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UNG BIAU MIRACLE

Bibliothèque Sainte-Geneviève

Bibliothèque Sainte-Geneviève

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UNG  BIAU

MIRACLE

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Le fatiste inconnu qui composa vers la fin du XIVe siècle les Miracles madame sainte Geneviève a parfaitement rempli son cahier des charges : ce Mystère de 3127 vers1 baigne dans un prêchi-prêcha qui, à l’époque, faisait hausser les yeux vers le Ciel, et qui aujourd’hui ne nous fait plus hausser que les épaules. Mais le naturel comique de cet auteur transparaît à plusieurs reprises, au point qu’il s’éloigne parfois de son austère modèle latin pour faire rire le public. Par exemple, avec une précision d’inquisiteur, sainte Geneviève accuse une nonne de s’être laissé déflorer par le berger de Gautier Chantelou, dans le jardin de celui-ci, très exactement sous un pêcher, le 3 avril, à la tombée du jour. Nul doute que si le bracelet-montre avait existé, la sainte nous eût révélé l’heure du crime ! Ailleurs, on assiste à une bataille entre des anges et des diables qui se cognent dessus en jurant comme des charretiers. Plus loin, deux porchers dialoguent dans le plus pur style de leur profession :

2129  —Foucault, veulz-tu oïr nouvèles ?                                 —Foucaud, veux-tu entendre des nouvelles ?

         —Oïl bien, mèz qu’ilz soiënt tèles                                   —Oui, pourvu qu’elles soient d’une gaîté telle

         Que mon ventre breneus s’en sente2….                            Que mon ventre plein de merde en soit déchargé.

2161  —Tu as le cul tourné au prône.                                        —Tu tournes le cul à l’église.

         Foy que je doy saint Grisogone3 !                                   Par la foi que je dois à saint Grisogone !

         Se tant ne quant tu m’atouchoies,                                    Si tu me touchais si peu que ce soit,

         Jamaiz ne heurtebilleroies4                                             Jamais plus tu ne serais en état de tamponner

         Fame qui soit des[so]uz la lune !                                    Une femme en ce bas monde !

Dans un langage tout aussi fleuri, deux maçons et un charpentier se plaignent d’avoir soif ; sainte Geneviève, égalant Jésus, reproduit pour eux le miracle qu’il avait accompli aux noces de Cana :

2343  Dieu, qui muastes l’iaue en vin                                       Mon Dieu, qui avez transformé l’eau en vin

         Ès nopces chiez Archédéclin5 :                                      Aux noces chez Architriclin :

         Vueilliez cy vostre grâce estandre !                                Veuillez étendre votre grâce jusqu’ici !

Et donc, les trois ouvriers se soûlent grâce à Geneviève :

2412  —Qui oncques-mèz vit tel bevrage ?                             —Qui vit jamais un si bon breuvage ?

         Emplez, pour Dieu, encor ma coupe !                            Remplissez encore ma coupe, par Dieu !

         —Tu es plus yvre qu’une soupe6 :                                  —Tu es plus imbibé qu’une mouillette :

         Comment pourras-tu jà douler ?                                    Comment pourras-tu manier ta doloire ?

         —Je feray les asnes voler7,                                             —Je ferai voler les ânes,

         Mèz que je boive une foys seule.                                    Pour peu que je boive encore un dernier coup.

À propos d’ânes, douze fous (dont l’un est représenté dans le manuscrit) chantent la messe en imitant le braiment de ces quadrupèdes :

2546  Je suis Cordelier, c’est assez                                            Je suis Cordelier, c’est suffisant

         Pour deschanter messe et canon.                                     Pour chanter la messe et le canon.

                     Sy die en chantant :                                                        Qu’il dise en chantant :

         « Hynhan ! » dit l’ânesse. « Hinhan ! » dit l’asnon.         « Hi han ! » dit l’ânesse. « Hi han ! » dit l’ânon.

Ces fous ne se lassent pas de parodier la messe :

2554  —J’ay clère voiz comme .I. tourel ;                                 —J’ai la voix aussi claire que celle d’un taureau ;

         Pour ce, veil-je chanter la messe.                                    Pour cela, je veux chanter la messe.

         —Fyfy8, tu as fait une vesse !                                         —Vidangeur, tu as fait un pet !

                     En chantant au chant de                                                 En chantant sur l’air du

                     « Sanctus » de Requien :                                                 « Sanctus » du Requiem :

         —Sanz-tu9 ? Sanz-tu ? Sanz-tu ? Etc.                             —Sens-tu ? Sens-tu ? Sens-tu ? Sens-tu ?

