
95 Car je suis, tel que me voyez,
Jà100 passé maistre à ce qu’on veult.
LE MARY
Dictes-moy donc, Monsieur, s’on peult
Corriger sa maulvaise femme.
[Puisqu’en tout]101 vous sçavez la game,
100 Dictes-moy que102 je pourray faire.
COLINET
Voicy que vous au[r]ez a[f]faire103 ;
Il est permis, pour104 les marys.
On105 faict maintenant, à Paris,
De[s] gardeculz106 qu’on mect aux femmes
105 Pour oster tous les menus blasmes
Qu’on pourroit d’eulx107 dire en commun ;
Il vous en fault achepter ung
Que ferez porter à la vostre.
LE MARY
Point n’entens ceste patenostre.
110 Concluez-vous que gardeculz
Nous108 préservent d’estre coqus ?
Je ne le puis pas bien comprendre.
COLINET
Ainsi le vous fault-il entendre.
Car si n’estoit pour le proffit,
115 Mestier ne seroit109 qu’on en fist ;
Cela est à chascun notoire.
LE MARY
Il me fault donc fermement croire
Que gardeculz qu’on faict présent110
Font chascun mary estre exempt
120 D’estre coqu ?
COLINET
Il est ainsi.
LE MARY
Je m’osteray hors de soulcy,
Puisqu’ainsi va, je vous prometz.
Et si, ne cesseray jamais111
Tant qu’en auray ung achepté.
COLINET
125 Tant en yver comme en esté
On les peult porter [et, par]112 guyse,
Oster quant on va à l’église,
Car jamais mal on n’y présume113…
LE MARY
Si apprendray-je la coustume
130 À ma femme de le porter,
Qui [qui m’en vueille desporter]114,
Car c’est où j’ay ma fantasie.
Monsieur, de vostre courtoysie,
– Qui m’avez [bon] conseil donné –
135 Dieu, qui tous biens a ordonné,
Le vous rende au corps et à l’âme !
Mais dictes : de peur que ma femme
Ne face de son corps dommaige
Pendant que feray ce voyage115,
140 Près vous tiendrez de ma maison.
Contenté116 serez par raison,
Je [le] vous prometz, et à plain117.
Aussi, si nostre chappellain
Y vient (soit pour mal ou pour bien),
145 Je vous supplie, n’espargnez rien :
Qu’i[l] soit batu à bon proffit !
Je le vous rendray118, par ma foy !
COLINET
Je vous entens bien, il suffist.
LE MARY
Qu’il soit batu à bon proffit !
COLINET
150 Par tous les biens que Dieu me fist !
S’il vient, il parlera à moy119.
LE MARY
Qu’il soit batu à bon proffit !
Je le vous rendray, par ma foy !
COLINET
Allez ! Je me tiendray tout quoy
155 Près vostre logis, en embusche120.
Si quelq’ung y tabourde ou huche121,
Je pense qu’il sera escoux122.
LE MARY
Monsieur, je m’en raporte à vous.
Je m’en vois le cas exploicter123.
160 On ne me sçauroit plus haicter124
Que du conseil qu’ay eu nouveau.
J’auray ung gardecul si beau
Qu’il n’y fauldra rien rechanger.
COLINET
Allez, et vous vueillez haster.
165 Pendant diray une chanson,
Que125 garderay vostre maison,
De paour126 de scandalle encourir.
Le Mary s’en va, et Colinet chante.
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LA [VOISINE] 127 SCÈNE VI
Hau, voysin ! Qu’alez-vous quérir,
Dictes-moy, qui vous faict chanter ?
LE MARY
170 Je ne puis présent arrester :
Je vois achepter128 quelque chose.
LA [VOISINE]
Et ! esse lettre si fort close129
Que on ne le pourroit sçavoir ?
LE MARY
Soubdainement me fault avoir
175 Ung gardecul (oyez-vous, dame ?)
Que feray porter à ma femme
Pour éviter d’estre coqu.
