LE SAVETIER AUDIN
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LE SAVETIER
AUDIN
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Cette courte farce généra quelques années plus tard une version longue (491 vers) rebaptisée Martin de Cambray <F 41>, dont le délayage nuit à la tension dramatique et à la nervosité du dialogue. Les deux pièces, de même que le Vilein, sa Femme et le Curé1, mettent en scène une imprécation : « Que le diable t’emporte ! » Et dans ces trois œuvres, c’est un curé qui se déguise en diable afin d’enlever l’épouse du mari jaloux. Dans Frère Frappart, une farce très proche de ces deux-là, un autre curé enlève également sa maîtresse par la ruse, et va ensuite consoler le cocu.
Le dernier folio du manuscrit de base a été perdu, comme celui du Vilein, sa Femme et le Curé. Les comédiens nous annoncent la scène où le curé travesti en diable reprend sa pieuse apparence, et va exhorter Audin à prier pour que Dieu lui rende son épouse. Mais le texte s’interrompt au milieu d’un vers. Je publie donc à la suite le dialogue concerné, tel que nous l’a transmis Martin de Cambray. Pour faire croire aux clients que la farce du Savetier Audin était complète, l’éditeur lui adjoignit un congé au public copié sur celui qui conclut D’un qui se fait examiner pour estre prebstre. Et pour faire croire qu’elle atteignait le nombre de pages réglementaire, il a disposé sur deux lignes un grand nombre de vers.
Sources : Recueil du British Museum, nº 32. Publié à Lyon, chez feu Barnabé Chaussard, vers le milieu du XVIe siècle. — Recueil de Florence, nº 41 : version longue intitulée Martin de Cambray. Je prends pour base British Museum (BM), que je corrige d’après Florence (F) ; tous les éléments qui proviennent de F sont en bleu clair.
Structure : Rimes anarchiques et vers inégaux. Nous avons affaire à un canevas, ou bien à une reconstitution de mémoire.
Cette édition : Cliquer sur Préface. Au bas de cette préface, on trouvera une table des pièces publiées sur le présent site.
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Farce joyeuse trèsbonne
& récréative pour rire, du
Savetier.
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À troys personnages, c’est assavoir :
AUDIN, savetier
AUDETTE, sa femme
et LE CURÉ, [messire Jehan]
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AUDIN commence [en chantant] 2 SCÈNE I
On m’a mis en mesnage,
On m’a mis en tourment.
Ma foy ! c’est grant dommage,
Car j’estoye bel enfant.
LA FEMME
5 Mon mary va tousjours chantant,
Et n’a soucy de prendre peine3.
AUDIN, savetier.
Voulez-vous dire qu’en mesnage
Aulcun4 preigne plus de l’ouvrage5 ?
Et ! il faict ta fièbvre quartaine !
AUDETTE
10 Qui te puisse [aujourd’uy] saisir !
À toy, n’a soulas6 ne plaisir,
[Ne] nul esbatement quelconque.
S(i) a plus de sept sepmaines [qu’oncque]
[Une fois]7 ne fistes cela.
AUDIN
15 Et ! par la vertu bieu, sy a :
Je vous le feis [six ou] sept fois8
Sans desmonter9, [le dernier mois].
AUDETTE
Sainct Jehan ! ç’a donc esté du nez10.
AUDIN, [en chantant :]
Je me plains fort des boulengiers,
20 Qui font si petit pain 11.
AUDETTE, sa femme.
C’est pour [a]croistre leur butin
Et leur estat faire braguer,
Et pour leurs filles marier.
Mais vous qui estes savetier,
25 Pensez-vous point de la besongne12 ?
LE SAVETIER AUDIN
Çà, du chefgros13, que je besongne !
LA FEMME
Allez tost servir cest yvrongne !
LE SAVETIER
Par le corps bieu, vous me servirez !
[LA FEMME]
[Moy ?] Par sainct Jehan, vous mentirez14 !
[LE SAVETIER]
30 Ferez vous point ce que je vous commande !
LA FEMME
Nenny, par bieu ! Je suis trop grande15.
Mais me cuydez-vous fère pestre16 ?
LE SAVETIER
Par le corps bieu, je seray maistre !
LA FEMME
Par le corps bieu, et moy maistresse !
LE SAVETIER
35 Si seray je servy, sur [la messe]17 !
LA FEMME
Par sainct Jehan, [voyre], et moy aussi !
LE SAVETIER
Vien, hé ! vien [m’apporter icy
Du chefgros !]
LA FEMME
Par bieu, non feray !
LE SAVETIER
Or sus ! donc, je m’en passeray.