Nos fous sont possédés par des diables que la sainte va mettre en fuite d’un coup de prière magique. Aussi, les diables s’interrogent à propos de Geneviève :

2509  Sathan, qui est celle viellote                                            Satan, qui est cette petite vieille

         Qui tous jours, en alant, barbote                                     Qui toujours, en allant, marmonne

         Avéz Maras, Patrès Nostrues,                                          Des Ave Maria et des Pater Noster,

         Comme s’el deust voler aux nues ;                                  Comme si elle devait monter aux Cieux ;

         Et se défripe, et fait la lipe,                                             Et se démène, et fait la moue,

         Et me porte fueilles de tripe10                                        Et porte des feuilles de mauvais parchemin

2515  Comme .I. livre, soubz sez essèles ?                                Sous son aisselle, comme un livre ?

         Avec ly, maine .II. pucelles                                             Elle mène avec elle deux jeunes filles

         Qu’el enchante trop fort, en tant                                      Qu’elle ensorcelle trop bien, de sorte

         Que, se tant ne quant vont sentant                                   Que si elles sentent un tant soit peu

         Que je leur eschaufe lez rains,                                         Que je leur échauffe les reins de désir,

2520  Lors me prendront branches et rains                               Elles prendront alors des branches et des rameaux

         De boul, d’osières ou d’orties,                                         De bouleau, d’osier ou d’orties,

         Ou chardons, ou bonnes courgies ;                                  Ou des chardons, ou de bonnes courroies ;

         Batront espaules ou culière :                                            Et elles battront leurs épaules ou leur croupe :

         N’y remaindra jà pel entière.                                           Il n’y restera pas un bout de peau intact.

2525  Dessus leur pis, dez poing[s] tabeurent.                           Elles tambourinent leur poitrine avec leurs poings.

         Orent11, pleurent, veillent, labeurent,                              Elles prient, pleurent, veillent, peinent,

         Cengnent12 cordes, vestent la haire.                                Se ceignent d’une corde, portent la haire.

Satan affirme que Geneviève est « l’abesse de Tirelopines », les turlupins étant des religieux hypocrites connus pour leur liberté sexuelle.

La partie la plus drôle du Mystère, c’est la fin : l’auteur nous dit qu’il va y greffer des scènes de farce pour que ce soit moins ennuyeux. Déboulent alors quelques-uns de ces mendiants infirmes dont riait le théâtre médiéval. Le lépreux réclame de bons petits plats :

2599  .I. tentet de vïande sade !                                                 Donnez-moi un tantinet de bonne viande !

         Halas, chétis ! je suis gasté                                              Las, pauvre de moi ! je suis mort

         Se je n’ay d’un petit pasté                                                Si je n’ai pas un morceau d’un petit pâté

         Et plaine escuèle de boschet                                            Et une pleine écuelle d’hydromel

         Ou, au mains, de vin de buffet.                                        Ou, au moins, de vin de cuisine.

Le bossu est atteint par surcroît d’une maladie vénérienne :

2654  Le chancre m’a rongié le menbre.                                   Un chancre m’a rongé le membre.

         Las, doulant ! Quant je me remembre                            Las, malheureux ! Quand je songe

         Du dueil que ma fame en démaine,                                 Au chagrin qu’en témoigne ma femme,

         C’est mal suz mal, peine suz paine !                                C’est un mal qui s’ajoute à un mal !

L’hydropique a lui aussi de bonnes raisons d’aller consulter une sainte :

2636  J’ay au cul lez esmorroïdes ;                                             J’ai des hémorroïdes au cul ;

         Sy ne puis chier, c’est grant hides !                                  Si je ne peux plus chier, c’est l’horreur !

Ces éclopés, qui n’attendent plus rien de la coûteuse et impuissante « merdefine », viennent se faire guérir gratuitement par Geneviève. Quand on voit à combien d’aveugles elle a rendu la vue, à commencer par sa propre mère, on se demande pourquoi les ophtalmologistes ne l’ont pas choisie comme sainte patronne ! Je publie ci-dessous l’incontournable duo de l’Aveugle et de son Valet, duo dont beaucoup de farces et de Mystères proposent une version à peine différente : voir la notice de l’Aveugle, son Varlet et une tripière. On lira ensuite deux extraits de l’ultime miracle : il concerne une vieille maquerelle qui a subtilisé les chaussures de Geneviève.

Source : Paris, bibliothèque Sainte-Geneviève. Ms. 1131, folios 212 rº à 216 rº. Copié au milieu du XVe siècle. Ce manuscrit contient aussi le Geu saint Denis, dont j’ai extrait les Sergents, et la Vie monseigneur saint Fiacre, qui renferme la farce du Brigant et le Vilain.

Structure : Rimes plates.

Cette édition : Cliquer sur Préface. Au bas de cette préface, on trouvera une table des pièces publiées sur le présent site.

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           Miracles de plusieurs malades.

           En farses, pour estre mains fades.

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Ung biau miracle.

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Cy après sont autres miracles de madame sainte Geneviève. Sachiez que chascun emporte13 plusieurs personnages de plus[i]eurs malades, pour cause de briété14. Et a, parmy, farsses entées15, afin que le Jeu soit meins fade et plus plaisans.