Et deust-il couster ung escu,
J’en auray ung, voilà le point.
LA [VOISINE]
180 Dea, voisin, ne vous hastez point.
Cuideriez-vous que ma commère130
Vous fist coqu ? C’est chose clère
Qu’el ne daigneroit131, taisez-vous !
LE MARY
J’en suis pourtant bien fort jaloux,
185 Et croy que ce n’est point à tort.
LA [VOISINE]
On croit aulcunesfois132 bien fort,
Dont le contraire est, tout à plain.
LE MARY
Par ma foy ! nostre chappellain
Jouyt de ma femme en effect.
LA [VOISINE]
190 Jamais ne croyez en ce faict,
Car point ne se vouldroit meffaire133.
Mais sçavez-vous qu’il134 vous fault faire
Pour en sçavoir la vérité ?
N’a pas long temps qu’ay hérité
195 D’ung mien oncle, qui fut d’Église ;
Tous les habis faictz à sa guyse
Sont céans : vous en vestirez
L’ung d’iceulx, puis vous en irez
En vostre logis, sur le soir.
200 Mais vueillez vostre voix rassoir135,
De peur qu’on ne vous puisse entendre.
LE MARY 136
À quelle fin voulez-vous tendre ?
Expédiez vostre propos.
LA [VOISINE]
Si vous voulez avoir repos,
205 Il vous fault faire ce passage137.
Car si ma commère a d’usage
D’ouvrir au chapelain son huys,
Elle vous l’ouvrira. Et puis
Par ce poinct, vous pourrez noter
210 Qu’el se faict à luy « fringoter138 »
(Entendez ce que je veulx dire).
LE MARY
Holà ! Sans plus y contredire,
Que je veste ung de voz habitz ;
Puis m’en iray – soit blanc ou bis139 –
215 Vistement faire ceste espreuve140.
Mais si surprinse je la treuve,
[En] son vivant ne fut en tel feste141 !
LA [VOISINE] 142
Or vestez cest habit honneste,
Et faictes bien du Domine143.
LE MARY
220 Il n’est pas fort examiné144 ;
Il est encores tout entier145.
LA [VOISINE]
Voysin, il vous est de mestier146
Fort contrefaire l’amoureux.
LE MARY
Suis-je bien ?
LA [VOISINE]
Vous ne pourriez mieulx.
225 [ (Le grant diable nous en délivre !) ]147
Voicy ung camail, et ung livre148 ;
Affulez-le149 à vostre goust.
LE MARY
Ne vous chaille : je rendray tout
Devant qu’il soit longue saison150.
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LA FEMME SCÈNE VII
230 Je m’esbahis qu’en la maison
Ne revient point mon sot mary.
Tousjours est chagrin et marry ;
Je ne vis jamais ung tel homme.
Je jure tous les sainctz de Romme
235 Que je vouldrois qu’il fust en terre !
.
COLINET 151 SCÈNE VIII
Voicy ung prebstre. Par sainct Pierre !
C’est le chappellain qu’on m’a dit.
Or je soys donc de Dieu mauldit
S’il n’a tantost sur sa cornette152 !
.
LE MARY 153 SCÈNE IX
240 Ouvrez l’huys, ma doulce brunette !
C’est le chappelain ! Venez tost !
COLINET
Par sainct Jehan ! vous aurez du rost154,
Puisque je vous tiens, ribault prebstre !
Est-il maintenant heure à estre
245 Sus les rencs155 à telz gens que vous ?
LE MARY
Je suis de cest hostel156 le maistre
[ COLINET
Est-il maintenant heure à estre
En aguet sous ceste fenestre ?157
LE MARY ]
Mon doulx amy ; cessez vos coups !
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LA FEMME 158 SCÈNE X
250 Est-il maintenant heure à estre
Sur les rencs à telz gens que vous ?
LE MARY
Voicy bien malheureux bissestre159
Pour le péché d’estre jaloux !
