BAUDET, BLONDÈTE ET MAL-ENPOINT
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BAUDET,
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BLONDÈTE ET
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MAL-ENPOINT
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Une farce est une pièce comique jouée par un petit nombre d’acteurs. Elle se compose d’une entrée en matière qui « plante le décor », d’un développement qui pousse jusqu’à l’absurde un sujet dérisoire, et d’une conclusion qui se prétend morale sans l’être. C’est donc bien une farce à part entière qui arrive comme un cheveu sur la soupe dans la seconde journée du Mystère des trois Doms. Son action et les 3 personnages qui la font vivre n’appartiennent pas au Mystère ; elle fut d’ailleurs supprimée lors de la création, faute de temps. Il n’était pas rare d’inclure une farce dans un Mystère, pour réveiller les spectateurs : voir la notice des Tyrans. Dans ce cas, et nous le vérifions ici, le début et la fin de la farce riment avec le vers antérieur ou postérieur du Mystère.
Le Mystère des trois Doms, composé par le chanoine Pra, fut créé en 1509 à Romans-sur-Isère. La farce était prévue pour la matinée du 28 mai.
Ce Mystère est d’une totale invraisemblance historique, avec ses anachronismes et ses personnages qui ont vécu à des époques et en des lieux différents — pour peu qu’ils aient existé. Nous assistons à la mort de l’empereur Septime Sévère, en l’an 211 ; mais les actes que le chanoine Pra lui attribue concernent plutôt Marc Aurèle, mort en 180. En tout cas, il faut faire un gros effort d’imagination pour admettre que la farce, où achèvent de rouiller des armures rescapées de la guerre de Cent Ans, se déroule dans la Gaule romaine.
Source : Bibliothèque nationale de France, ms. NAF 18995, folios 115 vº à 120 rº.
Structure : Rimes abab/bcbc, rimes plates, avec 2 poèmes à refrains.
Cette édition : Cliquer sur Préface. Au bas de cette préface, on trouvera une table des pièces publiées sur le présent site.
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BLONDÈTE, quoquine1, femme de
Baudet, commance.
Baudet ! SCÈNE I
BAUDET, coquin, commance.
Hau ! qu’esse ?
BLONDÈTE
Dormirez-vous toute journée2 ?
Levez-vous sus !
BAUDET
Laisse-moy, laisse,
Vielhe putain déshordonnée3 !
BLONDÈTE
5 La guerre a esté cryée
De par les empereurs romains4.
BAUDET
C’est bien soufflé5 !
BLONDÈTE
Ouy ? Pour ces mains,
La journée [e]n est assignée6 :
Ne les tenez pas en paresse.
BAUDET
10 Point n’yrey avant la dîgnée7 :
À moy seroit trop grant simplesse8.
BLONDÈTE
Baudet !
BAUDET
Hau ! qu’esse ?
BLONDÈTE
Dormirez-vous toute journée ?
Levez-vous sus !
BAUDET
Laisse-moy, laisse,
Vielle putayn déshordonnée !
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MAL-ENPOINT 9, coquin, commance.
15 Bonne matinée ! SCÈNE II
BLONDÈTE
Si10 me soit donnée
Pour mon passe-temps !
MAL-EN-POINT
Sans querre noyses ny contans11,
Soucy, chagrin hors je veux mettre.
20 Mars12 gard les gueux !
BAUDET
Et à vous, maistre !
MAL-ENPOINT
Qu’est cecy ? Es-tu sus l’embûche13 ?
Que fais-tu là ?
BAUDET 14
Je m’esperluche15.
BLONDÈTE
Il a santy quelque picard16.
BAUDET
Il y demourra, le rifflard17 !
25 Besoing n’est jà que l’on l’embûche18.
MAL-ENPOINT
Que fais-tu là ?
BAUDET
Je m’esperluche.
BLONDÈTE
Il a santy quelque picard.
BAUDET
Où va le seigneur, ainssi tart,
Tenant gravité honnorable19 ?
MAL-ENPOINT
30 Je m’en voys20 dessoubz l’estandart
De Noblesse la favorable.
BAUDET
Vostre parler est raisonnable.
Estes-vous de la21 Gentillesse ?
MAL-ENPOINT
Voyre : des chouses22 de sa prouesse,
35 Raige j’ay fait par mons et vaux.
BAUDET
Pour fournir deux grans hôpitaux,
Voustre personne est [bien] propice23.
Ha ! gentil-homme ?
MAL-ENPOINT 24
D(e) haulte lisse25.
[BAUDET]
Gentil-homme de basse taille26
40 Qui, par deffaulte d’une maille27,
Demourriez seiché28 au gibet.
MAL-ENPOINT
À toy dresse29 le quolibet !
Esse cy le chemin de Romme ?
BAUDET
Où veult aller vostre personne ?