40 Je cuyde, moy, que tu te joues.
Bren18 pour toy !
LA FEMME
Et merde en tes joues19 !
LE SAVETIER
Mais ce vieulx ort cul cabas20 breneux !
LA FEMME
Et [ce] vieulx savetier pisseux21 !
LE SAVETIER
Ton père houssoit cheminées22.
LA FEMME
45 Et le tien curoit les priv[é]ez23 :
C’est ung mestier bien amoureux.
LE SAVETIER
Le tien s’appelloit « ramonneux
De cheminées », je te le dy.
LA FEMME
Le tien estoit tousjours breneux
50 Et s’appelloit « maistre Fy-fy24 ».
LE SAVETIER
Par Dieu ! nous sommes bien et beau,
[Car] ton grant-père estoit bourreau25.
[LA FEMME]
Et le tien tuoit les chiens [rageux26]
Et les escorchoit en la maison.
[LE SAVETIER]
55 Mort bieu, voicy bonne raison !
Mais quant je te prins, qu’av[o]ies-tu ?
LA FEMME
Et toy ? Tu estoys tout [fin] nud27 ;
Tu n(e) avoys pas ung [seul] niquet28.
LE SAVETIER AUDIN
Tu n’avoys vestu q’ung rocquet29 ;
60 Encor estoit-il à rebours30.
LA FEMME AUDETTE
Et toy, tu estoys tout plain de poulx
Qui te mengeoyent tout le cerveau.
LE SAVETIER AUDIN
Tu as menty par ton museau,
Rongneuse, rafleuse mausaingne31 !
LA FEMME AUDETTE
65 Tu mens, pourry tout plain de taigne !
On t’e[ust] mené au Sainct-Esprit32.
AUDIN LE SAVETIER
Tu [en] as menty, dyable, aspic33
Enragé et hors de la foy !
Je te mettray en bel34 arroy,
70 Foy que doys à sainct Pierre de Romme !
AUDETTE, sa femme.
Et ! par ma foy, tu n’ez pas homme35.
AUDIN
Cecy !
AUDETTE
Cela !
AUDIN
Tais-toy !
AUDETTE
Mais toy !
AUDIN
Madame la Femme !
AUDETTE
[Tout coy36,]
Monsieur l’Homme !
AUDIN
[Dea !] qu’esse-cy ?
75 Vrayement, je n’entends point cecy.
Regardez la, c’est elle !
AUDETTE
C’est luy37 !
AUDIN
Par le corps bieu ! vous vous tairez
Ou je regnye [Dieu] !
AUDETTE
Si hardy ?
La mercy Dieu ! si tu t’y metz…
AUDIN
80 Et ! belle dame, que j’aye paix !
C’est tousjours à recommencer,
[Car vous ne faictes que tancer.]38
AUDETTE
Mais vous-mesmes, qui ne cessez.
Je vous certifie qu’avez tort.
85 Et ! tousjours estes en discord.
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LE CURÉ 39 SCÈNE II
Las, trèsdoulce vierge Marie !
Par Dieu, je puis bien dire pie !40
[Las !] qu’esse que d’estre amoureux,
Pour [ung] prebstre ou religïeux !
90 Gens d’Église sont en grant peine,
Et vont et viennent en mains lieux
Par chascun jour de la sepmaine.
Je suis amoureux d’une dame ;41
Et si42, ne puis trouver le tour
95 Comment je peusse (par mon âme)
Parler à elle, n’à quel jour :
Son mary si est tant jaloux !
Mais, par bieu ! il en sera coux43
Ou, par ma foy, j’enrageray !
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AUDIN SCÈNE III
100 Audette, [icy] je vous diray :
Je m’en voys crier44 (oyez-vous ?)
Mes vieulx soulliers parmy la ville.
Gardez bien l’hostel, ou l’estrille
Aurez45. Je m’en raporte à vous.
AUDETTE
105 Garde–t’en bien ! Tout comment qu’il soit,
Par bieu, g’iray à mon affaire.
AUDIN
Gardez bien l’hostel : il me plaist46.
AUDETTE
Mais toy47, se tu en as affaire !
AUDIN
Mort bieu, voicy [ung] beau mystère !
110 Bon gré en ayt Dieu de ma vie !
AUDETTE
Que mauldit[e] soit la jalousie,48
Que tant vous en estes féru49 !
AUDIN
Ha ! j’ay bien veu ce que j’ay veu :
[Par] ma foy, il me touche fort50.
AUDETTE
115 J’aymeroys mieux que fussez mort,
Par celuy Dieu en qui je croys !
Je suis à ung [homme] à la foys ;
Je ne suis point femme à cela.