Qui me vient cy river mes cloux160,
255 Frappant161 à dextre et à sénestre ?
COLINET
Je cuide que le bâs162 vous blesse,
Ou vostre dos est eschauffé.
LA FEMME
Sainct Jehan ! vous en serez frotté,
Pour [vous] le donner à cognoistre,
260 À celle fin que dans163 cest estre
Vous souvienne d’y retourner.
LE MARY
Le dyable m’a faict adviser
De m(e) abiller ainsi en prestre.
Et ! par le Dieu qui me fist naistre !
265 Jamais ne sceuz mot de latin.
Parlez à moy, maistre Colin164 :
Je viens de là où m’avez dict165.
COLINET
Que de Dieu soyez-vous mauldit !
Vous fault-il ainsi desguiser ?
LE MARY
270 J’avoys enpensé166 [d’]esprouver
De ma femme la chasteté.
Mais présent, l’ay bien achepté167,
Et croy que c’est par mon péché.
LA FEMME 168
Et ! vilain, t’es-tu empesché169
275 D’esprouver quel(le) femme j’estois ?
LE MARY
De vous, grandement je doubtois.
Mais je vous en requiers pardon.
Faictes tout à vostre abandon170
Comme il vous plaira, [à poignées]171.
LA FEMME
280 Or va ! Que mille charretées
De dyables te puissent emporter !
De172 quoy te vas-tu empescher ?
LE MARY
Faictes [que vouldrez]173, désormais,
Car je ne vous diray jamais
285 Que sur vous174 il y ait deffault.
.
COLINET 175
Nous concluons, tant bas que hault,
Que c’est trop grande fantasie
De s’arrester en jalousie,
Comment176 on peult appercevoir.
290 Et ainsi, vous debvez sçavoir :
Se femme est à mal adonnée177,
Jà n’en lairra178 sa destinée,
Et luy deust la mort advenir.
À Dieu jusques au revenir !
.
FINIS
*
1 Voir la sottie des Veaux. 2 Par exemple le Clerc qui fut refusé à estre prestre. Voir Halina LEWICKA : Études sur l’ancienne farce française. Les pages 47-54 sont consacrées au Mari jaloux. « Il se pourrait, en réalité, qu’il (l’auteur) ait combiné deux textes primitivement séparés : une pièce sur le thème du fils paysan envoyé aux écoles et une farce conjugale. » 3 Au sujet de ce type théâtral, voir la note 1 de Jénin filz de rien. 4 Maistre Mymin qui va à la guerre est lui aussi « habillé en Badin d’une longue jacquette, et enbéguyné d’ung béguin ». 5 Le début du dialogue, qui portait le titre et la liste des personnages, a disparu. 6 Si tout va pour le mieux. 7 BM : dit 8 Colinet, qui est orphelin, est élevé par sa tante. 9 Ce vers, qui amorce le premier quintil abaab, est… perdu. Il rimait en -dire. Je le remplace par un vers des Femmes qui demandent les arrérages. 10 Vous avez perdu, c’est raté. 11 Pourvu d’un bénéfice (cure, abbaye, etc.). « Et suis maintenant bien pourveu :/ J’ay trois cures. » Les Sotz ecclésiasticques. 12 Si nul n’osait contrecarrer mes vœux. 13 Maistre Jehan Jénin s’y voit aussi : « Je seray ung pape parfait ;/ Plus ne me fault qu’aller à Romme. » 14 Vous seriez pape. BM attribue la suite à Colinet. 15 Accomplit. 16 BM : rumina (Et fait l’important. « Font-ilz du raminagrosbis ? » Maistre Mymin qui va à la guerre.) 17 Fringants, élégants : vous seriez bien fringué. 18 BM : La tante (L’éditeur –ou le copiste qui l’a précédé– n’a pas su retomber sur ses pattes.) 19 Je ne mangerais plus que du pain blanc, comme les riches. « –Manger pain blanc. –Dehors, pain bis ! » Folle Bobance, BM 40. 20 BM : Colinet. 21 Ceux qui viendraient vous rendre hommage en auraient les genoux polis. 