45 Quérez-vous quelque prélature30 ?
MAL-EN-POINT
Nenny : je vois, à m’avanture31,
Me présenter à l’Empereur.
BAUDET
Et là, que fère32 ?
MAL-ENPOINT
Querre honneur ;
Je serey des chiefz [de] la guerre.
BAUDET
50 De joye tout le cueur me serre.
Vous serez ung vaillant archier33 !
Meilleur trongne de pâtissier
Vous avez34 que de capitayne.
MAL-ENPOINT
Et ! je l’ay ? Ta fièvre cartayne35,
55 Poulieux infâme, ort bellistre36 !
BAUDET
Bien déclairez cy vostre tiltre37.
Il y pert bien à vous abis38,
À vous ocqués39, à vous rubis
Que vous portez sus le visaige :
60 Oncques je ne vis tel ymaige
Mieulx resamblant à ung yvroigne.
MAL-ENPOINT
Si je puys, feray ma besoigne.
Pourveu serey40 avant dix jours.
BAUDET
Le[s] poux ont sus vous beaux séjours41.
65 Vostre pourpoint n’est costonné42 :
Garde n’avez d’estre estonné43,
[Mais que]44 vous soyez en bataille ?
MAL-ENPOINT
Dix francs [par moys]45.
BAUDET
Voire, sans faille46,
Tout vostre argent est jà conté47 ;
70 Autant en yver qu’en esté,
Vous serez sus la morte-paye48.
MAL-ENPOINT
Vestu serey49…
BAUDET
Leynne de soye
L’on vous gettera sus le doux50.
MAL-ENPOINT
… [D]e draps d’argent.
BAUDET
Voyre de « poux51 » :
75 Ce sera vostre couverture52.
BLONDÈTE 53
Endure, pouvre cueur, endure !
Endurer fauldra meintenant,
Car je vois mon mary venant54
Tout seuremant à la guerre à s’avanture55.
BAUDET
80 Je cuyde que ma femme pleure ;
Ou aulmoins, elle en fait semblant.
BLONDÈTE
Que fait le gueulx56 ?
BAUDET
Trèstout tremblant
M’avez randu, à vostre crye57.
BLONDÈTE
Que dit Baudet ?
BAUDET
Je dis, m’amye,
85 Que j’ay compaignie de [ma] sorte58
Qui s’en va — d’où je me conforte —
À la guerre gaigner pécune.
BLONDÈTE
Et d’où est-il ?
BAUDET
De Panpelune59 :
Le pouvez veoir à ses abitz.
MAL-ENPOINT
90 Je ne prans garde à blanc n’à bis60,
Autant vestu comme en pourpoint61.
BLONDÈTE
Et vostre non ?
MAL-ENPOINT
C’est Mal-enpoint,
Le capitaine advanturier.
BAUDET
À luy seray sans varier62,
95 [Mais que bons gaiges]63 il me donne.
MAL-ENPOINT
Garde n’as que nully t’estonne64,
Mais que tu soyes soubz ma bande65.
BAUDET
C’est, ma foy, tout ce que demande,
Car estonné ne vouldrois estre.
BLONDÈTE
100 Baudet a trouvé cy son maistre,
Ung capitaine de renon66.
Vous y yrez ?
BAUDET
Juppin ! c’est mon67 :
Refuser ne veulx l’advanture.
MAL-ENPOINT
N’ayez soucy : mays qu’il endure68,
105 Riche sera en peu de temps.
As-tu armure ?
BAUDET
De long temps
J’ay les arnois69 de mon grant-père.
MAL-ENPOINT
Avoir les fault !
BAUDET
Çà, ma commère,
Y convient cy que vous m’armez.
BLONDÈTE
110 Par mon âme ! vous m’estonnez,
Quant me parlez de tel langaige.
BAUDET
Où est mon jacques70 ?
BLONDÈTE
Et que sçay-je ?
Despuis71 vous, je ne l’ay tenu…
BAUDET
Si en serey-je revêtu ;
115 Apourtez-le-moy, si voulez.
BLONDÈTE
Vestu vrayement en serez.
Velle cy72, trèsbel et honneste.
BAUDET
Ne seray-je pas de la teste73 ?
Si seray, dea : çà, ma sallade74 !
BLONDÈTE
120 J’ay peur que ne soyez malade,
De tant vestir d’accoustremans.
BAUDET
Hardy seray !
BLONDÈTE
Ouy, si ne mans75.
Par où esse qu’i la76 fault mettre ?
BAUDET
Ma teste dedans fault remettre.
125 Maintenant ell’ est à ma guise.
Mes gantellés77 !
BLONDÈTE
Belle devise78 !
Vous convient-il armer les mains ?
BAUDET
Mes garde-bras79 !
BLONDÈTE
Cella, du moins,
Trop vous affeublez80, sus mon âme !
130 Hé ! mon amy…
BAUDET
Qu’i a, Madame ?