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                     L’AVEUGLE                                                                  L’AVEUGLE

2715  Varlet !                                                                             Mon valet !

                     LE  VARLÉ                                                                    LE  VALET

                      Maistre ?                                                                              Mon maître ?

                     L’AVEUGLE                                                                  L’AVEUGLE

                                      Par là m’enpiègne16 !                                                               Empoigne-moi par le bras !

         Il fust temps d’aler en la ville.                                         Il est temps d’aller quêter en ville.

                     LE  VARLET                                                                 LE  VALET

         Maistre, prenez-vous crois, ou pille17 ?                          Maître, quelles pièces accepterez-vous ?

                     L’AVEUGLE                                                                  L’AVEUGLE

         Tez-toy ! Alons !                                                            Tais-toi ! Allons-y !

                     LE  VARLET                                                                 LE  VALET

                                      Où ?                                                                                  Où ?

                     L’AVEUGLE                                                                  L’AVEUGLE

                                                Au pourchas.                                                                    À la quête.

                     LE  VARLET                                                                 LE  VALET

         Petis poissons sont bons pour chas.                                 Les petits poissons, c’est bon pour les chats.

                     L’AVEUGLE                                                                  L’AVEUGLE

2720  Hé ! Diex, quel varlet !                                                    Hé ! Dieu, quel valet !

                     LE  VARLET                                                                  LE  VALET

                                                Diex, quel maistre !                                                        Dieu, quel maître !

                     L’AVEUGLE                                                                  L’AVEUGLE

         Maine-moy, maine, va, chevestre18 !                              Conduis-moi, va, pendard de guide !

                     LE  VARLET                                                                 LE  VALET

         Par où ?                                                                           En passant par où ?

                     L’AVEUGLE                                                                  L’AVEUGLE

                        Par Froit-Vaulx19.                                                                         Par Froids-Vaux.

                     LE  VARLET                                                                 LE  VALET

                                                      Par là ?                                                                                        Par là ?

                     L’AVEUGLE                                                                  L’AVEUGLE

                                                                    Voire.                                                                                          Oui.

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                     LE  VARLET                                                                  LE  VALET

         Chantez, vous estes à la Foire20 :                                    Chantez, vous êtes au Lendit :

         Tout est plain d’ommes et de fames.                               C’est plein d’hommes et de femmes.

                     L’AVEUGLE,  hault et à trait 21 :                                  L’AVEUGLE  chante d’une voix ferme :

2725  « Halas, mez Seignieurs et mez Dames :                         « Las, seigneurs et dames :

         Pour l’amour saint Pere22 de Romme,                            Pour l’amour de saint Pierre de Rome,

         Faites vostre aumosne au povre homme                          Faites l’aumône au pauvre homme

         Qui ne voit n’oncques ne vit goute                                  Qui ne voit et n’a jamais vu mieux

         Nient plus23 dez yelx qu’il fait du coute !                       Avec ses yeux qu’avec son coude !

2730  Ainssy vous vueille Diex aidier ! »                                 Et que Dieu vous le rende ! »     À part :

         Je puis bien seurement plaidier :                                     Je peux bien raconter ce que je veux :

         Il n’y a âme qui responne.                                               Il n’y a personne qui me réponde.

         Diex ! n’y a-il qui riens me donne,                                  Dieu ! nul ne me donnera-t-il rien,

         Ne qui me tende pié ne main ?                                       Même un coup de main, ou de pied ?

2735  Oïl, oïl, c’est à demain24 :                                               Oui, oui, ce sera pour une autre fois :

         Madame va à Bèsençon25…                                           Madame va à Baisançon…

         Je parole de « Cusençon26 ».                                           Je veux dire : à Cul-zançon.

         Nul n’a cure de povre gent.                                              Nul ne se soucie des pauvres gens.

         Se je fusse roy ou régent,                                                 Si j’étais un roi ou un régent,

2740  Ou .I. grant maistre Aliboron27,                                      Ou un grand ministre,

         Chascun ostast son chaperon,                                          Chacun ôterait son chapeau,

         Ou m’enclinast, ou me fist rage ;                                      Ou s’inclinerait, ou me servirait ;

         Je feusse tenu pour trop sage.                                          Je serais tenu pour un grand sage.

         Or me tient-en pour une ordure,                                      Maintenant, on me tient pour une crotte,

2745  Pour .I. fol, pour .I. burelure ;                                          Pour un demeuré, pour un simplet ;

         Il n’y a ne grant ne petit                                                   Il n’y a personne, grand ou petit,

         Qui de moy voir ait appétit.                                             Qui ait envie de me voir. Mon Dieu !

         Diex ! qu’il est povre, qui ne voit28 !                               Qu’il est pauvre, celui qui n’y voit pas !