22 Dans BM, la ligne est déformée et l’encre est mal répartie. Anatole de Montaiglon, pour son édition de 1854, a vu le recueil du British Museum à une époque où l’encre était plus fraîche ; il lit à cet endroit : avez euz. Encourbis = ployés pour vous faire la révérence. « Encourbés et ployés. » Godefroy. 23 Ce mot rime avec « âme », comme au vers 36 du Ramonneur de cheminées. 24 Comme les soldats, dont la hardiesse au combat était fortement sujette à caution. Le quintil 28-34 a deux vers de trop. 25 Il y a grande apparence, probabilité. « Nous avons grant couleur/ D’estre avecques théologiens. » Les Femmes qui se font passer Maistresses. 26 BM : par tout (Qui rendra craintifs tous ses ennemis. « Puis se retirèrent tous les princes & seigneurs de chascun parti, & leurs gens de guerre aussi. » Denis Sauvage.) 27 Je supplée ce vers manquant pour que les quintils redeviennent réguliers. 28 Je défie. 29 J’exposerai votre portrait. 30 Sans faire semblant, sans lésiner. « Vertu goi » est un euphémisme normand : par la vertu de Dieu. Cf. le Poulier à quatre personnages, vers 124. 31 Je me souviens. 32 Va et vient. Cf. les Vigilles Triboullet, vers 57. 33 Je ne trouve. 34 Me remue. 35 À inviter. Malheur est un personnage allégorique qui s’invite volontiers aux fêtes : « Le tabourin nommé Maleur/ Ne jouoit point par ordonnance,/ Dedens la maison de Douleur,/ Où estoit trèspiteuse dance. » (Charles d’Orléans.) Cf. Gautier et Martin, vers 133 et 265. 36 La roue de Fortune : le destin, la chance qui tourne et qui fait rêver les fous. 37 Celui qui. 38 BM : contredire (Correction d’André TISSIER, Recueil de farces, t. IX, 1995, p.98.) S’efforcer. 39 Exercer une profession. 40 La crosse de l’Abbé des Conards de Rouen est bien connue : « La croche des Conars. » (Le Cousturier et le Badin. Voir la note 28 de cette farce.) La rime en -oche est normande : « Abé [des Conars] qui tous les cas remets,/ (…) Que Monville soyt soubmyse/ Au pouvoir de ta digne croche,/ La gardant d’injure et reproche. » Les Deulx soupiers de Moville, LV 66. 41 L’Abbé des Conards de Rouen est coiffé d’une mitre, de même que l’Évêque des Fous qui préside la Fête de l’Âne. 42 Qu’à obtenir le titre d’abbé ou d’évêque. La mère de Maistre Jehan Jénin a rêvé de « mittres et croces » ; son fils en conclut : « Je seray évesque, c’est fait ! » 43 À nul, à personne. Le trafic des bénéfices ecclésiastiques était florissant : cf. les Sotz ecclésiasticques qui jouent leurs bénéfices au content. 44 De bons repas, après lesquels on ne se gênait pas pour roter. Cf. Colin qui loue et despite Dieu, vers 114. « Quelque chappon, quelque ouaille champestre/ Ou quelque beuf, pour mieulx faire gros rost. » Jan Parmentier. 45 Dépenser. 46 À parler en maître. Cf. les Gens nouveaulx, vers 25. 47 « Faire la barbe à quelqu’un : gaigner le prix sur quelqu’un, le braver, le reprendre. » (Antoine Oudin.) Cf. Science et Asnerye, vers 288. 48 De tous côtés, partout. « Il embloit [volait] à tous boutz. » Raoul Le Fèvre. 49 D’un pas majestueux, en écartant la foule. 50 Ni d’homme si rétif. Le dernier « r » est amuï, à la manière normande. 51 Excommunié. 52 La suite du dialogue est perdue. 53 Voici donc la farce qui donne son titre à la brochure imprimée. 54 Pour uniformiser les deux farces, leur refondeur a conservé le nom de Colinet dans les rubriques. Mais ici, le badin s’appelle « maistre Colin », comme en témoigne la rime du vers 266. 