BLONDÈTE
S’on vous frappe sus les… tallons81,
Que direz-vous ?
BAUDET
Mes esperons,
De quoy serviront-ilz, Blondète ?
MAL-EMPOINT
Est-il en point ?
BLONDÈTE
Veez-le cy, preste82,
135 Tout armé comme ung beau saint George.
Vous y ferez…?
BAUDET
Randre la gorge
À celluy quy ne me doit rien,
S’il ne baille sces-tu combien ?
Des escutz une plaine tace83.
BLONDÈTE
140 N’obliez pas vostre besasse84,
Pour réduyre tous ces arnas.
BAUDET
Vestu me verras de damas85,
Blondète, quant je reviendrey.
BLONDÈTE
Et vostre espée ?
BAUDET
Je la larrey :
145 Ce sera pour86 ta saulvegarde.
BLONDÈTE
Et s(i) on vous bat ?
BAUDET
En ce cas, garde87,
Garde n’ay de tant m’approucher !
BLONDÈTE
Vous serez donc bon franc-archier,
Pour vous tenir à l’uys derrière88.
150 S’on vous assault ?
BAUDET
Et ! moy arrière
Me recullant tout le beau pas89.
BLONDÈTE
Et direz ?
BAUDET
Que je n’y suys pas90 :
Aultremant, l’on m’affoleroit91.
MAL-ENPOINT
Départir il nous conviendroit,
155 Car nous pardons avancemant92.
BAUDET
Où yrons-nous ?
MAL-EMPOINT
Premièramant
Yrons à l’Empereur romain,
Qui nous tendra (ce croy) la main,
Nous fournissant de quelque place.
BLONDÈTE
160 Et s’il93 dîgne ?
BAUDET
Bon pro[u] luy face94 !
Je le verrey aulmoins de l’uys.
MAL-ENPOINT
Je vois davant95.
BAUDET
Et je vous suys.
Hélas, Blondète !
BLONDÈTE
Hélas, Baudet !
Gardez-vous bien !
BAUDET
Mon cas est nest96 :
165 À la guerre, ma foy, m’en voys.
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MAL-EMPOINT SCÈNE III
Marches avant !
BAUDET
Point je97 n’y vois :
Ceste armure m’ouste la veue98.
MAL-EMPOINT
Si ta personne est cogneue
Une foys de dedans l’Empire,
170 J’ay peur que ne deveignes pire99 :
Tu ne recognoistras personne.100
BAUDET
Où est la guerre ?
MAL-EMPOINT
Mot ne sonne101 !
Nous sonmes prestz de l’Empereur102.
Avant, Baudet103 !
BAUDET
Et si104, j’ay peur :
175 Orïons me feront esmay105.
MAL-EMPOINT
As-tu soucy ?
BAUDET
Ouy, par ma foy !
Au diable soit la guerre toute !
Et ! qu’e[s]t cecy106 ? L’on n’y voit goutte.
Ma femme le me disoit bien.
MAL-EMPOINT
180 Veulx-tu venir ?
BAUDET
Estron de chien !
Allez-vous-en là où vouldrez,
Car d’annuyt107 vous ne m’y tiendrez.
Je m’en revois108 devers ma femme.
MAL-ENPOINT
Qu’esse qui bruyt109 ?
BAUDET
Alarme ! Alarme !
185 Me murtrirez-vous110, en ce point ?
Bien de guerre [n’]aurey besoing,
Si jamais je la tourne veoir.
Esse de quoy l’on scet pourveoir111 ?
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Blondète, je retourne toust112. SCÈNE IV
BLONDÈTE
190 Où avez-vous rôti le roust113,
Quant eschoffé estes si fort ?
BAUDET
Blondète, je n’estois pas fort,
Pour retourner ces114 coups de lance.
Si plate m’ont randu la pance115
195 Qu’à peinne povois-je souffler116.
BLONDÈTE
Vous n’aviez garde117 de ronfler.
Mettez-vous ung peu en repous,
Et je vous couvrirey le doux118
Affin qu’esvitez l’esquillance119.
200 Estes-vous bien ?
BAUDET
Ouÿ, ce120 pance.
BLONDÈTE
Or, repousez tout à vostre ayse.