AUDIN
Audette, je croy bien en cela.
120 Mais pour en estre plus asseuré,
Cy-dedans vous enfermeray
À la clef, pour m’oster hors de peine.
AUDETTE
Tu feras ta fièbvre quartaine !
Me cuydes-tu [tenir ainsi]51 ?
AUDIN
125 Si vous deviez chier icy52,
Si y serez-vous enfermée !
AUDETTE
Avant qu’il soit demain vesprée53,
Par bieu, tu t’en repentiras !
AUDIN
Fais tout du pis que tu pourras.
AUDETTE
130 Feray, feray.
AUDIN
Voyre, hardiment !
AUDETTE
Je prie à Dieu du firmament
Que rompre te puisse le col !
AUDIN, [en chantant :]
Autant en emporte le vent 54.
Qui y prent garde, il est bien fol ;
135 Il ne m’en chault point d’une noix55.
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LE CURÉ SCÈNE IV
Esse pas Audin que je voys
Sortir dehors de sa maison ?
Sy est. [J’iray :] à ceste fois,
J’auray de mon mal guarison56,
140 En despit de tous envieulx.
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AUDIN 57 SCÈNE V
Je criray [i]cy. « Houseaulx vieulx !
Soulliers vieulx ! [Houseaulx !] Soulliers vieulx ! »
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LE CURÉ 58 SCÈNE VI
Holà, hau !
AUDETTE 59
Qui esse là qui m[’a] appellé ?
LE CURÉ
[Messire Jehan, vostre curé]60.
AUDETTE 61
145 Maintenant ne [vous] puis ouvrir.
LE CURÉ
M’amye, venez-moy secourir !
AUDETTE
Vous voyez bien que je ne puis :
Audin m’a icy enfermée.
Oncques ne fus plus tourmentée.62
LE CURÉ
150 Le sang bieu, je bouteray l’huys63 dedans !
AUDETTE
A ! non ferez. Je vous diray :
Ung aultre point j’ay advisay64
Comme vous en pourrez chevir65.
LE CURÉ
Et comment ?
AUDETTE
Il vous fault tenir premièrement
155 Près de l’huys ; puis [il] vous fauldra
Guetter Audin66 quant il viendra.
Il vous fault avoir ung abit
De deable, il n’y a [nul] respit67.
Je le mauldiray ; il68 dira :
160 « Le dyable t’emporte ! » Sitost
Que vous orrez69 [dire] ce mot,
Incontinent vous me prendrez :
Sus vostre col70 m’emporterez
Comme diable tout enragé.
LE CURÉ
165 Par mon serment (c’est bien juré71),
Il72 sera faict tout à cest heure !
AUDETTE
Ne faictes pas longue demeure73.
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AUDIN 74 SCÈNE VII
« Soulliers vieulx ! [Soulliers !] Houseaulx vieulx ! »
Chascun les porte, semidieux75,
170 À mon advis, plus [neufz que vieulx]76 :
Nostre mestier ne vault plus rien.
Ung chascun est praticïen77.
Je m’en revoys78.
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Audette, comment te va ? SCÈNE VIII
AUDETTE
Je prie à Dieu (qui tout forma)
175 Que [du mal]79 sainct Lou, et sainct Quentin,
Du mal sainct Jehan, sainct Valentin80,
Et de toute aultre maladie,
De [la] bosse et d’épidimye81,
De pourpre82 et de tous [les] grans maulx,
180 Du mal dont meurent les chevaulx83
Puisses-tu estre à terre cheut84 !
AUDIN
Sainct Jehan ! voylà ung beau salut,
Et très gracïeusement parlé !
AUDETTE
Suis-je femme à tenir soubz clef ?
185 Je prie à Dieu que malle rage…
AUDIN
Taisez-vous, si ferez que sage85.
AUDETTE, en le frappant.
Tien, tien, villain parfaict dampnable86 !
AUDIN
Je prie à Dieu que le grant dyable
Te puisse emporter aujourd’uy !
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LE CURÉ, habillé en dyable : SCÈNE IX
190 Brou87 ! Brou ! Brou ha ha ! Brou ha ha !
AUDIN
Qu[’e]sse-cy ?
Jésus ! Marie ! Nostre Dame !
Le grant dyable emporte ma femme.
Ha ! Nostre Dame, quel[le] rage !
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LE CURÉ 88 SCÈNE X
A ! j’ay bien faict mon personnage89.
AUDETTE
195 Si bien que nul90 ne sçauroit mieulx.
LE CURÉ
Puisqu’il n’y a icy que nous deux,
De vous feray à mon plaisir.