55 BM : tante (Je remplace partout ce lien artificiel, destiné à uniformiser les deux farces, par la Voisine, qui est sans aucun doute la rubrique originale.) 56 Chez lui. Sa femme est dans une autre pièce, derrière le rideau de fond. 57 Le début de la farce est perdu. 58 Vérité ou mensonge. « Si la tristesse qui est en moy est vray ou feincte, n’est nécessaire que je le die. » Nicolas de Herberay. 59 Cocu. « Te feroit-elle point janin,/ Ta femme ? » Deux hommes et leurs deux femmes. 60 BM : Mais elle (Ni si elle m’est fidèle ou infidèle.) 61 Je l’assaisonnerais de coups. 62 Qu’elle se soit méprise, qu’elle ait commis une faute. Le mari ne voit pas que sa femme est entrée dans la pièce et qu’elle écoute ses récriminations. 63 Appris, suivi. 64 Ton malheur. Cf. le Gaudisseur, vers 14. 65 Les poux étaient censés ronger leur victime jusqu’à l’os : cf. les Sotz ecclésiasticques, vers 168-170. 66 Ne savez-vous (normandisme). 67 Misérable. 68 Les Sots, qui naissent dans des œufs, sont couvés par une pie : « Jamais la pye qui te couva/ Ne fut brullée de feu grégeoys. » Les Povres deables. 69 BM : paille (Dans un poulailler, où les pies ne sont pas admises. Cf. le Poulier à quatre personnages.) Ta mère ne valait rien. 70 Prouvée. 71 Tu devises, tu parles. 72 Tu es bien misérable, d’inventer de si sales propos. 73 BM : as tins langaige (À la rime.) « Il eut loyale espouse qui le jeu de Vénus dompte,/ Et qui à l’espouz fait aide et compaignage. » Laurent de Premierfait. 74 BM : la seirant (La soirée. Deux chansons normandes ont pour incipit : « Ce moys de may, par ung doulx assérant. ») 75 BM : fort (Ort = sale, comme au vers 34.) « Mais pis que ung chien ort et puant. » Jehan Lemaire de Belges. 76 Cette dispute. On reconnaît un proverbe : « Tant comme le jeu est beau, l’en doit lesser. » (Proverbia Gallica.) Ou bien : « Il fait bon cesser tandis que le jeu est beau. » (ATILF.) 77 Un peu. 78 Tout coi ! Idem vers 154. « Je vous feray taire tout quoy ! » Le Sourd, son Varlet et l’Yverongne. 79 Le Ribault marié conclut une querelle avec son épouse de la même façon : « Je vais parler à ung marchant ;/ Garde bien l’hostel ! » Sa Femme dit à la Voisine : « Il va voir/ Aval ceste ville ou ès champs/ Pour trouver ne sçay quelz marchans/ À qui il a à besongner. » 80 Du travail à faire. Le mari est donc artisan. 81 Il sort, et se met à monologuer devant chez lui. 82 BM : des 83 Lors de la fête d’une paroisse, on décorait l’église aussi richement que possible. 84 Il se fait des cornes sur la tête avec ses doigts. Voir la note d’André Tissier, p. 106. 85 Des infidélités. C’est un terme du jeu de paume. 86 Ce qui. 87 Si on voulait. 88 Sur toute chose, par-dessus tout. 89 BM : en la cite de (« Le plus sainct homme/ Qui soit d’icy jusques à Romme. » Mistère de la Passion.) 90 Ou je me trompe fort. Mais « être déçu », c’est également être trompé par sa femme. 91 Je m’en suis aperçu plus d’une fois. 92 Passant dans la rue, il entend les jérémiades du mari. 93 Ce qu’il. 94 Qui à l’occasion. 95 Ce juron orne plusieurs farces normandes : Deux hommes et leurs deux femmes, les Chambèrières et Débat, etc. J’ai songe = je suppose. 96 À tous les coups, à coup sûr. 97 BM : nomme/ 98 Facile. Affaire était souvent masculin, comme au vers 29. 