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LES DEUX POUVRES
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Le Mystère des trois Doms prête la parole à deux autres pauvres qui vivent de mendicité121. Les trois saints du Mystère leur donnent des vêtements et des bijoux en échange de leurs prières. Telle est, du moins, la vision angélique du chanoine Pra. Hélas ! elle va être anéantie par Claude Chevalet, que les commanditaires des Trois Doms ont payé pour revoir la copie du bon chanoine, jugée un peu molle du genou. Ce futur auteur d’une Vie de sainct Christofle épicée d’argot ne patauge pas dans l’eau bénite : les deux mendiants deviennent des bonimenteurs qui se prétendent chrétiens pour exploiter la naïveté des saints. (La Vie de sainct Christofle prêtera le même subterfuge à l’Aveugle et son valet Picolin.) Les deux escrocs commentent leur forfait dans la langue verte des bas-fonds, avant d’aller boire la sainte donation à la taverne, comme Clique-pate et Malaisé buvaient l’argent de sainte Barbe. Voici le dialogue ajouté par Chevalet ; ce brouillon presque illisible fut inséré dans le ms., et folioté tardivement 108 rº et vº. Je ne reproduis pas le premier mot, « debvoir », qui n’est autre qu’un rappel de la rime précédente, prononcée par Exupère.
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LE PREMIER POUVRE
Que te samble de nostre advoir122 ?
Avons-nous pour fère grant chière ?
N’esse pas pour fère debvoir123,
Et gaudir124, brouer sus l’enchière ?
5 Si nostre mille125 n’en est fière,
Nous luy ramplirons sa foulliouse126.
Que te samble de la matière ?
LE SECOND POUVRE
Je ne scey sus quoy l’on proupose127.
S’on povoit advoir une [a]louse128
10 Pour aubert qu’on mist sus la dure129,
Nous serions bien.
LE P[REMIER POUVRE]
N’est130 aultre chose
À mordre ? Tu renies ta cure131 !
LE SECOND [POUVRE]
Ne sçavez, quant l’on a monture132
Pour marcher sus les chans à l’aise,
15 Qu’on doit gaudir133 sus la verdure ?
Et ! ne [regardez, quoy]134 qu’i poise :
Flascon, bouteille[s] et simaise135
Devez ramplir jusqu’au bondon136,
Poulle trouver, aussi pigon137,
20 Puisque vous santez ramplumés138.
LE P[REMIER POUVRE]
Parlez plus bas ! Vous m’enfumez
Le cerveau139 pour y estre jà.
Oncques mareschal ne forja
(Ce me samble) telle monoye140 :
25 Pasté de veau, lapereau141, oye
Maintenant se desgordira142 ;
Vin de Tornon l’on trouvera
(Ce me samble), pour la pécune143.
Allons-an à nostre fortune,
30 Quar j’entens que serons ramplis.
LE S[ECOND POUVRE]
Où yrons-nous ?
LE P[REMIER POUVRE]
La Fleur du Lis144
Se trouvera assez propice.
LE S[ECOND POUVRE]
Vous conviendra-il point d’espice
Trouver, pour avoir appétit ?
35 J’ay grant peur qu’en ayez despit,
Si honneur chascun ne vous porte145.
LE P[REMIER POUVRE]
Maine-moy jusques à la porte
Des Trois Rois146, au my de la place ;
Car il est fort [bon] que j’amasse
40 Aulcune chose pour substance147.
LE S[ECOND POUVRE]
Avez-vous fein ?
LE P[REMIER POUVRE]
Platte la pance :
Ne le vois-tu à l’estomac ?
Escoute comme[nt] il fait « flac148 » ;
Tu dirois qu’il se veult retandre149.
LE S[ECOND POUVRE]
45 Quant bellîtres ont à despandre150,
Se voians sus eux six tournois151,
Il veulle[n]t faire carreaulz fandre152
Aussi bien que font les bourgois.
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1 Les 3 personnages sont qualifiés de « coquins », c’est-à-dire de clochards. De bon matin, Baudet ronfle bruyamment près du feu, devant son taudis. Sa femme, Blondette, rapporte du marché des nouvelles alarmantes. 2 C’est exactement ce que la meunière dit à son mari au vers 168 du Poulier à sis personnages. 3 Débauchée. 4 « La guerre/ Que l’Empereur a fait crier/ À son de trompe et publier. » (Claude Chevalet.) L’empereur Septime Sévère a décrété la mobilisation des réservistes gaulois pour défendre Vienne contre les menées de l’usurpateur africain Clodius Albinus, cantonné à Lyon. Par conséquent, les Gaulois se battront aux côtés de l’empereur romain. 5 C’est du vent ! Cf. le Ribault marié, vers 99. 