         S’il va, s’il vient, s’il dort, s’il poit,                                   Qu’il aille, vienne, dorme ou pète,

2750  Autant de l’un comme de l’autre.                                     C’est du pareil au même. L’aveugle

         C’est .I. droit ymage de peautre29.                                  N’est qu’un vil médaillon en étain.    Au valet :

         Hélas, mon filz Hanequinet :                                           Hélas, mon petit Hannequin :

         Meine-moy, en ce matinet,                                              Conduis-moi ce matin

         À celle bonne et sainte dame                                           À cette bonne et sainte dame

2755  Qui de meschief oste maint[e] âme,                                Qui tire de malheur maint homme,

         Que lez gens nomment Geneviève.                                  Et que les gens nomment Geneviève.

                     LE  VARLET                                                                  LE  VALET

         Sire, j’ay tel dueil que je criève                                       Monsieur, j’ai tant de mal que je crève

         De ce que je suis sy gouteus                                            Du fait d’être si goutteux

         Que dez .II. hanches suis boisteus30 ;                              Que je boite des deux fémurs ;

2760  Et ay la tous, maise31 poitrine,                                        Et j’ai la toux, de l’asthme,

         Clous, pous, cirons32, lentes, vermine ;                           Des furoncles, des poux, des pustules, des lentes, des vers ;

         J’ay la rougole et la vérole33 ;                                          J’ai la rougeole et la variole ;

         J’ay, chascun jour, la feinterole34 ;                                  J’ai chaque jour la chiasse ;

         J’ay le jaunice35 et suis éthique.                                      J’ai la jaunisse et je suis squelettique.

2765  Ne guérir n’en puis par phisique.                                     Et je ne peux guérir grâce à la science.

         Merdefins36 et c[h]iurgïens                                             Les merdecins et les chie-rurgiens

         M’ont eu long temps en leurs lïens ;                                M’ont longtemps tenu en leurs filets ;

         Maintenant, quant je n’ay que frire37,                             Maintenant que je n’ai plus que frire,

         Que riens n’a en ma tirelire,                                            Qu’il n’y a plus rien dans ma tirelire,

2770  Par m’âme, il n’ont cure de moy.                                     Ils n’ont plus cure de moi, par ma foi !

                     L’AVEUGLE                                                                  L’AVEUGLE

         Par mon serment, [bien] je t’en croy !                            Je te jure que je veux bien te croire !

         Aussy, Hanequin (sy m’aist Diex38 !),                            Aussi, Hannequin (que Dieu m’assiste !),

         Il m’ont du tout crevé lez yeulz.                                      Ils m’ont complètement crevé les yeux.

         Mengier puissent-il leur[s] boiaus !                                 Puissent-ils manger leurs boyaux !

2775  Je dy ceulx qui ne sont loyaus                                          Je parle de ceux qui n’appliquent pas

         Selonc leur povoir et savoir.                                            Leurs compétences et leur savoir.

         Alons où j’ay dit ! Car là, voir,                                       Allons où je t’ai dit ! Car là, vraiment,

         Nous trouverons miséricorde.                                         Nous trouverons de la pitié.

                     LE  VARLET,  en baillant                                             LE  VALET,  en lui faisant

                                              la corde39 :                                              tenir le bout de sa ceinture :

         Alons, donc ! Tenez bien la corde !                                Allons-y, donc ! Tenez bien ma corde !

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                      Sainte Geneviève voise en son oratoire40,                       Que sainte Geneviève aille dans sa

                      et là se tiegne en oroison, et lez autres                            chapelle et s’y tienne en prière, et que

                      où ilz vourront.                                                               les miraculés aillent où ils voudront.

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                     Cy après est  DE  UNE  FAME  À  QUI                        Suit le  MIRACLE  D’UNE  FEMME

                     MADAME  SAINTE  GENEVIÈVE                            À  QUI  SAINTE  GENEVIÈVE

                     RENDIT  LA  VUE,  qu’elle avoit                                  RENDIT  LA  VUE,  qu’elle avait

                     perdue pour ce qu’elle avoit emblé les                              perdue parce qu’elle avait volé les

                     soulers de la dicte vierge.                                                  chaussures de ladite sainte.

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                     LA  VIELLE 41                                                               LA  VIEILLE

2818  Pour lez boiaus sainte Géline42 !                                     Par les boyaux de sainte Géline !

         Vélà dame Genevéline43,                                                Voilà madame Je-ne-sais-lire,

                      (en la monstrant)                                                             (en la montrant)

2820  Qui ne fait que pseaumes broullier44,                              Qui ne fait qu’embrouiller les psaumes,

         Sez yeulx essuier et moullier,                                          Essuyer ses yeux et les mouiller de larmes,

         Qui scet45 trop bien la main où metre.                           Et qui sait bien où tendre sa main.