AUDETTE
Je suis toute à vous, semidieux !
Faire povez tout à loysir.
LE CURÉ
200 M’amye, m’amour, ma godinette91,
Mon cueur meurt de joye parfaicte.
Or vous tiens-je icy à mon gré.
AUDETTE
Ce n’est pas, pour92 moy, tout [gagné] :
Mais sçavez-vous que j’ay advisé,
205 Pour mon honneur tousjours couvrir ?
LE CURÉ
Et quoy ?
LA FEMME
Il vous convient courir
Vers mon mary, sçavoir qu’il faict93,
Faignant que ne sçavez que c’est
En rien du monde94.
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(MARTIN DE CAMBRAY) 95
295 En rien du monde.
LE CURÉ
Ho ! il suffit,
Par le corps bieu ! [Que] c’est bien dit !
G’y voys96.
GUILLEMETTE
Gardez d’en faire signe97 !
LE CURÉ
Nenny, je feré bonne myne,
Ne vous souciez98. Attendez-moy.99
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300 Il m’est advis que je le voy ; SCÈNE XI
Ou[y], il est bien mar[r]i de100 cueur.
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Dieu gart, Martin ! SCÈNE XII
MARTIN
Ha ! Monsïeur,
Vous soyez le trèsbien venu !
LE CURÉ
Comment [vous] va ?
MARTIN
Je suis perdu !
LE CURÉ
305 Vous me semblez descouraigé :
Qu’i a-il ?
MARTIN
Je suis enraigé.
LE CURÉ
En vostre fait point ne m’entens.
MARTIN
Par ma foy ! je suis hors du sens.
LE CURÉ
Hors du sens ? Dea, vous avez tort.
MARTIN
310 En effait, je suis homme mort.
LE CURÉ
Quoy ! est malade vostre femme ?
MARTIN
Il y a pis, bon gré saint Jame !
LE CURÉ
Comment ! est-elle trespassée ?
MARTIN
Le grant deable l’a emportée.
LE CURÉ
315 Ha ! Jésus ! Bénédicité !
Que dictes-vous ?
MARTIN
C’est vérité,
Par ma foy ! Il l’a prise là.
LE CURÉ
Comment ! Je ne croy pas cela.
Que j’entende le cas au vray.
MARTIN
320 Ha ! Monsïeur, il est tout vray
Qu’elle estoit bien peu esbatante101,
Piteuse et [fidèle, avenante]102.
Car j’avoye des doutes grans
Sus elle — dont je m’en repens.
325 Et pour vous dire le meschief103,
Je l’enfermoye à double104 clef
Quant je partoye de mon hostel.
Par mon serment ! le cas fut tel :
Quant je vins orains105, el(le) crioit ;
330 Et si, trèsfort me mauldis[s]oit
De plusieurs maulx inmunérable[s]106.
Alors, si dis : « Que le[s] grant[z] diable[s]
Vous puissent [bien tost] emporter ! »
LE CURÉ
C’est mal dit.
MARTIN
Il [la vint]107 charger
335 Aussitost que j’eu[s] dit le mot.
LE CURÉ
Et ! par Dieu, vous estes bien sot
De croire que soit l’Ennemi108.
Le croyez-vous ?
MARTIN
Saint Jehan, ouÿ !
LE CURÉ
Par Dieu ! vous estes bien déceu109.
MARTIN
340 Non suis, par Dieu, car je l’ay veu !
LE CURÉ
Ne croyez point cecy : c’est bourde110.
Quelque gabeur111 a fait la fourbe ;
Et pour l’avoir à son plaisir,
Par Dieu, si l’est venu quérir.
345 De tout cela, n’en croyez rien.
MARTIN
Dictes-vous ? Se feroit-il bien112 ?
LE CURÉ
Ouÿ, vrayment, elle est fesable113.
Ne croiez jamais que le diable
Soit cy venu : c’est moquerie.
MARTIN
350 Hélas ! mon seigneur, je vous prie
À joinctes mains, et vous requier114
Que vous le vueillez demander
En la paroesse115 çà et là.
Et excommuniez qui l’aura,
355 S’i ne l’apporte ou [la] ramaine.
LE CURÉ
Il ne tendra point à la peine116 :
Trèsvoulentiers je le feray.
MARTIN
Par Nostre Dame ! je payray
Le vin117, je le vous certiffie.
LE CURÉ
360 Or çà donc[ques] !118
J(e) excommunie
Ceulx qui ont prins, à ce matin,
La femme mon119 voisin Martin.
En centense120 [je] le mettray,
Qui121 l’aura, s(e) il ne dit : « Je l’ay. »
365 Dy-je pas bien ?
MARTIN
Par Dieu, ouy122, sire.