6 Pour vos mains que voici, le jour de la bataille est prévu. Afin de faciliter la lecture, je rétablis le « e » du pronom « en », dont ce manuscrit dauphinois fait souvent l’économie : « La puissance vous ‛n est remise/ De par Jhésus le Rédempteur. » 7 Je n’irai pas à la guerre avant le dîner. En bon personnage de farce, Baudet ne songe qu’à la nourriture. 8 De ma part, ce serait de la simplicité d’esprit. « Ce seroit à moy grant simplesse. » Les Trois amoureux de la croix. 9 Il s’arrête devant le taudis du couple. Chevalet reparlera de lui au vers 81 des Tyrans au bordeau. Quelques années plus tard, une farce anonyme du Capitaine Mal-en-point glorifiera ce vieux rêveur pitoyable ; on y reconnaît de nombreux emprunts à celle-ci. 10 Aussi, qu’elle… 11 Sans chercher des sujets de noise ni de contentieux. 12 Formule de salutation entre vagabonds. Les chrétiens disent : « Dieu gard le gueux ! » (Beaucop-veoir.) Mais le capitaine, qui est gallo-romain, jure par le dieu de la guerre. De même, Baudet jurera par Jupiter au vers 102. 13 En embuscade. Jeu de mots : Être sur la bouche = ne penser qu’à manger. « C’est laide chose qu’ung servant/ Qui est en ce point sur sa bouche. » Le Capitaine Mal-en-point. 14 Il attrape un pou dans sa tignasse et il le jette au feu. Voir la note 61 du Capitaine Mal-en-point. 15 Je m’épluche, je m’épouille. « Soi espeluchier : se débarrasser de la vermine. » (FEW.) C’est là un sens argotique, peut-être influencé par les esperlucats [porteurs de perruque], dont la propreté capillaire n’était pas garantie. La 3e Ballade en jargon de Villon s’adresse aux espélicans [épouilleurs]. 16 La piqûre d’un pou. « Des picards : des poüils, parce qu’ils picquent. » (Antoine Oudin.) Ce Mystère est un de ceux qui, grâce à son coauteur Claude Chevalet, contiennent le plus d’argot. Voir l’article de Laetitia SAUWALA : Le jargon dans le Mystère des Trois Doms. Argotica, nº 1 (3), 2014, pp. 178-192. <L. Sauwala rédigea en 2016 une Édition critique du Mystère des trois doms. Cette thèse inédite n’est pas accessible au public, qui s’en tiendra donc à la remarquable édition de Giraud et Chevalier parue en 1887.> 17 Il y restera, ce goinfre ! Encore un mot d’argot. 18 Qu’on l’enchaîne dans un cachot. « Qu’il soyt en prison embûché ! » (Le Marchant de pommes.) Familiers des geôles et de leur jargon, les gueux sont bien placés pour connaître cette acception rare. 19 Le Capitaine Mal-en-point marchera « d’une bonne gravité ». 20 Je vais. Idem vers 46, 162 et 165. 21 Ms : sa (De la Noblesse. « À Gentillesse est dû honneur. » Gautier et Martin ; notons que ce dialogue argotique composé vers 1500 octroie une particule au « cappitaine de Mal-empoint ».) 22 Des choses, des actes. La farce du Capitaine Mal-en-point racontera ces prouesses guerrières. Notre manuscrit dauphinois remplace souvent « o » par « ou » : vous = vos ; doux = dos. 23 On emplirait deux hôpitaux avec tous les ennemis que vous avez blessés. Mais les sans-abri, qu’on autorise à se réfugier dans les hôpitaux, ne les emplissent que de poux : « À l’hospital prenons repos./ Puces et gros poux à piccos/ Nous font cent milles playes. » (Molinet, Chanson sur l’ordre de Bélistrie [mendicité].) Les Sotz nouveaulx farcéz résument ce rapprochement : « À l’hospital ! Des poux, des poux ! » 24 Le ms. remonte cette rubrique sous le vers 37, et met ici le nom de Baudet. 25 De haute lignée. Notre Mystère écrit souvent « haut » avec un « h » muet : « Ô Jupiter d’haulte excellence ! » « Nous servirons l’haulte noblesse. » 26 De basse extraction. « La nécessité, qui menasse aussi bien gens de basse taille que les plus grans. » Montaigne. 27 Ms : maillie (Le ms. n’harmonise pas toujours ce genre de rimes : les acteurs s’en chargeaient.) S’il vous manquait un seul centime. 28 Ms : caiche (Resteriez séché. À l’extérieur des villes, on laissait les pendus sur le gibet jusqu’à ce qu’ils tombent. « Et le soleil [nous a] desséchiéz et noircis. » Villon, Ballade des pendus.) Vous ne seriez pas assez riche pour soudoyer des juges. « Son père qui, par plusieurs foiz,/ Du gibet l’avoit racheté. » Éloy d’Amerval. 29 Adresse-toi ce sarcasme à toi-même. 30 Allez-vous chercher à Rome une sinécure de cardinal ou d’archevêque ? Posée à un païen, cette question est injurieuse. 