         Et je puis bien fondre et remetre46 :                               Moi, je peux bien fondre et maigrir :

         Je n’ay que frire ne que daire47.                                      Je n’ai plus rien à frire, ni que dalle.

2825  Lamproiës, luz, barbeaus de Laire                                   Les lamproies, les brochets et les barbeaux de Loire

         Ne me prennent pas à la gorge.                                       Ne risquent pas de m’étrangler !

         À grant paine ay-je du pain d’orge,                                 À peine puis-je avoir du pain noir,

         Qui souloië (las !) sy bien vivre.                                     Moi qui jadis vivais si bien, las !

         Tous jours estoie ou plaine48 ou yvre.                            J’étais toujours bourrée ou ivre.

2830  Et plus me fesoië « coignier 49 »                                    Et je me faisais « cogner » plus souvent

         Qu’il [n’est] de coings en .I. coignier.                              Qu’il n’y a de coings sur un cognassier.

         Coignant coign[é]e onc ne coigna                                   Une cognée cognante ne cogna jamais

         Tant de coing[s] comme on me coigna ;                         Autant de coins que je fus cognée.

         Et lez coigneurs50, qui me coignoient                             Et les cogneurs, qui me cognaient

2835  Le coing51, le52 poing d’or me coignoient.                     Le con, remplissaient d’or mon poing.

         Plus n’y seray de coing53 coignie,                                   Je ne serai plus cognée par un poinçon,

         Car ma coignie54 est descoignie :                                    Car ma cognée n’a plus de « manche » :

         Tant est cuisans, et vielle, et dure,                                   Elle est si sèche, si vieille et si dure

         Qu’il n’est coigneur qui en ait cure,                                 Que nul cogneur n’en a cure,

2840  N’argent n’y veult en[s]55 metre, et « coing ».                Et ne veut y mettre ni son argent ni son poinçon.

                     En monstrant sainte Geneviève.                                       En montrant sainte Geneviève.

         Et vélà Madame, en son coing56,                                   Et voilà Madame, dans son recoin,

         Qui de « coignier » ne sceut onc note                             Qui n’a jamais su l’art de « cogner »

         (Ce dit-on), tant est nice et sote ;                                    (Dit-on), tant elle est naïve et sotte ;

         Qui a de l’argent à poignies                                             Qui a de l’argent par poignées

2845  Com s’en le forjast à coignies57.                                     Comme si on le forgeait à la hache.

         Chascun ly donne tire-à-tire58                                        Chacun lui en donne sans relâche,

         Et tous jours bret, pleure et soupire.                               Et pourtant, toujours elle brait, pleure et soupire.

         Coigne fort son huis et recoigne,                                     Qu’elle claque et reclaque fort sa porte,

         Car je ly baudray tel engroigne59                                    Car je lui flanquerai un tel coup

2850  (Foy que je doy saint Andrieu le Scot60)                         (Par saint André d’Écosse)

         Que je bevray à son escot                                                Que je boirai à ses frais,

         Ou je faurray à faire tente61.                                           Ou j’aurai mal tendu mon piège.

                     Cy62, la regarde, et puis                                                   Ici, qu’elle la regarde, et dise

                     die en hochant la main :                                                              en secouant la main :

         Elle est nuz-piéz. Ho ! j’ay m’entente63.                         Elle est déchaussée. Oh ! j’ai un plan.

.

                      Cy, die à sainte Céline et à Margot :                               Ici, qu’elle dise à sainte Céline et à Margot :

         Dieu vous doint bon jour, Damoysèles !                         Une bonne journée, mesdemoiselles !

                     SAINTE  CÉLINE                                                         SAINTE  CÉLINE

2855  Bien veigniez, Dame ! Quelz nouvelles ?                        Bienvenue, Madame ! Qu’y a-t-il ?

                     LA  VIELLE,  en soy asséant.64                                     LA  VIEILLE,  en s’asseyant.

         Je me vueil soèr, ne vous desplaise.                                Je veux m’asseoir, s’il vous plaît.

                     MARGOT                                                                       MARGOT

         Ha ! Dame, estes-vous en malaise ?                                Ah ! Madame, avez-vous un malaise ?

                     LA  VIELLE,  en prenant lez                                         LA  VIEILLE,  en chaussant

                                   soullers secrètement :                                               discrètement les souliers :

         Oïl, j’ay .I. pou mal au cuer.                                           Oui, j’ai un peu mal au cœur.

                     SAINTE  CÉLINE                                                         SAINTE  CÉLINE

         Diex vous doint santé, bèle suer !                                   Que Dieu vous donne la santé, ma sœur !

                     LA  VIELLE,  en soy levant.                                          LA  VIEILLE,  en se levant.

2860  Amen ! Adieu, je suis garie !                                          Amen ! Adieu, je suis guérie !

                     SAINTE  CÉLINE  et  MARGOT                               SAINTE  CÉLINE  et  MARGOT

         Alez à la Vierge Marie !                                                 Allez remercier la Vierge Marie !