Et aussi — s’il vous plaist à dire —
Qu(e) on la rapporte tout à faict,
Au mains quant on en aura faict123.
Ou j’en feray gecter sentence124.
LE CURÉ
370 C’est bien dit. Or sus !125
Qu(e) on s’avence
De la rapporter, qui l’ara126 !
Ou aultrement, on les fera
Noirs, ceulx qui l’ont, comme ung dyablot127 !
MARTIN
Il n’y a âme qui die mot128 ?
375 Elle est perdue, pour129 toute rien.
LE CURÉ
Par Dieu ! on la trouvera bien,
Ce pancé-je. Mais [devant tous]130
Mectez-vous [i]cy à genous,
Et pryez Dieu de voulenté131.
380 Et je m’en voys d’aultre costé
Le prier aussi de bon cueur.
Adieu !
MARTIN
Adieu, mon [bon] seigneur !
Et, pour Dieu, qu’on [me] la rapporte !
LE CURÉ
Tantost l’aurez à vostre porte.132
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(LE SAVETIER AUDIN)
LE CURÉ
Nous [vous prions]133, tant hault que bas,
Que134 prenez en gré noz esbatz,
Si vous135 avons aulcun [tort faict]136.
AUDIN
Si vous trouvez voz femmes en tel cas,137
Donnez-les au dyable comme j’ay faict.
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FINIS
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1 Publié par Graham A. Runnalls dans Romania, CVI, 1985, pp. 462-480. Depuis, les archives de Digne-les-Bains ont perdu ce précieux manuscrit. 2 Les nombreux savetiers des farces ont toujours une chanson à la bouche. Celle-ci n’est pas connue, quoi qu’en dise H. M. Brown (nº 352). 3 De travailler. C’est la rengaine de toutes les femmes de savetiers : voir les vers 24-25. 4 BM : Chascun (L’un des deux. Cf. l’Amoureux, vers 91.) 5 BM : peine (À la rime du vers 6.) Doive prendre une plus grande part de travail. 6 Avec toi, il n’y a aucun agrément. 7 BM : Que (Que jamais, une seule fois, vous ne m’avez fait cela [l’amour ; idem v. 118]. « De faire cela ? Ne luy chault,/ Car sa vigueur est amortie. » Les Femmes qui font refondre leurs maris.) Dans Martin de Cambray <v. ma notice>, le curé dit à sa maîtresse : « Mais premier, fault que je vous face/ Cela…. Acollez-moy ! » 8 « Et puis luy faire aussi cela (…) tous les jours cinq ou six fois. » Le Cuvier. 9 Sans descendre de ma « monture », sans me retirer. « Je la surprens par trahison/ Et y bracque ma grosse “pièce”./ Mais, le “canon” estant planté,/ De malheur il fut desmonté. » Le Labyrinthe d’Amour. 10 Avec votre nez, qui est plus dur que votre pénis. 11 Lorsqu’un savetier veut éluder une remarque gênante de son épouse, il chante ; cf. le Savetier qui ne respond que chansons (F 37). Quantité de chansons, de libelles ou de pièces dénoncent les fraudes des boulangers. « Boulengers font le petit pain. » Troys Galans et un Badin. 12 La femme du savetier Michault incite également son mari au travail : « Vous aurez ung coup de quenouille,/ Aussi, se vous ne besongnez ! » (Les Queues troussées.) Au second degré, la besogne désigne le coït : cf. les Sotz nouveaulx farcéz, vers 208. 13 Du gros fil de cordonnier, enduit de poix. « On poisse de poix un chégros pour coudre souliers. » (Godefroy.) Beaucoup de savetiers se font servir par leur épouse : « Collette, çà, tost, du chief-gros/ Aporte vistement ! » Calbain (cette farce suit la nôtre dans le recueil de Londres). 14 Vous n’aurez pas dit la vérité. 15 Je ne suis plus une enfant, pour qu’on me donne des ordres. 16 Faire marcher. « Mais me cuides-tu faire paistre ? » Les Coppieurs et Lardeurs. 17 BM+F : ma vie. (J’en jure sur la messe !) 18 Bran, merde. 19 Dans ta bouche. 20 Cette vieille et sale prostituée au sexe trop large. « Tu as menti, ort viel cabas ! » La Laitière. 21 BM+F : breneux. (À la rime.) Les savetiers, qui manipulent de la poix, sont poisseux : « Un poissard : un savetier. » (Antoine Oudin.) Cet adjectif peut induire un calembour dialectal sur « pisseux » : la poix se dit pissago en latin, et πίσσα en grec. 22 Les ramoneurs, noirs de suie, étaient mal considérés. 