31 Je vais, pour le meilleur et pour le pire. Le vétéran veut profiter de la mobilisation pour reprendre du service actif. 32 Le Mystère dit deux autres fois : « Et là, que fère ? » 33 Les archers sont des pleutres qui restent toujours derrière et ne s’exposent jamais, comme le stipulent les vers 148-9. 34 Vous avez plutôt une tête de pâtissier. 35 Meurs de la fièvre quarte ! Cf. Science et Asnerye, vers 291. 36 Infâme pouilleux, sale mendiant. « Est-il bellistre !/ Il est poilleux, vellà son tiltre./ Il est villain, ort et infâme. » Mistère du Viel Testament. 37 Votre propre titre de noblesse. « Gentilhomme, c’est ung beau tiltre./ (Ne dictes pas qu’il est bélistre.) » Légier d’Argent. 38 Cela apparaît bien aux taches de vin qui maculent vos habits. « Je suis bien de la morte-paye [au rancart],/ Il y pert bien à mes habitz. » (Les Sotz qui remetent en point Bon Temps.) Vous = vos, comme au vers suivant ; v. la note 22. 39 À vos hoquets éthyliques. Le rubis est une pustule rouge ornant le nez des alcooliques : « Boyre vous fait sortir rubis/ Et illumine le visaige. » Trois Doms. 40 Je serai pourvu d’un poste de commandement. 41 Une belle résidence. Le Capitaine Mal-en-point a tellement de poux qu’il embauchera un gratteur (vers 176-9). 42 A perdu son rembourrage de coton. « Dieu gart le gallant au pourpoint/ Dont on voit saillir le coton ! » Le Capitaine Mal-en-point. 43 Ne craignez-vous pas d’être frappé ? Idem vers 96 et 99. 44 Ms : maisques (Pour peu que. Idem vers 95, 97 et 104.) 45 Ms : pour moy (Je gagnerai 10 francs par mois. Anachronisme : le franc ne sera créé qu’en 1360.) Entre les vers 63 et 74, Mal-enpoint poursuit à haute voix son rêve de gloire, sans écouter les contradictions. 46 Ms : maillie (Sans faute. « Et je le vous diray sans faille. » Les Frans-archiers qui vont à Naples.) 47 Votre argent est vite compté, puisque vous n’en avez pas. « –Vous ne voyez pas nostre argent./ –Tant il seroit fort [difficile] à conter ! » Le Monde qu’on faict paistre. 48 Vous toucherez une demi-solde, comme les vétérans mis au rancart. Cf. Turelututu et Granche-vuyde, vers 194 ; cette autre farce antimilitariste est incluse elle aussi dans un Mystère. 49 On me donnera un uniforme. 50 On vous jettera sur le dos la « laine » d’un cochon. Le poil rêche des porcs se nomme la soie : « De la soye de pourceau. » Les Queues troussées. 51 Le « pou-de-soie » est une étoffe de soie épaisse et dépourvue de lustre. Mais nous avons là un calembour sur les poux, dont Mal-enpoint est infesté. 52 C’est tout ce qui vous couvrira. 53 Elle se lamente et pousse des cris. 54 Prêt à aller. 55 À son destin. Le ms. dauphinois fait rimer aventure avec pl(e)ure, comme il le fait rimer avec dem(e)ure, avec h(e)ure ou avec lab(e)ure. 56 Les textes argotiques offrent plusieurs variantes de cette formule de reconnaissance, à commencer par les Trois Doms : « Où vont les gueux ? » « Que font les gueulx ? » 57 Avec votre cri. À partir de maintenant, Baudet vouvoie son épouse, jusqu’au vers 130, où il se contraint même à l’appeler « madame », et non plus « vieille putain désordonnée ». Il croit déjà être le héros courtois d’une chanson de geste. 58 De ma sorte. « Pourroys-je trouver quelque part/ Compaignie de ma consorte ? » Trois Doms. 59 Pampe-lune est la patrie des mal nourris, qui mangent le clair de lune faute de mieux. « Je suis venu tout en jergault [en pourpoint]/ De la contrée de Pampelune. » Les Sotz nouveaulx farcéz. 60 Je ne regarde pas ces détails. Jeu de mots : les riches mangent du pain blanc, et les pauvres du pain bis. 61 Que je sois habillé ou que je sois en simple pourpoint. 62 Je serai sous ses ordres sans hésiter. 63 Ms : maisques bon gaige (Pourvu qu’une bonne solde. « Qui veullent avoir de bons gaiges/ Du capitaine Sot-voulloir. » Maistre Mymin qui va à la guerre.) 64 Tu ne risques pas que quelqu’un te frappe. 65 Pour peu que tu sois sous ma bannière. 66 « Mal-en-point,/ Ung capitaine de renom. » Le Capitaine Mal-en-point. 67 Par Jupiter, c’est mon avis ! 68 Pour peu qu’il soit endurant. Ou bien : pour peu qu’il supporte les coups de nos adversaires. 69 Le harnachement, l’armure. Idem vers 141. 