.

                     Cy, s’en voise  LA  VIELLE,                                          Ici, que  LA  VIEILLE  s’en

                     en monstrant lez soullers et                                             aille en montrant au public

                     en disant :                                                                        les chaussures, et en disant :

         Or, dië Madame sez hinnes !                                          Que Madame récite donc ses hymnes !

         Comment que soit, j’ay sez botines.                                Quoi qu’il en soit, j’ai ses bottines.

         Voist nuz-piéz, s’el veult, par la rue !                              Qu’elle aille pieds nus par la rue, si elle veut.

2865  Et s’el a froit, sy esternue !                                              Et si elle a froid aux pieds, qu’elle éternue !

                     En souriant :                                                                    En souriant :

         Sa pucelle65 me sermonnoit.                                          Sa pucelle me serinait. Les souliers,

         Je lez prins : Diex lez me donnoit.                                  Je les ai pris : Dieu me les donnait.

         Ay-je bien fait ? Oïl, sans doubte !                                 Ai-je bien fait ? Oui, sans doute.

         …………………………… 66                                       …………………………..

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3048  Sire, quant à parler apris,                                                Monseigneur, dès que j’appris à parler,

         À mentir, à jurer me pris,                                               Je me mis à mentir, à blasphémer,

3050  À jouer, chanter et dancier,                                             À jouer aux dés, à chanter et danser,

         À père et mère courouscier,                                            À courroucer mon père et ma mère,

         À embler noiz, poires et pommes,                                  À voler des noix, des poires et des pommes,

         À accoler ces jeunes hommes.                                        À enlacer les jeunes hommes.

         Tantost perdy mon pucellaige.                                        Je perdis bientôt mon pucelage.

3055  J’ay tout honny, et67 mariage.                                         J’ai tout déshonoré, même le mariage.

         Et puis ay-je esté maquerelle,                                         Et puis j’ai été maquerelle,

         Qui trop empire ma querelle.                                          Ce qui aggrave beaucoup mon cas.

         Je suy orguilleuse, envieuse,                                            J’ai commis les péchés d’orgueil, d’envie,

         Gloute, yreuse, avaricïeuse,                                             De gourmandise, de colère et d’avarice.

3060  Mesdisant et de maise affaire,                                         Je suis médisante et de mauvaise compagnie,

         Et paréceuse de bien faire,                                              Et paresseuse de bien faire,

         Janglerresse en oiant lez messes.                                     Et hypocrite en écoutant la messe.

         J’ay veuz enfrains, jeûnes, promesses,                             J’ai enfreint les vœux, les jeûnes, les promesses,

         Les commandemens de la Loy.                                       Et les commandements de la loi divine.

3065  Il n’a ne cuer ne sens sur moy                                          Il n’y a rien en toute ma personne

         Dont je n’ayë Dieu courouscié,                                       Dont je n’aie offensé Dieu,

         Et moy et mon proisme blécié.                                       Et blessé moi et mon prochain.

         Dire ne sauroië la disme                                                 Je ne saurais vous dire le dixième

         De mes péchiéz : c’est ung abisme !                               De mes péchés : c’est un gouffre !