99 En vadrouille. « (Elles) sont allées en garouage. » Les Queues troussées. 100 BM : Je (Sur ces vantards qui affirment savoir tout faire, voir la notice de Jehan qui de tout se mesle.) Maître Colin est donc l’alter ego de « maistre Hambrelin qui tout sçait faire ». 101 BM : Puis qua tous (Puisque vous êtes savant dans tous les domaines.) 102 Ce que. Idem vers suivant. 103 De quoi vous aurez besoin. Cf. les Femmes qui demandent les arrérages, vers 113. 104 BM : par (C’est permis pour les maris.) 105 BM : Quon (Correction Tissier.) 106 Des jupons serrés. Lewicka et Tissier se demandent s’il ne s’agirait pas d’une ceinture de chasteté. Mais les Badins prennent toujours les mots et les expressions au pied de la lettre : pour Colin, un jupon nommé garde-cul ne peut que garder les culs. 107 D’elles (normandisme). 108 BM : les (Le pronom « les » pourrait renvoyer aux maris du vers 102, mais c’est un peu loin.) 109 Il n’y aurait pas besoin. 110 Présentement. Idem vers 170 et 272. 111 Et aussi, je n’aurai de cesse. 112 BM : cest la (Et par habitude.) 113 Jamais on n’y suppose de mauvaises actions. Cependant, les églises étaient des lieux de rendez-vous galants. (Cf. le Dorellot, vers 109.) En outre, le mari est cocufié par un chapelain d’église. 114 BM : que nen vueille desnorter: (Même si on veut m’en dissuader.) 115 Pendant que j’irai à Paris pour acheter un garde-cul. 116 Rétribué. 117 Pleinement, d’une manière indiscutable. Idem vers 187. 118 Je vous en dédommagerai. Humour involontaire : Je vous rendrai ces coups. 119 Il trouvera à qui parler. 120 En embuscade. 121 Tambourine à la porte ou appelle votre femme. 122 Secoué, battu comme un tapis. 123 Je vais accomplir mon affaire. 124 On ne pourrait me réjouir davantage. 125 Pendant que je. Quand on sépare les deux termes contigus d’une locution, on commet une tmèse. 126 De peur. Colin va se faire passer pour un chanteur des rues, afin qu’on ne s’imagine pas qu’il vient voir la maîtresse de maison. 127 BM : tante (Voir la note 55.) Devant sa porte, elle voit passer son voisin, le Mari, qui file vers Paris. Tout guilleret, il chante la même chanson que Colin. 128 Je vais acheter. 129 Cachetée, qui renferme des secrets d’État. Cf. Moral de Tout-le-Monde, vers 166-8. 130 Ma voisine : votre femme. La solidarité de ces « commères » à l’encontre des maris apparaît dans de nombreuses farces. 131 Qu’elle n’oserait pas. Cf. Lucas Sergent, vers 65. 132 Quelquefois. 133 Elle ne voudrait pas se conduire mal. 134 Ce qu’il. 135 Rabaisser, pour ne pas compromettre votre femme dans le voisinage. Le mari est un braillard. 136 En chuchotant. 137 Il vous faut en passer par là. 138 Atténuation pudique de fringuer : copuler. « Trois foys il l’a fringuée à l’ombre d’ung buisson. » Fringuez, moynes, fringuez. 139 Que le résultat soit bon comme du pain blanc, ou mauvais comme du pain bis. 140 Ce test. 141 En toute sa vie, elle n’aura été si bien fêtée ! 142 Elle fait entrer le mari, et lui donne une soutane, qu’il revêt. 143 Monsieur. On donne ce titre latin aux hommes d’Église : voir le curé Domine Johannès dans les Chambèrières qui vont à la messe. Un « maître Domine » est un hypocrite, un trompeur : cf. le Dorellot, vers 383. 