70 Mon jaque, mon justaucorps. « Le jacques bien garny de poulx. » Le Capitaine Mal-en-point. 71 Après. Double sens érotique : « Frère Jacques : le membre viril. » (Oudin.) Blondette est beaucoup plus fine que son mari ; elle use d’un langage plein de sous-entendus qu’il ne perçoit pas. 72 Le voici. Blondette donne à son époux un justaucorps en lambeaux, raidi par la crasse. Honnête = propre, décent. « Un habit honneste. » Le Cousturier et Ésopet. 73 Ms : feste (Ne serai-je pas vêtu de la tête ?) 74 Mon casque. 75 Si je ne mens pas : si je ne m’abuse. « Sy je ne mans,/ Boyre yrons. » Trois Doms. 76 Ms : le (Par où faut-il vous mettre la salade ? Un sous-entendu rectal n’est pas à exclure de la part de cette finaude.) Blondette apporte un vieux casque beaucoup trop grand. 77 Le gantelet est un gant d’armure. « Sa salade et ses ganteletz. » Maistre Mymin qui va à la guerre. 78 Beau projet ! 79 Partie d’une armure qui couvre l’avant-bras. 80 Vous affublez, vous revêtez. « Il afuble son bassinet [casque]. » La Laitière. 81 Blondette, qui veut surtout protéger les parties viriles de son époux, a failli dire couillons. « Celle qui veid son mary, tout armé/ Fors la braguette, aller à l’escarmouche,/ Luy dist : ‟Amy, de paour qu’on ne vous touche,/ Armez cela, qui est le plus aymé !” » Rabelais, Tiers Livre, 8. 82 Ms : prestz (Auréolé de prestance.) 83 Bourse. « Prens dix escus en ma tasse. » (Le Ramonneur de cheminées.) Non contents de se livrer au pillage, les soudards mettaient à rançon leurs prisonniers ; ils égorgeaient ceux qui n’étaient pas solvables. 84 Blondette semble dire : Pour y mettre tout cet argent. Mais elle sous-entend que Baudet n’aura besoin d’une besace que pour rassembler son harnachement, son barda. 85 D’étoffe précieuse. « Vestus de damas blanc. » ATILF. 86 Ms : par (Je la laisserai pour que tu puisses te défendre contre les violeurs. Baudet ne va pas à la guerre pour se battre mais pour s’enrichir.) 87 On croit comprendre : Je garde l’épée. Mais le vers suivant précise la pensée du couard. 88 À la porte de derrière : à l’arrière-garde. Anachronisme : les francs-archers ne seront créés qu’en 1448. 89 Je me reculerai en arrière d’un bon pas. 90 Que je ne suis pas là. Cette excuse de poltron se décline sous plusieurs formes ; par exemple, maître Mymin affirme aux assaillants qu’il s’est enfui de peur (v. 309) et que ce n’est donc pas lui qu’ils ont en face d’eux (vv. 312 et 314). 91 On m’assommerait. 92 Nous perdons notre avance. 93 Ms : ceil (Et s’il est en train de dîner.) 94 Nous boirons à sa santé. « –Je bois à vous d’autant !/ –Bon preu te face ! » L’Aveugle et Saudret. 95 Je vais devant. 96 Net, sans ambiguïté. 97 Ms : ne (Je n’y vois pas : mon casque trop grand me tombe sur les yeux.) 98 Ms : vyeue (M’ôte la vue.) 99 Ms : sire (« Et la maulvaise en devient pire. » Deux hommes et leurs deux femmes.) 100 Une didascalie précise que, non loin de là, les spectateurs peuvent voir un officier et des sergents conduire à Vienne les trois héros du Mystère. Les Mystères mobilisaient plusieurs plateaux simultanément ; l’attention du public allait vers les endroits où l’on parlait, mais l’œil captait le reste. Voir la notice du Brigant et le Vilain. 101 Ne dis plus un mot ! 102 Les deux bravaches n’ont fait que quelques mètres et ne sont donc pas à Rome ; c’est l’empereur Sévère lui-même qui doit venir protéger Vienne : « De vous armer vous fault haster,/ Car l’Empereur s’en va en France. » Trois Doms. 103 C’est le cri que poussent les âniers pour faire avancer leur bête. « Avant, baudet !…./ Hay avant, bodet ! » Cautelleux, Barat et le Villain. 104 Cependant. 105 Les horions que m’assèneront nos ennemis me donneront de l’émoi. 106 Son casque lui est retombé sur les yeux. 107 De tout aujourd’hui. « D’anuyt, besoing n’auront d’estre évantéz. » Trois Doms. 108 Revais, retourne. Dans une circonstance analogue, le jeune troupier Phlipot a la même réaction : « Je m’en revoys cheulx mes amys. » 109 Sous l’effet de la peur — tel qu’il se traduit dans les farces —, Baudet vient de lâcher un pet sonore bien digne de l’animal dont il porte le nom. Mais il croit que Mal-enpoint a entendu venir l’ennemi. 