*

1 Je donne les numéros des vers d’après l’édition de Gabriella PARUSSA : Les Mystères du manuscrit 1131 de la bibliothèque Sainte-Geneviève de Paris. Classiques Garnier, vol. II, 2023, pp. 1552-1810.   2 S’en ressente favorablement. L’humour guérissait déjà la constipation.   3 Confusion populaire entre saint Gris [surnom de saint François d’Assise, qui était vêtu de gris], et l’insignifiant saint Chrysogone.   4 Tu ne frapperais, au sens érotique. « Hurtebillier Hennon et Jennette. » Jehan Molinet.   5 Architriclin était le maître d’hôtel des noces de Cana. « Quant le vin fut failly,/ Aux nopces de Archédéclin,/ (Dieu) ne mua-il pas l’eau en vin ? » Sermon joyeux de bien boire.   6 La soupe est un morceau de pain qu’on trempe dans le vin. « Ilz sont plus ivres qu’une soupe. » Massons et charpentiers.   7 Nous dirions aujourd’hui : Je verrais voler des éléphants roses.   8 Sur cette interjection hautement scatologique, voir la note 24 du Savetier Audin.   9 Prononciation à la française du mot Sanctus. La suite parodie, d’une manière qu’on qualifierait aujourd’hui de sacrilège, Dominus Deus sabaoth.   10 « Les feuilles de tripe sont des feuilles de parchemin de mauvaise qualité obtenues de la peau du cochon. » Gabriella Parussa, p. 1761.   11 Ms : Et eurent  (Elles se mettent en oraison. Le v. 3110 dit : « Plorez, orez, jeûnez, veilliez. »)   12 Elles exhibent une corde en guise de ceinture, comme les Cordeliers. La haire est une chemise de crin que les pénitents les plus fanatiques portent à même la peau. On sent que l’auteur désapprouve ce masochisme ostentatoire.   13 Comporte, rassemble. Ce frontispice figure dans l’illustration ci-dessus, où le sous-titre est en rouge.   14 De brièveté. Tous les malades sont réunis dans un seul miracle.   15 Greffées.   16 Ms : mon piegne  (Tous les valets d’aveugles guident leur maître quand il va mendier.)   17 Littéralement : voulez-vous jouer à pile ou face ? En fait, le valet ironise sur la modicité des dons, qui ne laisse aucun choix. Sous ce vers, qui est au bas de la colonne, le ms. ajoute entre des plumes dessinées : degrace   18 Le chevêtre est la bride par laquelle on mène un cheval ou un âne. Par extension, c’est également la corde du pendu, et le gibier de potence qui la mérite : « Tu mens, chevestres ! » ATILF.   19 Froids-Vaux = froides vallées. Cette abbaye mythique désigne un taudis glacial peuplé de clochards. Voir la note 155 du Monde qu’on faict paistre.   20 La foire du Lendit se tenait du 11 au 24 juin près de Saint-Denis, où se déroule cette partie du Mystère. Notre manuscrit l’évoque dans le Geu saint Denis : « Fuions-nous-en (dyables l’emportent !)/ Tout droit à la foire au Lendit. »   21 Fermement. Les mendiants aveugles chantent dans les rues. La chanson qui suit rappelle les vers 127-130 de l’Aveugle et Saudret, une autre farce incluse dans un Mystère.   22 Forme picarde de saint Pierre, le premier pape. « Vous serez sainct Pere de Rome. » Le Chauldronnier.   23 Non plus. Niant est la forme normanno-picarde de néant. En Normandie, coute = coude.   24 Cf. les Botines Gaultier, vers 417 et 479. Dans notre manuscrit, l’aveugle de la Conversion saint Denis entend les mêmes excuses : « –Donnez-moy, pour Dieu, quelque chose !/ –Parlez bas, Madame repose./ –Au mains, me tendez vostre main !/ –Oïl, oïl, c’est à demain ! »   25 Jeu de mots sur « baiser ». Avec un calembour similaire, on dit que les femmes qui sortent rejoindre leur amant vont à Saint-Béset ; cf. Tout-ménage, vers 236. Soulignons que le scribe ne note pas les cédilles, et que l’acteur eût été parfaitement compris s’il avait prononcé « baise en con » et « culs en cons ».   26 Cuisançon = peine, tourment. Mais il y a ici un jeu de mots sur « cul ».   27 Un incompétent qui s’occupe d’une quantité d’affaires auxquelles il n’entend rien. Cf. le Temps-qui-court, vers 180.   28 Dans notre manuscrit, l’aveugle de la Conversion saint Denis fait le même constat : « Il est trop povres, qui ne voit. »   29 C’est une vraie médaille d’étain : un objet dépourvu de valeur.   30 En conformité avec la parabole de l’aveugle et du paralytique, beaucoup de valets farcesques qui guident un non-voyant sont eux-mêmes handicapés : « Faictes quelque bien au boiteux/ Qui bouger ne peult, pour [à cause de] la goucte. » (L’Aveugle et le Boiteux.) Voir aussi l’Aveugle et son Varlet tort, de François Briand.   31 Mauvaise. Même picardisme au v. 3060.   32 Pustules provoquées par un acarien. Les lentes sont des œufs de poux.   33 Il s’agit de la petite vérole, ou variole. La grande vérole, ou syphilis, n’apparaîtra qu’un siècle plus tard.   34 Mot inconnu. Peut-être faut-il lire « fienterole ».   