23 Vidangeait les latrines. Cf. la Pippée, vers 616. « Ceulz qui torchent les pos [les pots de chambre] ou qui curent lez privées. » ATILF. 24 « Fi ! fi ! » est l’interjection qu’on lâchait en voyant une crotte. Le « fifi » désigna donc ladite crotte : cf. les Chambèrières et Débat, vers 87. Et « maître Fifi » devint tout naturellement le surnom des vidangeurs de fosses septiques. « Un maistre Fy-fy : un cureur de retraits. » Oudin. 25 Le bourreau et sa famille étaient tenus à l’écart de la société. C’est l’époque où les boulangers posaient le pain du bourreau à l’envers pour qu’il ne soit pas mêlé aux autres. 26 « Quand on est mordu d’un chien, on congnoistra quand il sera rageux par les signes suivants. » (Godefroy.) Le grand-père d’Audin vendait la peau des chiens en tant que fourrure, ce qui était défendu. « Tuer chiens pour avoir la peau. » Maistre Hambrelin. 27 Totalement nu. « Tout fin nu, en belle [simple] chemise. » Guillaume Coquillart. 28 Pas un sou. « Qui me donnast un seul nicquet. » Le Pasté et la tarte. 29 Une blouse. « Vestu d’un roquet de toille. » ATILF. 30 Les vêtements tout d’une pièce peuvent être retournés quand l’extérieur est usé. « J’ay eu ta robbe…./ Mais est-elle point retournée ? » Le Pauvre et le Riche. 31 Galeuse pleine de croûtes et malsaine. 32 Si notre farce est parisienne, il s’agit de l’hôpital du Saint-Esprit-en-Grève, qui accueillait les enfants abandonnés. « Aux povres orphelins du Saint-Esperit-en-Grève. » Arch. nat. 33 Vipère. Depuis Adam et Ève, le serpent est toujours apparenté au diable ; André de La Vigne traite Lucifer de « puant aspic ». 34 BM : tel (Je te ferai marcher au pas. « En bel arroy se meirent. » ATILF.) 35 Tu es impuissant. Voir les vers 13-18. 36 Restez coi, silencieux ! « Tout quoy ! N’en parlons plus, holà ! » Ung mary jaloux. 37 BM : Regarde le cest il. 38 Vers manquant. « C’est tousjours à recommencer :/ La mienne ne fait que tancer. » Deux jeunes femmes qui coifèrent leurs maris. 39 Sur la route, il s’approche de la maison du couple. 40 Vers manquant, que F ajoute sous le vers suivant. Dire « pie » : dire « j’ai gagné ». Mais on donne toujours à cette locution un sens négatif : cf. les Coppieurs et Lardeurs, vers 81 et note. 41 BM+F remontent ce vers au début de la tirade du curé. Il est chanté sur l’air de : « Je suys amoureulx d’une fille,/ Et sy, ne l’ose dire. » Cf. le Bateleur, vers 51 et note. 42 Et pourtant. 43 Cocu. Cf. les Esbahis, vers 128. 44 Je vais crier ma marchandise. Les vendeurs des rues avaient un « cri » pour attirer la clientèle. Nous entendrons celui-ci aux vers 141-142 et 168. Cf. les Cris de Paris, vers 113. 45 Sinon je vous étrillerai, je vous frapperai. L’hôtel désigne la maison, comme aux vers 107 et 327. 46 C’est mon bon plaisir, mon souhait. 47 Garde-le toi-même ! 48 Ce vers, tel que je le corrige, est le vers 18 des Botines Gaultier. 49 Frappé. « (Il) n’estoit pas encores bien asseuré, tant estoit fort féru du maudit mal de jalousie. » Cent Nouvelles nouvelles, 37. 50 Cela me touche de près. Cf. le Ribault marié, vers 147. 51 BM+F : ainsi tenir. 52 Quand bien même vous devriez chier dedans. Au village, les toilettes se trouvaient dans la cour ou dans le jardin. Quand on ne pouvait pas sortir, on utilisait un pot de chambre. 53 Avant demain soir. 54 J’en ai vu d’autres. Même vers dans les Premiers gardonnéz. Ici, c’est un refrain de chanson ; voir Brown, nº 30. 55 Je n’en tiens pas plus de compte que d’une noix. Audin sort avec son grand sac de savates, et ferme la porte à clé. 56 Guérison, en couchant avec sa femme. BM répète dessous le vers 98, qui ne rime pas : Et par bieu il en sera coqu 57 Il pose son sac sur la place du village. 58 Il frappe à la porte d’Audette. 59 Derrière la porte fermée. 60 BM : Vostre cure messire Jehan. (Messire Jehan est un des prototypes du curé paillard et sans scrupule. Voir la notice de Messire Jehan.) 