110 Me tuerez-vous ? Aveuglé par son casque, Baudet implore la clémence des prétendus ennemis. 111 Peut-on prévoir le résultat d’une guerre ? Baudet retourne sur ses pas en courant. 112 Plus tôt que prévu. Baudet arrive en sueur. 113 Devant quel feu avez-vous tourné la broche, pour transpirer ainsi ? Les soldats des farces passent plus de temps à rôtir les poules qu’ils ont volées qu’à combattre. 114 Ms : ses (Pour rendre à mon adversaire.) 115 Ils m’ont tellement affamé, pendant le long quart d’heure que j’ai passé à la guerre. Voir le vers 41 du dialogue que je publie sous la farce. 116 Respirer, avoir un souffle de vie. 117 Vous ne risquiez pas. 118 Le dos. Idem vers 73. Blondette pose sur les épaules de son mari la peau de porc que mentionne le vers 72. 119 L’esquinance, l’angine ; cf. le Roy des Sotz, vers 214. Les femmes des farces déforment systématiquement les termes techniques : voir la note 58 du Vendeur de livres. 120 Ms : se (Je pense.) 121 Le premier fut d’ailleurs joué par « messire Loÿs de l’Omosne », ça ne s’invente pas ! 122 Le 1er Pauvre, qui est aveugle (vers 37), ignore quelle somme vient d’être extorquée aux trois dupes. Son valet minore ce gain commun pour augmenter sa part. 123 Pour boire. « Vien boire avec nous, s’il te plaist ;/ Et fais, comme nous, ton devoir ! » Gournay et Micet. 124 Se réjouir. Idem vers 15. En argot, brouer sur l’enchère = surenchérir. 125 En argot, la mille est une concubine que les gueux se partagent : « Une garse, c’est une mille ; & en bon patois [argot], on dit : ‟River le bis [la vulve] à la mille.” » (Guillaume Bouchet.) « Ha ! mille escus, seroit mon conte rond/ Pour desgordir [pour les engloutir] avecques nostre mille. » (Trois Doms.) Ce mot, qui rime avec Camille et non avec Émile, est une prononciation caricaturale de « mi-e » [amie] : « Ma mÿe, donnons-nous soulas. » Le Pèlerinage de Mariage. 126 Mot d’argot. « Fouille, ou fouillouze : bourse. » (La Vie généreuse des mercelots, gueuz et boësmiens.) « Qui pourroyt ung marchant junchier [tromper],/ L’on desgreveroit [allégerait] sa foulliouse. » Trois Doms. 127 Je ne sais de quoi vous parlez. 128 Une alose, un poisson bon marché. « Autant m’est lamproye qu’alouze. » Trois Doms. 129 Pour le peu d’argent qu’on mettrait sur la table. En argot, l’aubert désigne l’argent : « Mince [pauvre] d’aubbert, quérans fortune. » (Trois Doms.) Et la dure désigne la terre : « On a couru les champs/ Et broué [couru] longtamps sus la dure. » Trois Doms. 130 Ms : cest (N’y a-t-il pas.) 131 Ta religion. Les chrétiens mangent du poisson les jours maigres, mais les païens ne sont pas concernés. 132 Quand on a les moyens de se payer un cheval. 133 Folâtrer. « Mais que maleur ne nous enchante,/ Nous gauldirons sur la verdure. » Mystère de saint Martin. 134 Ms : regarder que (Ne regardez pas à la dépense, quoi que cela pèse, coûte. « Non feray, car trop yl me poise. » L’Arbalestre.) 135 Une cimaise, un pot à vin. Cf. le Sermon joyeux de bien boire, vers 86. 136 Ms : donꞥon (Jusqu’au bouchon.) 137 Et un pigeon. 138 Puisque vous vous sentez remplumé financièrement. Jeu de mots sur les plumes de la poule et du pigeon. 139 Vous m’enivrez. « Le vin débile [faible en alcool] est celui qui moins eschauffe et moins enfume le cerveau. » Godefroy. 140 Une telle nourriture. 141 Ms : lapette (Le jeune lapin est un mets de choix ; cf. Légier d’Argent, vers 229.) 142 Sera vite expédié. « Je desgourdirois/ Un jambon ! » Le Badin qui se loue. 143 Pour ce prix, on trouvera du vin de Tournon-sur-Rhône. 144 Anachronisme : cette auberge de Romans accueillait des personnalités venues pour le Mystère. 145 Si chacun ne vous porte un toast. 146 Autre auberge de Romans ; nous savons que le chanoine Pra y logeait. Au my = au milieu de la salle. « Au my de la place. » Mystère de saint Sébastien. 147 Quelque chose pour me sustenter. 148 Onomatopée imitant le bruit flasque produit quand un joueur de paume frappe un éteuf dégonflé. 149 Regonfler. 150 Quand des mendiants ont de l’argent à dépenser. 151 Voyant qu’ils ont sur eux 6 deniers. 152 Ils veulent que la chaleur fende le carrelage qui est devant la cheminée du cuisinier.