35 Le ms., en dépit de son dernier éditeur, donne ce mot au masculin. « Ceste maladie est dicte vulgalment le jaunisse. » (ATILF.) Étique = amaigri par la maladie. « Oncques pauvre paralitique/ Ne fut tant que je suis éthique. » (Le Gouteux.) Cette accumulation de mots et de maux avait le même effet cocasse que la chanson d’Ouvrard : « J’ai la rate/ Qui s’dilate,/ J’ai le foie/ Qu’est pas droit,/ J’ai le ventre/ Qui se rentre,/ J’ai l’pylore/ Qui s’colore,/ J’ai l’gésier/ Anémié… »   36 Les médecins, qui font leur diagnostic en examinant les excréments des malades, sont des spécialistes de la « merde fine ». Au v. 2659, le personnage du Bossu dénonce leur cupidité : « J’ay despendu [dépensé] tout mon argent/ En merdesfines et en mires [médecins]./ Je croy qu’ou monde n’a gents pires :/ Soit tort, soit droit, hapent, ravissent…./ On ne puet mielx lez gens pillier. » Je rétablis la chuintante normanno-picarde de chiurgien, qui permet un autre calembour scatologique sur « chiure ».   37 Plus rien à mettre dans ma poêle. Idem au v. 2824.   38 Si m’aid Dieu : que Dieu m’assiste !   39 Les pauvres — et les zélatrices de sainte Geneviève — se contentent d’une corde en guise de ceinture. Les aveugles se cramponnaient à celle de leur valet : « Empongnez-moy par la saincture,/ Et nous yrons à l’avanture. » (L’Aveugle, son Varlet et une Tripière.) Voir aussi le vers 360 des Miraculés.   40 Elle l’a fait bâtir à l’Estrée, près de Saint-Denis et du Lendit.   41 Elle est pauvrement vêtue et ne porte pas de chaussures.   42 Jeu de mots irrévérencieux : la Vieille a sous les yeux sainte Céline, une adoratrice de sainte Geneviève. Mais sainte Géline est une poule, sanctifiée par un sermon joyeux, la Vie madame Guéline.   43 En picard, « je ne vé line » = je ne vois pas une ligne.   44 Ce verbe signifie : embrouiller un texte auquel on ne comprend rien ; cf. la Folie des Gorriers, vers 359. Il peut également signifier : salir ; cf. Mahuet, vers 194. D’une manière ou d’une autre, Geneviève fait partie des « brouilleurs de parchemins ».   45 Ms : a  (Qui sait où il faut mettre les mains pour amasser de l’argent.)   46 Ces 2 verbes synonymes vont souvent de pair : « Je ne suis fondu ne remis,/ Que ne le luy face à deux coups. » Frère Frappart.   47 Locution inconnue qu’on retrouve dans ce ms. : « S’il eussent que daire,/ Je leur feisse le bien-veignant. » (Geu saint Denis.) On peut la rapprocher de « n’avoir que raire » : n’avoir plus rien à tondre, à gratter. À la limite, ce pourrait être une contrepèterie argotique sur « n’avoir de caire » : ne pas avoir d’argent. Cf. le Mince de quaire.   48 Soûle. Nous dirions : J’étais pleine comme un boudin.   49 Le verbe cogner et le substantif coin, pris au sens érotique, vont générer 14 vers. Le personnage du Fiévreux s’était livré <vv. 2688-2712> à un jeu tout aussi virtuose sur le radical dur.   50 Les amants. « Il m’a très-bien cognée :/ Jamais je ne veis tel coigneux./ Mais moy qui suis obstinée,/ Pour un coup j’en rendis deux. » Gaultier-Garguille.   51 Ma vulve. « Qui luy frapperoit sus son coing/ D’ung gros ‟martel” pesant et lourt. » Jehan Molinet.   52 Ms : du  (Me graissaient la patte. « Les poins dorés d’argent. » Le Jeu du capifol.)  Dans ce vers, cogner = mettre de force : « Et que dans mon ventre je cogne/ Vin blanc muscat et vin vermeil. » Godefroy.   53 Par un pénis. « Son long coing tremblotant,/ Son coing rouge orangé. » Ronsard, la Bouquinade.   54 Ma vulve. La cognée [hache] possède un trou dans lequel on enfonce le manche. Comme le dit Priape, « coingnée sans manche/ Ne sert de rien ». Rabelais, Prologue du Quart Livre.   55 Dedans. Notre fatiste écrit au v. 1908 : « Ne hors, ne ens. »   56 Sainte Geneviève prie à genoux dans une chapelle ouverte. Elle a laissé ses chaussures à l’entrée, sous un banc où sont assises sa disciple, sainte Céline, et leur servante Margot.   57 À grands coups de hache, sans compter.   58 Cf. le Temps-qui-court, vers 75.   59 Un tel coup sur le groin. « Le villain grongne ?/ Bien luy donray d’une engrongne/ Sur les dentz ! » (Godefroy.) On pourrait lire engaigne : mauvais tour, fourberie. Auquel cas, ce mot rimerait avec « recaigne », à la manière normande.   60 À saint André, le saint patron de l’Écosse.   61 Je faudrai (futur picard de faillir) à poser une tente, un collet tendu. Cf. le Temps-qui-court, vers 114.   62 Ms : Cil  (Voir la prochaine didascalie.)   63 Mon intention. Devant ce mot, les Picards apocopent les pronoms mon et son : « Mais qui n’y met toute s’entente. » Les Femmes qui aprennent à parler latin.   64 Feignant d’avoir un malaise, elle s’assoit sur le banc, juste au-dessus des souliers de Geneviève, qui sont par terre.   65 Peut désigner Céline ou Margot : voir le v. 2516. Pour la Vieille, ce terme est injurieux.   66 Après moult péripéties édifiantes, la Vieille va se confesser à l’évêque de Paris, qui n’en perd pas la foi pour autant, ce qui prouve qu’il est lui-même confessé de frais.   67 Ms : en  (Et aussi.)