144 « Un habit bien examiné : fort usé. » (A. Oudin.) Second degré : Le chapelain n’a pas été bien examiné par l’examinateur qui l’a reçu prêtre. Cf. D’un qui se fait examiner pour estre prebstre. 145 L’habit est encore neuf. Second degré : Le chapelain est encore entier, comme un quadrupède qu’on n’a pas châtré. La menace de la castration pesait sur les prêtres qu’on prenait en flagrant délit avec une femme mariée. Cf. Frère Guillebert, vers 237-354. 146 Il vous est nécessaire. La voisine connaît la stupidité du mari et la finesse de son épouse : elle sait que ce balourd en fera trop et se trahira. 147 Vers manquant. J’emprunte le vers 216 de Grant Gosier. La voisine le dit en aparté. 148 Une courte pèlerine à capuche et un bréviaire. Ce dernier fait partie de la panoplie : « Soiez pourveu/ D’ung livre ou tenez ung bréviaire/ Pour mieux le prestre contrefaire. » (Les Trois amoureux de la croix.) Pour être sûre que la femme reconnaîtra son époux, la voisine en fait une caricature de prêtre. 149 Affublez-vous-en (normandisme). Le mari dissimule sa tête sous le capuchon du camail, pour n’être pas reconnu par sa femme. 150 Je vous rendrai toutes ces frusques avant qu’il soit longtemps. 151 Embusqué au coin de la maison, il voit s’approcher de la porte un ecclésiastique dissimulé sous une capuche. 152 S’il ne reçoit des coups sur son chaperon. 153 Il frappe à sa porte en pontifiant comme s’il disait la messe. 154 « Du rôt de chien : pour “coup de bâton”. » (Le Roux.) Colin frappe le mari. 155 Sur les rangs, pour faire des conquêtes féminines. 156 De cette maison. 157 Je supplée ce 5e vers du triolet, et je rétablis le refrain A qui le précède. 158 Attirée par le bruit, elle sort, et tape sur son époux, qu’elle feint de ne pas reconnaître. 159 Revers. « Il y aura ung grant bissestre. » (Gournay et Micet.) Étymologiquement, le bissexte désigne le 29 février, un jour qui portait malheur. 160 Me crucifier. 161 BM : Frappent (Frappant à ma droite et à ma gauche, comme ceux qui ont cloué Jésus sur la croix.) 162 Le bât, qui blesse le dos des ânes comme vous. Cf. Gautier et Martin, vers 272. 163 BM : en (Afin que dans cet âtre, ce foyer.) 164 L’auteur oublie que le mari ne connaît pas le nom du Badin. 165 C’est faux, il n’est pas allé jusqu’à Paris. La capuche tombe : Colin reconnaît son employeur. 166 BM : en pense (J’avais projeté. « Il a empensé de destruire/ Et de gaster ceste cité. » ATILF.) 167 À présent, je l’ai payé cher. 168 Colin ayant reconnu le mari, elle est bien obligée de le reconnaître elle aussi ; malgré son envie, elle cesse de le battre. 169 T’es-tu mêlé. 170 À votre discrétion, comme vous voudrez. 171 BM : desormais (« On dit adverbialement À poignées, pour dire : en abondance, en grande quantité. » Dictionnaire de l’Académie françoise.) 172 BM : Et (Trompé par ce vers qui ressemble au 274, l’éditeur a reproduit dessous les vers 275-279.) S’empêcher = se mêler. Idem vers 274. 173 BM : tout a vostre bandon / Comme il vous plaira (Faites ce que vous voudrez.) 174 Qu’en vous. 175 BM ajoute dessous une interjection d’acteur : Cest dict michault. On en a conclu un peu vite que le mari s’appelle Michaut, alors que ce nom revient dans plusieurs expressions. 176 Comme. 177 BM : abandonnee (Correction Tissier.) 178 BM : laissera (Jamais elle n’en laissera.)