61 BM+F ajoutent dessous ce qui semble être un début de chanson : Aymee mauez 62 Vers manquant. J’emprunte le vers 434 de Martin de Cambray. 63 Je vais enfoncer la porte. 64 J’ai songé à un autre moyen. « J’ay advisé ung autre point. » Le Ribault marié. 65 Pour que vous puissiez en venir à bout. 66 F : Martin (BM compacte les vers 155-165 ; j’adopte le passage correspondant de F, où Audin s’appelle Martin.) 67 Il n’y a pas de temps à perdre. Dans le Vilein, sa Femme et le Curé (v. ma notice), c’est encore la maîtresse qui déguise en diable son amant : « Je vous dyray que vous ferez :/ Ung abit de dyable prendrez. » 68 BM : Puis il respondra et 69 Que vous l’entendrez. Futur du verbe « ouïr ». 70 Sur vos épaules. Cf. Maistre Mimin estudiant, vers 398-9 et didascalie. 71 F : iuge (Ce vers manque dans BM.) Nous avons là une vieille plaisanterie — indigne d’un curé — qui consiste à lâcher un juron, puis à faire semblant de s’en repentir. Cf. le Munyer, vers 286. « Par la mort bieu (c’est bien juré),/ Il sera fait ! » La Laitière. 72 Cela. 73 Ne tardez pas. Le curé retourne au presbytère, où il possède par le plus grand des hasards un déguisement de diable. Dans F, qui rallonge tout, il va chercher ledit costume chez un peintre. 74 Dessous, BM cite une bribe du vers 141, qui n’est plus nécessaire : Je veulx icy crier 75 Si m’aid Dieu : que Dieu m’assiste. Idem v. 198. 76 BM+F : vieulx que neufz (Correction proposée par Jelle Koopmans : Le Recueil de Florence, Paradigme, 2011, pp. 564-577.) Les clients achètent des chaussures neuves aux cordonniers, et non plus de vieilles godasses aux savetiers. 77 Tous nos villageois sont de riches notables. 78 Je m’en retourne à la maison. Audin ouvre avec sa clé, puis il entre. Le curé, déguisé en diable et le visage noirci, va coller son oreille contre la porte. 79 BM+F : de (Le mal de St Loup désigne le lupus, l’ulcère. Le mal de St Quentin est l’hydropisie.) 80 Le mal de St Jean et le mal de St Valentin désignent l’épilepsie. 81 Le mal de bosse et le mal d’épidémie désignent la peste bubonique. 82 Ambroise Paré nomme ainsi trois maladies : le polype nasal, une variété d’ « éruptions et pustules », et une « espèce de peste ». 83 Du charbon, ou bien du farcin. 84 Chu, tombé. 85 Vous ferez sagement. « Taysé-vous et ferez que saige. » Le Vilein, sa Femme et le Curé (v. ma notice). 86 Vrai misérable digne d’être damné. 87 Le faux diable fait irruption en poussant des cris infernaux, comme l’amant du Retraict <vers 423 et note>. Messire Jean charge Audette sur ses épaules et sort de la maison. 88 Il cache Audette derrière un arbre — sur lequel il avait préalablement posé sa tenue de curé. Frère Frappart contient une scène tout à fait analogue. 89 J’ai bien joué mon rôle. 90 BM+F : on (Le curé rejoint sa maîtresse derrière l’arbre ; on les entend toujours, et on voit l’arbre trembler.) 91 Ma mignonne. 92 BM : par (Tout n’est pas gagné : il y a encore des choses à faire. Cf. les Tyrans, vers 164.) 93 Ce qu’il fait. Frère Frappart dit à sa maîtresse, après l’avoir enlevée : « Aller me fault, sans attendue,/ À vostre mary veoir qu’il fait. » 94 En feignant que vous n’êtes au courant de rien. Je publie sous la farce la scène perdue (v. ma notice) dans la version démesurément boursouflée qu’en donne Martin de Cambray. Le congé du Savetier Audin viendra juste après. 95 Les numéros des vers correspondent à l’édition de Jelle Koopmans. Désormais, Audette est renommée Guillemette, et Audin s’appelle Martin de Cambray. Cette falsification d’état civil est due au fait que la nouvelle farce joue sur l’expression « être Martin de Cambrai » : être une dupe. Voir la note 91 des Trois amoureux de la croix, une farce qui montre aussi un amant déguisé en diable. 96 J’y vais. 97 Prenez garde à ne pas vous trahir. 98 F : soucier 99 Messire Jean se rhabille en curé, nettoie sa figure noircie, puis se dirige vers la maison d’Audin, qui guette le retour de sa femme devant la porte. 100 F : en (Il a le cœur marri, chagriné. « (Ils) furent en grant perplexité et fort marrys de cœur. » Jehan Molinet.) 101 Peu désireuse de s’ébattre avec d’autres hommes. 102 F : fine a lauenante (Qu’elle était pieuse et fidèle, aimable : le mari trouve à sa mégère autant de qualités que si elle était morte.) 103 Le méchef, la faute que j’ai commise. 104 F : la (« Ayant enfermé ce Frère/ À double clef. » J. de La Fontaine.) 105 Tout à l’heure. 106 Innumérables, innombrables. La métathèse n’est pas une erreur de l’inculte savetier : elle est bien attestée, à mon avis sous l’influence du latin munerare. 107 F : a ving (Le diable vint la mettre sur ses épaules.) 108 Le diable. 109 Trompé, abusé. 110 C’est une blague. 111 F : cabeur (Moqueur. « Se taisent donc les mesdisans gabeurs ! » Godefroy.) Le prêtre, sachant à quel point son interlocuteur est borné, prend un malin plaisir à lui dire impunément la vérité. 112 Serait-ce possible ? 113 Cette mauvaise blague est faisable. 114 F : requiers (Je vous supplie.) Rime avec l’infinitif en -èr, à la manière normande ; l’Aveugle et Saudret fait rimer requièr avec varièr. 115 Dans la paroisse. Prononciation normande. « La parroesse de Saint-Nicolas de Caen. » Arch. du Calvados. 116 Il ne tiendra pas à ce que j’épargne ma peine. 117 Je vous paierai à boire. Ou bien : Je vous donnerai un pourboire. Cf. les Hommes qui font saller leurs femmes, vers 215. 118 Le prédicateur se tourne vers l’assistance. 119 De mon. Sur ce génitif archaïque, voir la note 1 du Clerc qui fut refusé. 120 En « sentence d’excommunication ». Idem v. 369. 121 F : Quil (Celui qui l’aura enlevée.) 122 F : ouyr 123 Au moins quand on en aura fini avec elle. Mais faire = faire l’amour. 124 Ou je ferai excommunier le ravisseur. « Assez tost après vint le cardinal à Tournay, et gecta sentence sur les Flamans. » (ATILF.) Un savetier n’a aucune autorité pour fulminer une excommunication, pas plus que le curé au vers 363. 125 Le prédicateur se tourne de nouveau vers l’assistance. 126 Que celui qui l’aura s’empresse de la rapporter. 127 F : dyable (Un diablotin. Cf. la Chanson des dyables, vers 23 et 110.) On les couvrira d’ecchymoses. « Qu’il me soyt de coups tout noircy ! » Le Poulier à quatre personnages. 128 Il n’y a personne qui parle ? 129 F : sur (Pour toute chose, en tout et pour tout. « Car je ne vouldroye, pour toute rien, que l’on me trouvast si povrement. » Lancelot du Lac.) 130 F : iay paour (Les mortifications, quand elles sont publiques, n’en ont que plus de valeur. « S’est prosterné à genoulx/ Et, d’un son doulx et piteux,/ S’est excusé devant tous. » Pernette du Guillet.) 131 Avec volonté, avec conviction. 132 Martin de Cambray comporte encore 106 vers. Je m’arrête là parce que son ultime scène met en présence le couple sans le curé ; or, le Savetier Audin s’achève — dans l’édition qui nous est parvenue — sur un congé aux spectateurs auquel participent les deux hommes, mais pas le personnage féminin. La farce, telle que je l’ai rétablie, obéit donc à une parfaite logique théâtrale. De plus, la dernière scène de Martin de Cambray n’est là que pour nous expliquer lourdement pourquoi son héros se nomme ainsi : voir la note 95. 133 BM : commencons (Ce congé apocryphe reproduit celui d’une autre farce, D’un qui se fait examiner : « Nous vous prions, tant hault que bas,/ Que prenez en gré noz esbatz,/ Si vous avons aucun tort fait. ») 134 BM : Si (Note 133.) 135 BM : nous (Note 133.) 136 BM : forfaict. (Note 133.) 137 Ces deux vers débraillés sont dits par un personnage qui n’est plus censé être là, comme les deux vers qui closent D’un qui se fait examiner : « Et qui se trouvera en tel cas,/ Qu’il ne face pis que j’ay fait. »